Jeux singuliers

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Arthur réajusta la casquette en cuir posée sur sa tête et s'observa une dernière fois dans le miroir. Pas mal, pas mal du tout. Il avait pris son temps pour se préparer, rien ne pressait. Il avait la nuit devant lui, et il était de ceux qui pensent que les choses ne sont que plus agréables lorsqu'on prend le temps de les savourer. La lumière tamisée qui éclairait la pièce jouait en sa faveur, ce soir il trouvait son reflet dans le miroir incroyablement sexy et avait l'impression qu'il aurait pu conquérir le monde. Un léger sourire fier sur les lèvres il se retourna, observant la manière dont son court short noir moulait ses fesses. Le long de son dos remontait le lacet du corset qui lui serrait la taille. Il avait eu un peu de mal à mettre tout cela en place seul, mais sa patience était récompensée. Elle ne serait pas la seule à l'être d'ailleurs.

Il détourna finalement ses yeux du miroir pour diriger son regard vers le lit. Depuis de longues minutes, le calme de la pièce était troublé par le souffle saccadé et les quelques gémissements étouffés de son amant menotté à la tête de lit. Un vrombissement léger mais continue flottait aussi dans l'air, ayant pour origine l'érection du français contre laquelle Arthur avait pris soin de fixer un petit jouet discret mais efficace, dont les tremblements rendaient fou le corps laissé à sa merci. Arthur sourit à la vue de son ainé dans un tel état. S'asseyant sur le bord du lit, il posa la cravache qu'il avait jusqu'alors en main, et vint doucement caresser la joue de Francis. A ce contact, le Français laissa s'échapper malgré lui un soupir appesanti par le désir. Enfin. Il n'avait aucune idée de combien de temps l'Anglais l'avait ainsi abandonné, nu, bâillonné, les yeux bandés. Cela lui avait paru une éternité, une éternité à sentir les vibrations excitantes et incessantes sur son membre toujours plus lourd de désir. Cette main si douce sur sa joue annonçait pour lui la fin de cette torture et c'est pourquoi il l'accueillait avec tant de joie. Privé de sa vision, de sa liberté de mouvement, le coin des lèvres devenu légèrement douloureux sous le bout de tissu qui l'empêchait d'appeler Arthur, il avait eu l'impression de perdre la raison. Si bien qu'au premier contact, sa tête était naturellement venue à la rencontre de la main salvatrice, dans un mouvement félin sous les caresses. Arthur ne put qu'apercevoir ce geste manqué, ce qui l'attendrit quelque peu.

- J'ai une surprise pour toi. J'espère que ça te plaira.

Avec toujours autant de douceur, que seul son sourire machiavélique entachait, il retira le délicat bout de tissu qui couvrait la vue du Français. Les paupières de celui-ci papillonnèrent rapidement. Bien que la pièce soit peu éclairée, il était resté si longtemps dans le noir que sa vision eut besoin d'un instant pour s'habituer à son environnement. Puis Arthur lui apparut, plus beau que jamais dans sa tenue en cuir noir qui contrastait si joliment avec la pâleur de sa peau. S'étant relevé, Arthur fit un tour sur lui-même, laissant ses mouvements envouter le Français. Francis tenta de dire quelque chose, mais à cause du bâillon improvisé glissé entre ses lèvres Arthur n'en comprit que l'intonation du premier mot ; son propre prénom qu'il avait entendu de si nombreuse fois dans la bouche de son meilleur ennemi. Bien qu'il ne comprit en rien les mots que Francis avait vainement voulu lui transmettre, il n'avait aucun doute sur le ton employé. Un air de supplique qu'il lui plut d'entendre. Souriant, il alla doucement caresser la tête de son amant, repoussant de son front une boucle blonde humide de sueur. Qu'il était beau ainsi à sa merci. Constatant que l'Anglais ne semblait pas enclin à la pitié, Francis abandonna l'idée de communiquer et dans un dernier soupir, il laissa sa tête retomber contre l'oreiller.

Arthur laissa alors sensuellement sa main descendre le long du torse du Français, caressant sa peau brulante de fièvre, jusqu'à son entre-jambes qu'il caressa à son tour sur toute la longueur du bout des doigts. A ce contact Francis émit un gémissement plus net, presque un sanglot. Cette zone était devenue beaucoup trop sensible après avoir été tant stimulée par les vibrations. Arthur vit un instant une larme couler sur la tempe du Français avant de disparaitre dans sa chevelure. L'Anglais attrapa la télécommande du jouet électronique qui avait mis Francis dans un tel état.

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