Infini.

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Il y a longtemps de cela qu'il avait compris, qu'il était le tout, le plus fort. L'infini. Il était aussi puissant que seul. Il passait ces journées sur les toits de villes inconnues et connues à la fois, à la recherche des amas de sentiments de la foule. Car c'était cela, être fort, s'occuper des autres, de leurs sentiments, et il en a fait son métier. Exorciste.

Le problème, c'était qu'il était si fort, que nul ne pouvait plus s'occuper de lui. Gojo Satoru était dehors, et nul ne pouvait l'atteindre. Ni les gens, ni le bruit, ni la peur. Il était le seul à être seul dans la foule. Seul contre les problèmes du monde, aussi seul contre les siens.

La pluie tombait, cherchait en vain à l'atteindre. Ses yeux étaient plus bleus encore que le ciel, il captait tout les regards, et il aimait ça, être admiré. Mais il restait toujours cette distance entre lui et ces personnes, une distance infinie, qui les empêchait de l'atteindre, car nul ne le pouvait, c'était aussi ça être fort, c'était être seul, sans que personne ne sache ce à quoi tu pense, ce que tu es.

"-Regarde, ils te regardent encore, Sensei !
-C'est parce que je suis beau et j'ai la classe hehe
-HUUUh ?!? je pense que la personne qui a dit ça ne m'a pas vu. [...]"

C'était vrai, il était beau et cela même le plus aveugle des aveugles ne pouvait le nier. Mais qui pouvait affirmer, sans spéculation, qu'il était heureux ? Qui pouvait voir ses sentiments ? Qui pourrait un jour l'atteindre ? C'était les questions qu'il se posait secrètement, au sommet de toutes les échelles de la société. Il était beau, riche, fort, intelligent, sur de lui, drôle...

"-Parfait !
-Bien évidemment ! C'est moi que tu vois.
-Mhm...
-Qu'est ce qu'il y a Megumi-kun ?
-Sensei... Vous ne seriez pas... ?"

Perdu ? Oui. Mais tu ne peux te perdre si tu créer ton chemin. Seul ? Oui. Mais ça cela ne compte pas, puisque nous somme tous seul, au fond, on est venu seuls, on partira seuls. Appeuré ? Non. Jamais. Il n'a jamais eu peur, ni de mourir, ni de tuer. Celui qui craindra l'autre est faible, le perdant. On le dira arrogant, mais nul ne pourra jamais le contester. On le dira mort, mais tous se souviendront de lui. On le dira seuls, ils le seront tous.

"-Épuisé ?"

Il lui fallu quelques secondes de reflexion. Le serait il ? Non. Probablement pas, il dormait bien, ses combats ne duraient jamais, il était en forme physiquement et rien sur son comportement ne ressemblait de près ou de loin à des signes de fatigue.

"-Non, pourquoi tu dis ça ?
-Oh non, vous vous perdez souvent dans le vide.
-Ah oui c'dst vrai ça ! Comme si vous vous perdez dans..."

L'infini.

"- Vous savez, vous avez aussi vos limites, sensei, il faudrait penser à vous
reposer !
-C'est ce que je suis en train de faire ! Aller, arretons de nous prendre la tête pour ça, allons manger !"

Il avait aussi ces limites, cela il le savait. Il les avaient dépassé il y a longtemps, entre un "combat" et un autre. Il passa sa main dans ses cheveux, ria, et avança avec ces élèves. Désormais, dans sa vie, il n'y avait plus qu'eux qui le connaissaient et qui ne le détestaient pas. L' Infini angoisse, et plus on y plonge, plus on s'y perd. Plus les gens s'éloigne quand vous vous éloigner aussi. Ce sont ceux proches du gouffre qu'il attire, puisque ils sont les même, au fond. Seuls. Horriblement seul.

Il continue à rire, Gojo Satoru. Il ne sait rien de ce que l'avenir lui réserve. Nul ne l'atteinds, nul ne le touche. Gojo est seul avec ses sentiments, avec cette distance infinie entre lui, et tout ce qui l'entoure. Nul ne sais mieux que lui ce que c'est, être au sommet. Et pourtant nul ne l'écoute, lui, qui a le pouvoir de tous les tuer. Tous le craignent, tous on peur, et il ne s'agit que d'une question de temps avant que que ces étudiants le craignent aussi.

"-Seinsei ? Ça va ?
-Mhm ? Ah oui Itadori-kun !
-Vous êtes surs ? Vous êtes bizarre aujourd'hui.
-Mais oui ça va, hé ! Qui a mangé mon gateau ?
-Sukuna...?"

Il a les yeux plus bleux que le ciel encore. Il a les cheveux blancs comme les nuages. Tous ont toujours voulu l'atteindre. Nul n'a jamais réussi. Gojo Satoru pourrait être associé au ciel, en haut de tout. Et peut importe comment on pourrais essayer de l'atteindre, on ne peut pas arriver. Car il est comme un mythe, ou, plutôt, une illusion d'optique. Une fois que tu pense avoir réussis à l'atteindre, tu te rends compte que tu ne le peux, car derrière ce ciel bleu, il y a encore des millards et des milliards d'étoiles.

Alors il rentre chez lui, le ciel. Il est encore séparé du monde. Mais finalement il en a l'habitude. Nul ne saura jamais à quel point il est seul. Ni à quel point il s'ennuie. Ni à quel point il est fort. Il est comme l' Infini, comme le ciel. Incontenancé, incontenassable.

"Si il y a une personne qui sait. Toi."

Puis Gojo ferme les yeux, après s'être adresser au vide. Il sait qu'une personne est là, qu'il l'observe, et que même si il mettais toute sa force, jamais il ne pourrait l'atteindre.

"C'est rassurant et triste à la fois, tu sais. Tu sais tout, de moi, de ce que je pense, de mon avenir surment. Tu es la seule chose que je n'ai pas. Et jamais je ne t'aurais. Ça me donne envie de tout défoncer et de devenir plus fort et en même temps de pleurer. Jamais je ne t'aurais. Donc à la fin, on sera 2 au fond du gouffre, moi à essayer de t'atteindre, toi à m'observer. Sauf si je suis fou. Mais je ne pense pas que je le suis. Je sais que tu es là, que tu sais tout, que tu m'attends ou que tu essaye de me rejoindre. Je ne suis plus si seul, maintenant."

Et il s'endort, avec l'intime conviction que quelqu'un l'a entendu, lui, au sommet, au fond du gouffre, en haut de tout, et que cette personne, il ne l'atteindra jamais.

Fin.

"L' Infini" (One Shot)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant