𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟗

2K 249 184
                                    

𖤓

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

𖤓

ET DANS LES LARMES DE CEUX QUI
VIVENT, JE LAVE LE SANG DES
MARTYRS











             Les couloirs du château situés au rez-de-chaussée avaient la particularité d’être particulièrement sombres. A chaque heure du jour et de la nuit, qu’importe l’intensité de la lueur de la lune ou du soleil, les pierres irrégulières des murs demeuraient plongées dans des ténèbres relativement soutenues. Du moins, par endroit.

             A intervalles réguliers, des torches avaient été fixées au mur afin de guider les pas des soldats. Et, à ce moment précis, leurs lueurs orangées se projetaient en rayons particuliers sur la peau des deux interlocuteurs.

             Face à la jeune femme, ce singulier jeu d’ombre et de lumière travestissait le doux visage du caporal en un masque terrifiant.  Les ombres sur ses joues creusaient ces dernières en avalant sa mâchoire carrée pour ne laisser plus qu’un faciès déformé. De larges tâches ténébreuses s’étendaient sous ses iris glacées la foudroyant, accentuant ses prunelles déjà si rudes.

             Il se tenait là, debout face à elle, à quelques pas seulement de sa personne. Et elle ne songea même pas à détailler la façon qu’avait son uniforme d’envelopper en tout point son corps développé ou même à ce qu’il se trouvait au bout de ses bras musclés.

             Non. Ses yeux semblaient irrésistiblement attirés par ceux de son vis-à-vis. Car, dès lors qu’il lui avait ordonné de le suivre, qu’elle s’était exécutée jusqu’au rez-de-chaussée et qu’il s’était finalement tourné vers elle, le temps semblait s’être suspendu.

             Il y avait quelque chose, là, juste ici, dans ces prunelles brillantes, au fin fond de ces pupilles d’ordinaire retractées qui se dilataient face à elle, juste à la surface de cet œil puissant. Un bien, une pensée peut-être. Un élément indescriptible, hors du temps qui la maintenait dans un profond état de léthargie.

             Un tout.

             Malgré la colère qu’elle nouait envers lui depuis la peur qu’elle avait vu sur le visage de son frère à l’évocation de son nom, bien qu’elle n’appréciait pas la rudesse avec laquelle il s’était permis de la traiter dans cette cellule, en dépit de la hargne qui avait guidé son geste lorsqu’elle l’avait empêché de frapper Eren, il y avait quelque chose. Bouleversant.

             Qu’importe le monde autour, lorsqu’elle se retrouvait confrontée à ces deux hématites, son estomac se soulevait avec chaleur. Comme si son corps réagissait de lui-même à la caresse incandescente qu’était un contact visuel avec cet homme.

𝐋𝐀 𝐕𝐎𝐈𝐗 𝐃𝐄𝐒 𝐌𝐀𝐑𝐓𝐘𝐑𝐒 (livai X reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant