𝐬𝐮𝐩𝐩𝐫𝐞𝐬𝐬𝐞𝐝 𝐥𝐨𝐯𝐞.

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟗

J'ai le pouvoir de lire les pensées. J'ai le pouvoir de lire dans les pensées et pourtant je ne le fais pas. Pourquoi ? Question morale je dirais. Je n'aimerais pas qu'une personne fouille dans mes pensées sans me demander l'autorisation, et encore moins sans que je m'en rende compte. Mais même sans ce pouvoir, en une fraction de secondes, je peux savoir ce que la personne en face de moi ressent ou ce à quoi elle pense. Un espionne doit savoir le faire. Mais c'est la première fois que je n'y arrive pas. Je regarde l'expression faciale de Steve, et je n'arrive pas à l'interpréter. Je sais qu'il va probablement s'excuser pour ce qu'il s'est passé à l'hôpital, mais son visage ne ressemble pas à celui d'une personne qui va s'excuser, il veut me demander autre chose, je le sens.

— Je voulais m'excuser pour ce qu'il s'est passé à l'hôpital.

— Mais ?

— Mais quoi ?

— Tu ne veux pas seulement t'excuser. Je sais qu'il y a autre chose alors crache le morceau Rogers.

— T'as lu mes pensées ?

— Pas besoin de lire tes pensées pour savoir ce à quoi tu penses.

— Je voudrais t'emmener dîner, pour me rattrapper.

Je croise les bras autour de ma poitrine et colle mon dos contre le mur froid de la salle de conférence, et je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire.

— Je le savais.

— Tu le savais ?

— Oui, enfin non. Je savais qu'il y avait autre chose.

— Oh...

— Steve écoute-

— Seulement en tant qu'amis, s'il te plait ?

Il est si enthousiaste, j'ai l'impression qu'il demande à ses parents s'il peut ouvrir les cadeaux de noël avant l'heure. Comment refuser ?

— D'accord.

*Wanda va me tuer* pensais-je

— Oui ! Sois prête pour vingt heures et on se rejoindra ici. Ça te va ?

— Très bien, et comment je dois m'habiller ?

— Classe, une robe et des talons feront l'affaire.

— Très bien alors à ce soir.

— A ce soir t/s.

Il m'embrasse la joue et commence à partir.

— Oh salut Wanda, dit-il en franchissant la porte.

Et merde, elle a probablement entendu la conversation.

— C'était pourquoi ce baiser ?

Wanda se tenait à l'encadrement de la porte, ses cheveux longs et roux tombant en cascade sur ses épaules. Et oui, apparemment Natasha n'a pas été la seule à procéder à un changement capillaire. Je la trouve toujours aussi belle, et je me demande quelle couleur ne lui irait pas ? Je remarque aussi son expression de visage, je sais qu'elle est énervée. C'est quelque chose dont je ne me lasserais jamais avec Wanda, je peux lire en elle comme dans un livre ouvert sans même avoir besoin de toucher les pages pour qu'elles se tournent. Elle se méfie de Steve, et je comprends pourquoi.

— J'ai accepté d'aller dîner avec lui, il s'en veut terriblement.

— Pourquoi vouloir dîner avec toi alors que vous auriez juste pu vous expliquer ici ?

— Il veut se rattraper, montrer qu'il est digne de confiance j'imagine.

Wanda rigole nerveusement.

— Sauf qu'il ne l'est pas.

Je m'approche doucement de ma petite amie, puis je prends doucement ses mains. Je sens son pouls très rapide sur les paumes de celles-ci. Je me mets donc à masser cet endroit avec mes doigts, en espérant que cela l'apaise.

— Ai confiance en moi.

Je colle doucement mon front contre le sien, sans lâcher ses mains.

— J'ai confiance en toi, mais je n'ai pas confiance en lui. Pourquoi je devrais ?

Elle est sur la défensive, et je peux le comprendre. Steve n'a vraiment pas assuré à l'hôpital, pourtant il a toujours été là pour Wanda, je pensais qu'ils étaient amis. Mais ça m'a l'air d'être un peu plus compliqué que ça.

— Je pensais que vous étiez amis toi et Steve.

— Et on l'était...

— Alors qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Wanda baisse son regard vers nos mains entrelacées.

— Depuis que tu es arrivée j'ai l'impression qu'il fait tout pour m'énerver.

— C'est à dire ?

— L'hôpital.

— J'ai l'impression que vos conflits datent de bien avant ça.

La sokovienne tourne la tête sur le côté, nos fronts toujours collés. Je sens qu'elle n'a pas très envie de m'en parler, et je n'ai pas envie de la forcer.

— Tu n'es pas obligée de m'en parler si tu ne veux pas Wands, et tu n'as pas besoin de lui faire confiance, mais continue d'avoir confiance en moi d'accord ?

Elle hoche simplement la tête. Elle s'approche doucement de mes lèvres afin d'y déposer un tendre baiser.

— Je t'aime.

— Je t'aime aussi Wands.

J'ai enfilé ma robe noire fendue, mes talons noirs et je me suis maquillée. Mes cheveux sont lisses et je suis prête pour ce dîner. Je monte dans l'ascenseur et appuie sur le bouton métallique froid qui correspond à l'étage du salon. L'ascenseur ralentit et émet un son me faisant comprendre que je suis arrivée. Les portes de l'ascenseur s'ouvrent et tous les regards sont maintenant sur moi. J'avance doucement - en tenant ma robe d'une main - vers le soldat vêtu d'un costume qui lui va à ravir. Je sens le regard brûlant de Wanda sur moi, si ses yeux pouvaient me toucher je serais probablement déjà nue.

— Wow t/p tu es... à couper le souffle.

Je lui souris doucement.

— Merci Steve, tu n'es pas mal non plus.

— On y va ?

Steve me tend son bras pour que je le prenne mais j'hésite à le faire. Je tourne la tête et je vois Wanda marcher doucement vers moi et me tirer pour un baiser vraiment très... passionné, à ma plus grande surprise. Nous nous séparons quelques dizaines de secondes plus tard, toutes deux à bout de souffle.

— C'était pourquoi ça ?

— Juste pour te dire à quel point je t'aime.

Je la prends dans mes bras, caressant doucement son dos. J'approche doucement ma bouche de son oreille.

— Fais moi confiance, lui chuchotais-je.

Je me détache d'elle et je lui sourit en posant une de mes mains sur son épaule.

— Appelle-moi si tu as besoin de quoi que ce soit.

— Ne t'en fais pas, vas-y et amuse-toi.

Je sens qu'elle n'est qu'à moitié sincère, mais ce n'est pas grave. Elle fait des efforts et je la remercierais jamais assez de faire ça pour moi. Je tourne ma tête vers Steve qui attend toujours que je lui prenne le bras, ce que je fais.

Aucune ambiguïté, nous sommes seulement deux amis qui allons dîner.