Chapitre 29

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[ Ivy ]

La cour de Poudlard était déjà soupoudrée de neige alors que les vacances de Noël approchaient à grands pas. Le vent soufflait dans mes cheveux et mon nez avait surement rosi vu la tête de Ginny. Ma meilleure amie me parlait de comment se passerait, une fois de plus, son Noël et se plaignait déjà de son futur pull tricoté avec amour par Molly. Je ne l'écoutais pas. Je pensais à Draco qui était sorti de l'infirmerie il y a deux petites semaines. Il fallait que je lui parle car notre break ne pouvait pas continuer de cette façon. Rien n'était clair, rien n'était dit, je détestais ça et au fond de moi, je savais qu'il le pensait aussi. J'attendais seulement le bon moment pour aborder le sujet avec lui. Un moment où l'on ne serait pas dérangés, épiés et pendant lequel on aurait le temps. Je vis le blond traverser la cour et pendant une petite seconde, je songeai à le rejoindre avant de me rappeler qu'une discussion de cette importance entre deux cours n'était pas une bonne idée.

Ginny se rendit que mon esprit divaguait et me conseilla d'aller lui parler le plus tôt possible. J'acquiesçai de la tête. Il me manquait terriblement et quand nos regards se croisaient, il détournait le regard rapidement. Je n'avais toujours pas la moindre idée de la cause de ce soudain changement de comportement d'il y a deux semaines qu'il n'avait pas quitté. Dès que j'avais l'occasion de lui parler, il était froid et distant mais, il m'arrivait de le surprendre à me regarder d'un air nostalgique. Je le lisais dans ses yeux.

Le reste des cours de la journée passèrent lentement. J'avais bien l'intention de l'attraper à la fin du cours de potions pour pouvoir parler.

Quand la fin de celui-ci arriva, le blond prit son temps pour ranger ses affaires et sortir. J'avais l'habitude de sortir parmi les premiers alors, pour paraître naturelle devant les autres, je fis comme d'habitude. Seulement, au lieu de me diriger vers la salle commune, je me plaçai à côté de la porte et attendis que tout le monde sorte. Enfin, Draco sortit et il faillit faire une crise cardiaque en me voyant.

- Il faut qu'on parle, lui dis-je d'un ton sérieux.

- On a rien à se dire Bransdal, dit-il simplement avant de partir.

Je le suivis, bien déterminée à comprendre.

- Pourquoi tu joues au gamin ? demandai-je.

Il ne répondit pas mais continua d'avancer. Il se dirigeait vers la cour principale.

- Tu es au courant que je ne compte pas lâcher ?

- Dans ce cas là, tu ne verras pas d'inconvénient au fait que je me pose dehors.

- Aucun, Malfoy, dis-je en remontant à sa hauteur.

Il s'assis réellement sur un des bancs plein de neige. Je m'installais à ses côtés et nous restions silencieux un petit moment.

- C'est quoi ton problème ? je rompis le silence.

- Je n'en ai pas.

- Pourquoi cette froideur ?

- On est en décembre Bransdal, il sourit.

Je le foudroyai du regard.

- Ce serait sympa que tu coopère, dis-je.

- Je te quitte, il dit.

Je restais sans mot. Il n'avait pas osé dire ça quand même ! Pourquoi avait-il changé d'attitude et me quittait. Il ne me donnait aucune explication.

- Non, tu ne me quitte pas, je dis.

Il leva un sourcil.

- Personne ne me quitte, encore moins sans explication, Malfoy, je lui fis comprendre.

- Donc tu veux des explications et tu me laissera tranquille ?

- Sûrement.

Bien sûr que non.

- Je t'ai trompé, il dit sans conviction.

Mon cœur manqua un battement. Je commençais réellement à geler sur place mais je ne voulais pas abandonner de cette manière.

- Tu te fou de ma gueule ? je riais amèrement. Tu vas me dire que tu m'as trompé à l'infirmerie, après le couvre-feu, avec une côte en moins et après que je t'ai dis un putain de "je t'aime" ?

Je n'avais plus froid. Il me mentait pour cacher quelque chose de bien pire et son obstination à tout rendre plus compliqué me mettait en rogne.

Il ne dit rien.

- Maintenant Malfoy, tu vas me dire ce qui se passe ! j'haussai le ton.

Je me levais rapidement et me plaçais devant le blond. Je cru voir un sourire moqueur apparaître l'espace d'un instant sur ses lèvres mais n'y fis pas attention.

- Je ne peux pas, finit-il par dire.

Ma main gelée sortit de ma poche et en un éclair, elle avait atteint la joue de Draco. Maintenant, j'apercevais une large trace de main faire encore plus rougir son teint que le froid ne l'aurait pu. Il n'en revenait pas et prit du temps à réaliser. J'étais décidée à lui tirer les vers du nez.

- Bon sang c'est quoi ton problème ? gueula-t-il.

Je ne bougeais ou parlais pas. J'attendais seulement qu'il me réponde. Le froid me traversait littéralement mais je n'en avais rien à faire. Draco n'était pas en colère, même après la claque que je venais de lui donner. Ses yeux traduisaient de la tristesse. La couleur bleue de ces derniers se faisait plus grise que jamais, de par le froid mais également par je ne sais quel sentiment. Il resta un instant à me fixer en attendant une réponse que je ne donnerais pas puisque sa question n'était que rhétorique. Il finit par abandonner et s'apprêtait à partir mais je le coupai.

- Écoute bien Malfoy, j'avais la voix qui tremblait. On va devoir passer deux semaines ensemble pour Noël et je ne veux pas les passer sans connaître la raison de ton changement de position, ma gorge me lâcha.

Il me fixa et pendant l'espace d'une seconde, j'eu l'impression qu'il allait enfin parler. Mais il ne fit rien. Au lieu de cela, il se leva du banc recouvert de neige en en emportant une bonne partie au passage. Il se fraya un passage en faisant attention à ne pas trop m'approcher mais je ne pu m'empêcher de ma jeter dans ses bras. Mon mouvement fut si vif et irréfléchi que je ne m'en rendis compte qu'après. J'avais posée ma tête sur l'écharpe qui protégeait son cou et le haut de son buste et mes bras l'empêchaient de s'échapper. Il ne me rendit pas mon geste.

- T'es vraiment con, je dis, toujours dans ses bras.

Il ne fit rien et se dégagea après quelques secondes. Je restais planter au beau milieu de la cour alors que la silhouette de la personne que j'aimais s'éloignait sans se retourner. A présent, des larmes glacées coulaient le long de mes joues elles aussi glacées. Le contact de ces deux éléments aussi froids l'un que l'autre créait une sensation désagréable de sécheresse à la surface de mes pommettes.

Une fois qu'il ne fut plus visible, je restais encore un petit moment pour me défouler et me ressaisir. Avant de quitter les lieux, je criai quelques insultes et finis même par penser que les amants éternels n'étaient pas si éternels que ça et qu'une prophétie pouvait peut être avoir tort.

Prophecy - Draco MalfoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant