ce temps qui nous sépare

Tu es très forte, Ginny

C'était la fin de l'après-midi, le ciel était clair, il faisait bon, et tous les élèves s'amusaient dans le parc et au bord du lac. Je me dirigeai vers Hermione pour lui parler de ma journée et elle de la sienne, comme à nos habitudes, quand je m'aperçus que Malfoy et sa bande rodaient à deux pas de moi. Je faillis courir, par peur de me prendre une réflexion cinglante de leur part, mais me ravisai, réalisant que cela paraîtrait encore plus absurde et qu'ils risqueraient encore plus de se moquer de moi, trouvant une nouvelle raison de me rabaisser. Je les imaginais déjà répliquant "Alors Weasmoche, on est effrayée ?" ou un truc dans le genre. Mais je fus prise de surprise quand mes pensées devinrent soudainement réelles.

-Tiens tiens, qui vois-je ? Alors, Weasmoche, on est tellement perdue qu'on rejoint les Serpentard ?

Je toisai Malfoy d'un regard assassin, et remarquai soudain que Harry se dirigeait vers moi, les yeux écarquillés de Ron et Hermione rivés sur lui.

-Dis voir, Malfoy, tu voudrais pas laisser Ginny tranquille ? T'as quoi, t'es tendu, maman a oublié de t'envoyer sa petite lettre quotidienne, c'est pour ça que tu t'irrites rien qu'au passage d'une petite Gryffondor ?

-Ferme-la, Potter.

-Ou alors c'est juste que t'es un gros connard, comme toujours, je renchéris.

-Ecoute sale traitre-à-ton-sang, vous feriez mieux de déguerpir d'ici deux secondes toi et ton petit copain le super-héros ou on va devoir en venir aux mains.

-Oh, tu n'aimes pas qu'on parle mal à ton Drago chéri, Parkinson ?

Cette fois ci, ce fut celle de trop. Malfoy se leva du rondin de bois sur lequel il était assis et sortit furtivement sa baguette de sa longue robe aux couleurs de Serpentard. On eut le temps d'entendre Hermione crier que ce n'était pas la peine de se battre, mais cela ne stoppa personne. Harry sortit sa baguette de sa robe à son tour, et je fis de même.

-Expelliar...

-Serpent Sortia ! Ce fut Malfoy le plus rapide. Un serpent jaillit du bout de sa baguette et atterrit devant les pieds de Harry.

-Incendio ! Le serpent prit alors immédiatement feu et Harry relança expelliarmus, mais cette fois avec succès. La baguette de Malfoy voltigea dans les airs puis atterrit dans un bosquet de feuilles.

-Pansy ! Ta baguette ! vociféra le blond. Elle la lui tendit alors subitement, comme soumise à ses ordres. Alors Potter, montre moi que tu sais lancer un autre sort qu'expelliarmus, ça devient ennuyant, toujours la même chose depuis cinq ans ce n'est plus amusant. Mais cette fois ce fut moi qui attaquai.

-Flipendo!

Je vis Hermione esquisser un sourire en coin au son du sort que j'eus lancé, ce qui m'encouragea à regarder Malfoy dans les yeux lorsqu'il rappliqua.

-Weaslette se défend donc mieux que le grand Potter ? Etonnant pour une ratée comme elle. Impedimenta !

Je tombai alors au sol, humiliée par les rires incessants des camarades de Serpentard de Malfoy. Mais n'eus à peine le temps de me relever que Harry rappliqua.

-Stupéfix !

Puis il s'approcha de moi, me tendit la main et m'aida à me relever. Une fois que je fus la seule à la portée d'un de ses chuchotements, il susurra d'un air enjoué :

-Tu es très forte, Ginny.

J'adorais l'entendre dire mon prénom et sa phrase, aussi simple qu'elle soit, se répéta en boucle dans mon cerveau sans s'arrêter.

oOo

Durant l'heure qui suivit le duel, nous restâmes Hermione et moi au bord du lac, à parler de tout et de rien, pendant que Ron et Harry terminaient un devoir de métamorphose dans la salle commune des rouge et or.

-Tu sais quand est-ce qu'Harry prévoit d'organiser la sélection des joueurs de Quidditch de cette année ?

-Non, il ne m'en a pas encore parlé mais tu devrais le faire, toi, dit Hermione sur un ton taquin. Je la regardai avec un sourire gêné qui trahissait mon envie de le faire, puis acquiesçai timidement.

-Je vais rentrer au château, je crois qu'il me restait un exercice à faire en sortilèges, et puis il commence à se faire tard, dis-je sur un ton las qui exprimait ma fatigue.

-Très bien, je te rejoindrais dans peu de temps.

Je partis donc sur un pas détendu vers l'immense château, la tête dans les nuages, puis m'arrêtai dans les toilettes des filles à l'entrée de celui-ci. En me lavant les mains, je me regardai dans le miroir et remis mes longs cheveux roux en place, puis me dirigeai vers la sortie, quand j'aperçus soudain une lueur éclatante refléter dans un des miroirs face à moi. Je me tournai alors vers cette étrange lumière et distinguai une sublime bague dorée ornée d'un joyau mauve brillant. Je ne pus résister à la tentation et attrapai cette bague précautionneusement avec mes doigts fin, afin de pouvoir mieux l'admirer. Elle possédait une gravure à l'intérieur de son cercle, et il était écrit quelque chose, en latin, je supposais. Ce bijou me fit oublier mon devoir de sortilège et je courus au pas de course jusqu'à la bibliothèque, pour pouvoir trouver un livre de latin qui m'aiderait à comprendre la phrase.

Après plusieurs longues minutes de déchiffrage, la phrase que j'obtenus fut la suivante :

"J'emmène là où mon cœur demeure"

Que cela voulait t-il dire ? Cette bague possédait-elle des pouvoirs magiques ? Etait-elle ensorcelée ? Ou bien alors n'était-elle pas juste une simple bague ? Je m'étais résignée à le découvrir.