👑 Le Journal D'un Prince 👑

𝐗𝐗𝐈 👑 𝐋𝐞 𝐜𝐨𝐜𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐚𝐦𝐚𝐧𝐭𝐬 👑

« On va où ?

- Tu verras.»

Il m'avait juste souri et tiré un peu plus contre lui alors qu'on faisait route vers un lieu inconnu.

Après avoir laissé Andrew et Taehyung qui avait payé tous les plats de ses riches poches, Namjoon m'avait conduit à deux arrêts de bus du restaurant, puis nous avions attendu cinq petites minutes avant qu'un bus n'arrive et que nous n'y montions.

Le trajet avait duré à peine vingt minutes et, après avoir marché quelques minutes, on se retrouva devant une petite bâtisse qui me fit penser étrangement à la maison de la sorcière... Un drôle de souvenir que je refoulai dans la foulée.

«On est où ici ? demandai-je, un peu effrayé tout de même. D'étranges souvenirs semblaient vouloir refaire surface et je ne le voulais pas.

- On est chez moi, me sourit Namjoon en se dirigeant vers la petite barrière qui grinça sur ses gonds, puis il récupéra une clef sous un pot de fleur et ouvrit la porte. Tu viens ?

- C-chez toi ? répétai-je, avant de le suivre rapidement à l'intérieur après avoir entendu un drôle de bruit. Et c'est normal les clefs au vu et su de tous ? Juste sous un pot de fleurs ?!

- Bof, à part toi, qui le saurait ? me dit-il en haussant les épaules, et puis, il n'y a pas grand-chose à voler...

- Oh... murmurai-je, ébloui, alors qu'il allumait les lumières. Je pensais que ta mère vivait désormais en Angleterre ? Tu vivais ici ? demandai-je intrigué.

- Non, pas vraiment. A vrai dire c'est la maison de mon grand-père. Il l'avait hérité du sien. Ma grand-mère et lui y ont vécu quelques belles années avant qu'elle ne vienne travailler pour la famille royale.

- Oh...

- J'ai hérité de cette maison il y a un an. Je la retape de temps en temps, sur mon temps libre.

- Ah... c'est où tu disparais... compris-je.

- Hm... c'est mon petit secret.

- Je ne dirai rien ! promis-je en souriant.

- Ce sera aussi notre petit cocon à nous... chuchota-t-il en me serrant tout contre lui. Je me laissai faire et humai machinalement son odeur à travers sa chemise. C'était enivrant.

- Oui... Mais... Tu comptes vivre ici ?!

- Pas vraiment... pas pour l'instant en tout cas... mais ce serait bien qu'on vive ici, tous les deux, loin de tout... Notre petit cocon.

- Oui, loin de tout, de tous, seulement toi et moi... Notre havre de paix...Ah ! », m'écriai-je alors qu'il se laissait tomber sur le canapé moelleux, m'entrainant avec lui.

Nos jambes entremêlées, nos cœurs battants, on respirait au rythme du doux silence qui s'était alors installé. Seulement les tam-tams de nos poitrines résonnaient dans la pièce.

Je frissonnai et Namjoon me relâcha à contre-cœur.

« Je vais allumer le chauffage, je ne voudrais pas que tu tombes malade.

- Mmm... Je peux préparer du thé, si tu as ce qu'il faut... dis-je assez timidement. Il me regarda avec surprise mais se retint de dire quoi que ce soit. Oui, je sais faire du thé, et même bien plus, dis-je vexé. Tu ne connais pas tout de moi Kim Namjoon ! », sortis-je avant de me diriger vers ce qui me sembla être la cuisine.

Elle était assez spacieuse et bien équipée. Je me mis à la tâche, bien qu'encore un peu en colère. Je savais faire beaucoup de choses de mes dix doigts. J'étais certes né prince, mais j'avais pour nounou une femme plus que moderne... Chaque vacance, loin des regards, elle m'apprenait à faire des petits gâteaux... La pâtisserie avait été un vrai coup de foudre. Cela faisait bien dix ans que je m'exerçais en secret, avec sa complicité. Sans oublier la sorcière qui, lors de mon court séjour chez elle, m'avait appris beaucoup plus que je ne le pensais.

Ce n'est qu'aujourd'hui, avec du recul, que je me rends compte de l'impact que ce si petit moment avait eu sur tout le reste de ma vie.

Une fois le thé prêt, j'emmenai le plateau dans le salon où il faisait enfin bon vivre. Une douce chaleur avait rempli l'espace et l'effluve d'une bougie parfumée, que Namjoon avait allumé, flottait agréablement dans l'air. Je posai les tasses fumantes sur la petite table du salon, juste devant le confortable canapé puis, sans hésiter, toute colère subitement envolée, je me ruai dans les bras que m'ouvrait Namjoon. Je me blottis contre lui et il déposa un doux baiser sur mon front.

« Je suis désolé Jin. Je ne voulais pas te blesser. Tu me pardonnes ?

- Seulement si tu m'embrasses alors... chuchotai-je malicieusement.

- Jin... je ne crois pas que ce soit une bonne idée... déglutit-il.

- Pourquoi ? demandai-je d'une petite voix, déçu.

- Nous sommes seuls...

- Et ?! insistai-je.

- En ce moment, je ne vois pas le prince que tu es, juste devant moi, mais celui que j'aime, au creux de mes bras... et qui, en plus de faire battre mon cœur... fait aussi vibrer d'autres, d'autres parties de mon corps.

- Oh... murmurai-je, le visage rouge, comprenant son allusion, que je commençais aussi à ressentir tout contre ma cuisse. Tu... tu n'es pas une bête Nam, tentai-je de minimiser les choses alors que j'étais moi-même en train de sombrer dans le même état que lui.

- Non mais, tu ne sais pas à quel point tu es désirable ainsi... me chuchota-t-il en rapprochant son visage du mien.

- Tu dis cela comme si c'était ma faute. C'est toi qui nous as ramenés dans ce doux cocon où on est comme seuls au monde... Ne pensais-tu pas que cela arriverait ?

- Je... », s'arrêta-t-il, le regard perdu entre la raison et la folie.

Je l'observai, voyant le duel qui s'opérait en lui. Cela m'amusa et je caressai tendrement sa joue pour l'apaiser. Il se mordit les lèvres et, n'y tenant plus, je décidai pour lui et le tirai vers moi pour poser les miennes aux siennes.

« Et si je te montrais de quoi je suis capable d'autre de mes douces mains princières... chuchotai-je tout contre ses lèvres.

- Je n'attends que ça... que tu me montres tout l'étendu de ton savoir, à moi, simple manant, déjà heureux de pouvoir baiser, ne serait-ce que le bout de tes magnifiques pieds royaux.

- Manant !? souris-je. Tu es bien plus que ça, susurrai-je en me positionnant au-dessus de lui, puis je rapprochai à nouveau mon visage du sien. Et mes lèvres sont bien plus royales que mes pauvres pieds... Toi, mon doux amour... mon ro- »

Mes mots moururent entre ses lèvres, mon corps frissonna à ses touchées et mon cœur explosa à ses mots tendres.

Et là, nous ne fûmes plus qu'un brasier qu'aucune tempête glaciale n'aurait pu arrêter...

...
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