Lᴇᴛᴛʀᴇ ɴ°𝟤𝟪 ༉‧₊˚✧ - [𝑶𝑺 𝒀𝑶𝑶𝑵𝑴𝑰𝑵]

Lettre n°28

Je me souviens la première fois que j'ai réalisé que je t'aimais.

J'avais 6 ans.

Un jeune âge dont toute personne penserait que ce n'était pas "réellement de l'amour" mais pour moi si.

Dès mes 6 ans j'étais dingue de toi.

Je te suivais où tu allais, j'aimais être à ton contact, j'aimais tes yeux, ton sourire, ta peau caramel, j'aimais tes dessins et tes paroles.

On partait souvent à la plage avec nos familles. Tu t'en souviens ?

Moi oui.

Toujours.

Tu étais de ceux qui n'avait pas peur, de ceux qui sautait des falaises sans te soucier du lendemain, ceux qui profitait de la vie à fond. Tu ne vivais que pour ça alors que je ne vivais que pour toi.

Tu te souviens du jour où mes parents m'ont laissé aller à la plage avec toi, ta sœur, ta tante, et ton père ? Le pauvre ce dernier s'était fait piqué un nombre incalculable de fois par des méduses. Il avait si souffert. Surtout au chemin du retour où il fallait remonter la pente pour rejoindre ta maison de location.

Ce jour-là tu as encore sauté des falaises et j'ai voulu faire comme toi pour t'impressionner. Je m'étais éraflé le pied avec le coin d'un rocher pointu. Je saignais même et avec le sel de la mer ça piquait. Mais pour moi ça n'avait pas d'importance car c'était toi. Et voir ton sourire fier m'avait emplie de joie, valant n'importe quelle blessure au pied.

Pour moi tu étais le plus beau des garçons que je n'avais jamais vu.

Tu étais comme un ange, parfois j'avais la sensation que je pouvais te toucher... mais je ne faisais que t'effleurer. Dans ces moments-là j'étais si triste de ne pas savoir comment t'atteindre. Comment faire pour que tu me vois. Comment faire pour que tu tombes amoureux de moi.

Mais ces préoccupations s'envolaient vite dès lors où je te voyais.

C'était amplement suffisant et je me fichais du reste.

Tu ne le sauras jamais mais ma saison préférée a toujours été l'été et tu sais pourquoi ? Parce que c'était le seul moment de l'année où je pouvais te voir. Lorsqu'il fallait prendre l'avion j'étais si impatient que je ne dormais pas la veille en songeant que le lendemain on serait de nouveau réuni tout les deux.

Je ne vivais que pour cette saison. Que pour toi.

Là où j'habitais, j'avais des amis à qui je tenais. J'avais mon cousin pour me défendre des mauvaises personnes qui me voulait du mal.

J'étais heureux.

Puis mon père a déménagé.

Je suis alors tombé dans un autre monde.

Mon cousin n'était plus là pour me protéger, les autres enfants se moquaient de moi et refusaient de m'approcher car je n'étais pas comme eux, trop différent, trop gros, trop moche.

À part cette petite fille qui s'appelait Lucie.

Elle m'avait prise sous son aile et la joie que j'avais ressenti lorsqu'elle m'avait proposé d'être amis était si grande qu'à chaque fois le soir j'en pleurais de soulagement.

Elle n'avait pas été tendre avec moi mais je la considérais comme mon amie car ç'avait été la seule à m'avoir accepté contrairement aux autres. Et tu sais pourquoi j'ai tenu pendant cette période ?