Un été pour oublier

45.

Le point de vue d'Olivia

Je n'ai pas pu me résigner à monter dans l'avion. Avant de monter à bord ? J'ai reçu un message des parents de Cayden, ils m'ont enfin envoyé la lettre, que Vanessa m'avait dit qu'ils avaient trouvé alors je l'ai lu et je ne suis plus si sûr de vouloir revenir à New York. C'est une version numérique. Ils ont trouvé ça plus juste que d'essayer de me l'envoyer, après tout la lettre aurait pu se perdre. Mais les mots inscrits sur ce papier me font questionné où est ma place. C'est pour ça que l'avion vient de décoller sans moi. C'est pour ça que je n'ai toujours pas bougé, paralysé par les mots de mon meilleur ami.

Olivia,
Je ne sais même pas pourquoi j'écris cette lettre, alors que je sais pertinemment que je ne te la donnerais jamais. Enfin bref. Je ne t'en veux pas, jamais je ne pourrais. À propos de Tiffany, tu avais raison, elle n'est pas sincère, je sais qu'elle veut détruire notre amitié et j'ai comme l'impression qu'elle a réussi. J'aimerais pouvoir te parler, mais Tif ne me laisse pas une seconde et quand c'est le cas, je n'ai pas le courage de t'appeler.
Je suis au courant pour Tom et la drogue, Tiffany a une vraie langue de vipère. Elle parle beaucoup trop, c'est comme ça que j'ai tout appris. Je n'arrive pas à croire que tu m'aies caché pour Tom, je veux dire, c'est... Je tiens à toi et tu le sais, c'est donc pour ça que tu ne m'as sûrement rien dit. Je suis très inquiet pour toi, je sais comment agit la drogue et je commence à me demander s'il ne te ferait pas du mal Liv... Et je crois ne pas pouvoir contrôler ma colère si j'apprends que c'est le cas.
Si c'est le cas, je veux que tu restes forte. Si tu as peur ne le montre pas, si tu es triste fais-moi ton plus beau sourire. Je sais que tu penses que Tom et toi, c'est le grand amour, mais ce n'est rien, il se moque de toi... Quitte-le. Je sais que tu penses que cette douleur ne passera jamais, mais crois moi, elle partira, avec le temps et de bons amis. Il te suffit de rencontrer la bonne personne, celle qui t'amène la lumière dans ton ciel sans couleur et croit moi ça arrivera et ce jour-là ne laisse pas passer ta chance où tu le regretteras.
Arrête de perdre ton temps avec ce naze. Tu as le droit d'être heureuse Olivia, je sais que tu n'es pas de cet avis, mais tu as tort. Je sais aussi que tu ne vas en faire qu'à ta tête, mais pour une fois écoute moi. Tu dois faire ton deuil pour aller de l'avant, il n'en vaut pas la peine, tu devrais changer d'état, aller vivre ailleurs. Je suis sûr que ta mère accepterait de te prendre. Ne t'en fais pas pour moi, tu peux être à l'autre bout du pays, cela ne changera rien. Tu n'as pas besoin de te racheter.
Quitte New-York, c'est le mieux pour toi. Certes, nous avons vécu beaucoup de choses là-bas, mais ce n'est pas parce que tu quittes cette ville, que les souvenirs disparaîtront.
Cayden.

Il a raison. Je le sais, je l'ai toujours su, ma vie n'est pas à New York, mais à Santa Monica, je n'en prend conscience que maintenant. Si je reviens à New-York, ce sera juste pour me faire du mal, ça n'en vaut pas la peine, cette vie n'en vaut pas la peine. Mais ma vie à Santa Monica vaut largement le coup. Je mérite d'être heureuse, et d'être aimé à ma juste valeur !

Je me dirige vers la sortie sans but. Je ne sais pas si je dois appeler ma mère ou si... Je remarque une tête brune assis la tête dans les mains, c'est Jayce. Je ne sais pas ce qu'il fait ici, mais je m'approche de lui, il relève la tête les yeux rougis.

-Livy ? Je croyais que tu étais parti, j'ai. J'ai vu l'avion décoller.

-Je ne l'ai pas pris. Ma vie est ici, tu avais raison. Enfin, peut-être que tu ne veux plus de moi...

Il ne me laisse pas le temps de finir et m'embrasse désespérément. Ce contact me rassure et m'emplit de réconfort. C'est là que je veux être, perdu dans ses baisers, lover dans ses bras, c'est là ma place.

Une fois notre baiser terminé, il me murmure.

-Jamais je n'aurais dû te laisser partir.

Je souris avant qu'il ne reprenne :

-Un jour, tu m'as demandé s'il n'y avait pas une seule chose dont je ne pourrais pas me passer et maintenant, j'ai la réponse, c'est toi. Je t'aime Olivia.

Je le prends dans mes bras, ces mots dégagent tant de tendresse. C'est clair que je ne regretterai jamais ma décision, je reste ici, car c'est le seul endroit où je veux être. C'est ici que je suis heureuse, pas à New-York, à Santa Monica ! Quant à Tom qu'il aille se faire voir !

Les gens peuvent vous traiter d'égoïste, mais vous n'êtes pas égoïste si vous cherchez simplement à être heureuse par vous-même, je sais ce que je dis.

-Merci. Lui dis-je.

-Pourquoi ?
-Pour tout. Je suis heureuse. Je t'aime Carter.

Il me regarde les yeux plein d'étoiles.

-Allez viens ! Je te ramène chez toi, et cette fois, hors de question que tu m'échappes.

Il me prend la main, et m'emmène jusqu'à sa voiture. Il me fait un clin d'œil avant de monter à son tour dedans.

Il démarre la voiture et c'est là que commence vraiment ma vie en Californie. Ma nouvelle vie, auprès de ma famille et mes amis. En un été ma vie à était complètement bouleversée. Mais rien n'arrive par hasard, non ?

La vie peut sembler bien merdique la plupart du temps, mais quand on arrive à en voir une autre facette, une plus belle, plus positive, il est préférable de l'accueillir à bras ouvert, comme j'accueille désormais ma vie ici.

Car mon ancienne vie n'avait plus rien à m'offrir, il suffisait que je m'en construire une autre ailleurs, à Santa-Monica. Parce que la vie est un virage qu'il faut savoir prendre doucement, si l'on veut pouvoir profiter de chaque petit instant sans risquer de foncer dans le décor.