Partie 21-22

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Partie 21.....


Je sonnai à l’interphone, j’aperçus la silhouette de Badro venir vers moi. J’avais cette putain de rage qui envahissait mes veines. Sah, je voulais juste qu’il
disparaisse, je voulais plus revoir son visage. C’était pas froissant, non. C’était pire que ça. Ça avait éprouvait une chose, que j’étais personne pour lui, ça avait déclaré ses sentiments vers moi, mais indirectement.

BADRO : Soraya !

Je parlais pas.

AMINA : ouééé ?
MOI : s’moi ouvre !
AMINA : mais le coran t’as abusé toi.
MOI : vazi ouvre
AMINA : ..ok

Elle m’ouvra la porte. Je vois Badro devant moi, les pieds écartés, les bras croisés.

BADRO : wallah je rigole pas
MOI : laisse tomber Badro
BADRO : t’as quoi wesh ?
MOI : j’ai quoi ? Tu m’as appelé Nacera. S’mon blaze ça ?
BADRO : yeuuuh, tu te zehef pour foye
MOI , je criais : s’pas foye
BADRO : tu baisse d’un ton là Soraya
MOI : bah oui s’pas foye

Je détournai mon visage car j’avais une sensation de pleure. Je voulais pas pleurer pour ça et surtout pas devant lui.

BADRO : wallah c’est foye

Je commençais à avoir les larmes aux yeux, je reniflais pour les retenir.

BADRO : oh !

Aucune réaction de ma part.

BADRO : Soraya ?

Il me prit le menton et le retourna vers lui.

BADRO : quoi ? Tu pleures ?
MOI : …nan
BADRO : zerma… tu pleures téma !
MOI : vazi lâche-moi
BADRO : pleure pas pour ça wesh
MOI : d’où je pleure pas pour ça ? t’en sais rien toi.
BADRO : qu’est ce tu veux que je sache ?
MOI : walou (rien)
BADRO : vazi dis. Smeh je t’ai appelé Nacera, mais ça c’est rien ça.

Je détournai les yeux, je pouvais pas résister à son regard.

BADRO : eh ! Regarde- moi wesh.
MOI : je dois monter
BADRO : pourquoi ça te dérange de t’appeler Nacera ?
MOI : parce que ça le fait pas. T’es ouf toi !
BADRO : oué bah s 'rien ça, Nacera Soraya Lamia Rima, s’kif kif, vous êtes toutes des raclis.

Je le regardais les grands yeux. S’bon il a vira paro. Il était pas tranquille dans sa tête. Soit il avait bédave, soit il devenait fou.

MOI : t’es sah là ? Vazi hambouk (stp) lâche-moi là !

Je me détachai de lui et j’entrai dans le hall du bâtiment. La porte se referma toute seule. Au bout de quelques secondes, j’entendis quelqu’un toquer. Bon c’était lui hein, il me fit signe d’ouvrir. J’hésitai un peu et je finis par ouvrir.

MOI : tu veux quoi ?
BADRO : tu me fais chier toi

Je commençais à bouger, j’allais monter chez ma sœur, il me retint en me tirant par le poignet. S’bon à cause de lui je ressentais plus mes mains, il les avait défoncés ce jour là.

BADRO : la putain de toi pourquoi tu te barres comme ça ?

Je parlais pas. Il me prit le visage entre ses deux mains et il me regarda droit dans les yeux. Je commençais à avoir la sensation de cette boule magique dans le ventre. Quand à mon cœur, parlons même pas, il faisait des sauts de dingue.

Y’a eu un moment de silence. On se regardait, en même temps j’avais l’impression que le temps s’est arrêté et que moi et lui, on allait rester comme ça pour l’éternité.

Je voulais lui dire des mots, lui déclarer mes sentiments, lui parler de cet amour qui me perçait le cœur. Je voulais être comprise tout simplement et surtout être aimée par cet être devant moi, cet être que je commençais à l’aimer plus que moi-même.
Finalement ma sœur Keltoum avait raison. Quand elle m’avait dit que le vrai amour, c’est quand on est prêt de faire des sacrifices pour l’autre. Et me voilà tomber, car en ce moment là, j’étais prête à tout donner pour Badro. C’était vraiment quelque chose de nouveau pour moi. Quelque chose que j’ai pas vécu à l’ancienne, ni avec Fouad, ni avec Nabil.

BADRO, me fixait dans les yeux : s’fou comment tu ressembles à ma mère !

Il avait pas tort. Moi et sa daronne, on avait le même style. On était toutes les deux blanches de peau, les yeux clairs, les cheveux châtains, un peu les mêmes traits.

C’était fou comme il avait dit.

BADRO : tu fais trop la tête de ma dar wallah

Je reculai, il me lâcha… Je mis mes deux mains sur mes joues, c’était cramé rouge écarlate. J’avais honte devant lui.

Il mit sa main sur le front, se mordit la lèvre et soupira.

MOI : m’adresse plus la parole !
BADRO : quoi ?

Il fronça les sourcils et s’approcha un peu de moi.

MOI : j’ai plus envie que tu me jactes. Tu me fais mal quand tu parles Badro
BADRO : t’as dit quoi là ? Vazi explique-moi, j’ai pas bien compris.
MOI : je veux plus tu me parles putaiin
BADRO : t’es sah là ? Tu me parles de ça ?
MOI : je nachav comme tu dis. Vazi Salam.
BADRO : pour qui tu te prends au juste ? Vazi dis moi, déclare voir
MOI : tu m’as appelé Nacera
BADRO : tu fais la tête pour ça ? Bah cousine tu peux foncer dans le mûr, je te le dis direct. Toi, faut jamais te parler bien et tout
MOI : …ok
BADRO : oh ! La tête de moi je veux pas te frapper, même si tu mérites des patates. Hecheeem t’es une meuf
MOI : vazi tu peux me frapper s’tu veux. S’pareil ya akhi
BADRO : je suis le akhi (frère) de personne.
MOI : …ok
BADRO : et dis pas ok, je vais te défoncer
MOI : nhal chétane..
BADRO : oué oué …Nhal chétane. S’toi le chétane ah oué. Zerma elle fait la meuf. Moi je t’appelle comme je veux, Nacera Samira, Fatiha, Fatoumata, Anais…Moi s’Gibra, je fais ce que je veux.

Mdr il pétait les câbles. Ce jour là, il était pas le même wallah, il était quelqu’un d’autres.

MOI : bon je bouge Gibraltar.
BADRO : oué appelle moi Gibra ma gueule et pas Badro.

Et il bougea …

Entre les blocs de ciments , l'amour ne choisit pas ses couleursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant