CHAPITRE 35 (1/2)

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NAEL

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NAEL

La nouvelle se répandit rapidement.

Le prince héritier, Caelum Goldwin, avait retrouvé le Parchemin Sacré, et il rentrait au palais pour le restituer.

Deux jours à peine qu'ils avaient accosté à Sunharbor, et la petite ville baignait dans l'effervescence. Nael, cependant, ne voyait pas forcément cette agitation d'un bon œil. Il aurait préféré rester discret. À force d'attirer ainsi l'attention sur eux, ils risquaient de se faire attaquer à nouveau. De plus, les gens les saluaient et leur souriaient, comme s'ils avaient conscience des horreurs qu'ils avaient rencontré sur le chemin de leur aventure. Ces sourires enthousiastes dégoutaient Nael. Pourquoi est-ce que tout le monde était si heureux ?

Ils avaient, certes, retrouvé ce maudit papier, mais ils avaient perdu tellement plus en chemin ...

Il n'y avait pas une seconde, une minute, une heure où Nael ne pensait pas à Zoia. Il n'arrêtait pas de revoir le regard qu'elle lui avait lancé quand il avait sombré dans l'inconscience. Pire encore, à force de ressasser ses pensées, il imaginait désormais les pires scénarios qui pouvait arriver à la jeune femme. Il se rongeait intérieurement, sans jamais trouver les réponses à ses questions.

Ils avaient décidé d'un accord commun de séjourner dans une petite auberge sur les quais le temps de se remettre de leurs émotions. Le périple avait été long, et la fatigue pesait sur leurs épaules comme une chaque de plomb. Entre les gémissements de douleur de Donovan et les chuchotements que s'échangeaient Caelum et Iema, Nael s'était très rapidement senti mis à l'écart. Zoia n'était pas là pour égayer ses journées avec de beaux sourires ... En réalité, il ne faisait surtout pas beaucoup d'effort pour aller vers ses amis.

Dès qu'il le pouvait, il s'échappait. Il se rendait dans les bars où il jouait autrefois de la musique. Sous ses doigts, les cordes de son ukulélé restaient immuablement silencieuses. Il aurait voulu composer, libérer sa souffrance et son désarroi dans la musique, mais rien ne venait. Il était vide. Vide d'inspiration. Vide de sens.

Et pour combler ce manque, l'alcool.

Il noyait son chagrin sous les effluves délirantes. Il était constamment à la recherche de ce moment où les lamentations de son esprit se tairait enfin. Ce n'étaient que quelques secondes, futiles, petites, naïves. Mais c'était suffisant pour qu'il oublie momentanément la douleur au fond de son cœur. Quand il était suffisamment anesthésié, il rentrait à l'auberge, réveillant parfois les quartiers où il passait. Il n'avait jamais bien supporté pas bien l'alcool. Ou alors, était-ce les gens qui ne le supportaient plus, comme l'attestait les quelques hématomes qui parsemaient son visage. Il fallait qu'il se reprenne. Qu'il ne se laisse pas amadouer par les doux promesses du nectar ambré. Mais c'était tellement plus facile de se glisser dans cette moiteur imaginaire, plutôt que d'essayer de s'en sortir.

D'IRE ET DE BRAISES - Tome 1 : le parchemin sacréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant