Chapitre 15

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POINT DE VUE D'ALYSON :

Je m'ennuie à mourir. Je suis rentrée de chez monsieur Frich il y a déjà quelques heures. Il est vingt-deux heures maintenant et le sommeil ne me gagne absolument pas. Je suis seule chez moi, Adams est parti à un rendez-vous avec une de ses nouvelles conquêtes et dors chez elle ou à l'hôtel. J'éteins de nouveau ma lampe de chevet et essaye de m'endormir pour la énième fois. La pièce est plongée dans l'obscurité comme l'entièreté de la maison. Je me sens seule, un coup j'ai froid et un coup j'ai chaud. Je n'arrête pas de me lever pour ouvrir et fermer ma fenêtre. Et mes yeux ne veulent pas se fermer. Je rallume ma lampe de chevet, et me rassoit. Bon, je ne veux pas dormir c'est évidemment. Je prends mon téléphone et appelle Kloé, elle décroche aussitôt.

- Allo ?

- Hey Kloé.

- TU VAS BIEN ? hurle t'elle dans le combiné. J'ai l'impression qu'elle est inquiète.

- Oui, pourquoi ? Je m'ennuie un peu, tu veux venir chez moi ?

Le silence retombe et j'ai l'impression qu'elle réfléchit à une excuse.

- Non Aly.

Sa réponse est tellement froide que j'hésite à répondre. En même temps qu'est-ce que j'ai cru ? Quelle cruche de demander ça. Qu'est ce qu'il me prend sérieux ?

- Pourquoi ?

Une autre voix dans le combiné lui demande de raccrocher. Elle semble soudainement si frêle.

- Je suis avec mon fils. Désolée Aly, une prochaine fois ?

Je m'apprête à répondre mais elle raccroche immédiatement. Bon, encore seule. Je ne sais pas si elle était vraiment avec son fils, West ou James, la voix était presque inaudible mais je l'ai quand même entendu. Elle au moins elle n'est pas seule c'est déjà ça.

Une petite boule au ventre naît lorsque je m'imagine que pour elle je serais prête à faire pas mal de truc, j'ai l'impression, ou j'ai peur, je ne sais pas, que ce ne soit pas réciproque. Et évidement que ce ne l'est pas. Je suis qu'une idiote. Je fixe mon téléphone j'ai envie de rappeler pour savoir si tout va bien, si elle va bien, mais je ne le fais pas. L'écran s'allume soudain, mais ce n'est pas Kloé, le numéro masqué qui s'affiche fait battre mon cœur deux fois plus vite. D'une main tremblante je le déverrouille et je tombe immédiatement sur ce message : « Tu es faible mais bien entouré. Sais-tu ce que certains de ton entourage serait prêt à faire pour toi ? Tu profites d'eux. Tu les pollues, tu es la plus belle arme chimique du monde. Je suis fier d'être l'auteur de tes destructions, et encore plus fière d'être acteur et spectateurs de ton autodestruction. Tu pus la faiblesse. Ton violeur. »

Je ne cherche pas à répondre, je sais très bien qu'il m'a directement bloqué. Je relis encore une fois le message. Puis prise de panique je balance mon téléphone à l'autre bout de la pièce une nouvelle fois. Je me lève ensuite pour descendre dans la cuisine et s'est en passant à côté de la porte d'entrée que j'aperçois une silhouette derrière. Je me stoppe pour regarder cette ombre qui dandine sous la lumière des lampadaires. Et si c'était le diable en personne qui était derrière cette porte? Où peut-être que c'est la mort qui vient me chercher. Ou un tueur en série. Ou pire encore : mon violeur.

L'ombre dansante donne trois coups sur la porte. Je sursaute puis je reste immobile. Lorsque cette lueur noir, corpulente réitère son geste je me rapproche un peu plus de la porte. Je pose doucement la main sur la poignée de la porte. Et lorsque je l'ouvre je ferme les yeux et je prie pour que ce soit Kloé qui ait changé d'avis. Mais non ce n'est pas elle. Je recule de quelque pas, par prudence. Je scrute la silhouette devant moi. Divagante. J'ai du mal à le reconnaître. Mais ce n'est pas la mort, ni le diable. C'est juste lui. Je ne sais pas ce qu'il fait là. Je ne sais pas pourquoi il est là. Tout pleins de questions viennent capturer mon esprit tandis que je lâche la porte pour reculer encore.

Vide de souvenirsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant