La rupture

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Chapitre 8 : La rupture

Solange tourna à plusieurs reprises sa clé dans la serrure sans succès. Il faisait très sombre dans le couloir de l'étage suite à une coupure inopinée de l'électricité. Encore énervée par la soirée qu'elle venait de passer elle cogna du pied avec rage contre la porte d'entrée qui refusait de s'ouvrir. Lorsqu'elle entendit comme un claquement en provenance de la serrure, elle mordilla sa lèvre inférieure et comprit qu'elle s'était juste trompée d'étage. Elle s'apprêtait à présenter rapidement ses excuses au résident et retourner à tâtons vers son véritable appartement, mais changea d'avis en reconnaissant Félix.

Il tenait à la main une petite lampe qu'il dirigea vers son visage. Le comique de cette situation répétitive la fit sourire intérieurement.

- Solange c'est toi ? lui dit-il d'une voix ensommeillée. Tu m'as foutu un peu la frousse, pourquoi tu cognes comme çà sur ma porte ?

Pour toute réponse elle se rapprocha de lui et l'enlaça. Elle ne tenait pas particulièrement à s'exprimer, juste être réconfortée. Le contact de ce corps qu'elle jugeait trop menu pour un homme ne lui parut pas si désagréable. Elle entendit le souffle de la respiration de Félix s'accélérer sous l'effet de surprise à l'instar des battements de son cœur ; mais elle ne relâcha pas son étreinte pour autant, même quand il allongea son bras pour refermer la porte derrière elle avec précaution.

Ses larmes étaient revenues après un moment d'accalmie et elle renifla du nez ce que remarqua Félix. Gêné, il ne sut comment réagir face à la détresse inexpliquée de sa nouvelle amie et se contenta de la serrer dans ses bras sans prononcer un mot. Les cheveux de Solange effleuraient son nez et il y distingua une odeur de sable mélangée à du shampoing.

Ils restèrent plusieurs minutes dans cette position, immobiles dans le noir, jusqu'au tarissement des larmes de Solange.

- Hum...tu veux en parler ?

Solange secoua la tête négativement ne voulant pas en discuter sur l'instant ; il perçut dans la noirceur sa réponse muette.

- Qu'est-ce que je peux faire alors ? Tu veux rester ici un moment ?

- Oui, finit-elle par répondre, mais avant je veux prendre une douche, je me sens sale.

Félix eut quelques secondes le souffle coupé devant sa réponse inattendue. La manière dont elle avait prononcé ces mots avec une once de dégoût dans le ton l'inquiéta. Sans lui laisser le temps de la questionner de nouveau elle se dirigea vers la salle de bain en se heurtant au passage à quelques meubles.

- Solange...je ..., commença-t-il sans ajouter la suite : « ne comprend pas ce qui t'arrive ; çà veut dire quoi ce que tu viens de dire ? Et puis tu as une salle de bain chez toi ! »

- Prête-moi ta lampe Félix.

Félix se rapprocha à son tour de la petite salle de bain et lui tendit l'objet demandé.

Pendant qu'il lui cherchait un drap de bain propre dans sa chambre, il entendit distinctement des bruits d'eau et de frottements corporels.

- J'espère que tu ne vas pas mettre de l'eau partout par terre, pensa-t-il.

- Félix ! cria-t-elle au bout d'un moment, j'ai fini, tu peux me passer une serviette s'il te plait !

- Oui, oui, je l'ai déjà en main !

AMOURS TROPICALESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant