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ET DANS LES LARMES DE CEUX QUI VIVENT, JE LAVE LE SANG DES ▬▬MARTYRS ▬▬
Un mois s’était écoulé depuis qu’Emeraude avait posé un pied enchainé sur le sol de la base des bataillons d’exploration. A présent, bien des choses avaient évolué. De ses relations à ses camarades à celles qu’elle nouait avec certains de ses supérieurs, elle avait le sentiment que la confiance les soudant les uns aux autres s’était majoritairement renforcée. Du moins, à quelques exceptions près.
Depuis le jour de l’expérience qui s’était soldée de façon si spectaculaire, Eren n’avait pas réadressé la parole à la jeune femme. Non pas qu’il lui en voulait, plutôt qu’il avait peur. En lui était né, au moment où elle avait abattue sa lame tranchante sur ses épaules, une indescriptible panique qui ne l’avait pas quitté.
Mais tous, y comprit Emeraude, se fourvoyaient sur son origine. Car le titan n’avait pas peur qu’elle ne récidive, non. Ses craintes n’étaient liées qu’au fait qu’elle ne se trompait que rarement sur l’avenir. Et la façon qu’elle avait eu de répéter qu’elle devait endiguer un mal terrible, le Grand Terrassement, en tentant de le tuer le laissait penser qu’il serait responsable de bien des maux.
Alors il la fuyait simplement car il était terrorisé à l’idée qu’elle n’achève de pressentir un malheur trop grand dont il serait la cause.
Mais il n’était pas le seul à avoir perdu quelque peu foi en son lien à la jeune femme. Non. Une autre personne s’était récemment mise à douter de cette soldate si éclairée. Un stratège si fin et avisé que l’idée même qu’il se mette à interroger la loyauté d’Emeraude était annonciatrice d’un bien sombre dessein.
Et ceci, l’intéressée le savait.
Depuis une semaine, qu’importe où elle se rendait, ces deux yeux bleu océan ne la quittaient point. Lorsqu’elle venait voir son frère au laboratoire d’Hanji —que celle-ci semblait déserter un peu trop souvent— ou qu’elle se détendait aux côtés de ceux que Keith avait surnommé les diablotins ou encore quand elle s’asseyait avec Ymir lorsque cette dernière fumait ou même les petits-déjeuners matinaux qu’elle passait en discutant gentiment avec Petra, le restant des nouvelles recrues et de l’escouade tactique se réveillant plus tard, il était toujours là. Pas loin. L’observant sous deux épais sourcils.
Il y avait quelque chose d’ironique dans cette situation. Même si elle n’avait toujours pas gagné la confiance de Levi, ce dernier avait au moins abandonné l’idée de l’occire —du moins, pour l’instant. Alors que l’instant même où celui-ci face le choix de se ranger de son côté marque le moment où son vieil ami Erwin se mettait à douter de sa loyauté était cocasse. Mais elle n’en voulait pas au blond.
