Chapitre 1

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Un tintement de métal plus fort que les autres fit frissonner la jeune femme de plus belle. Si quiconque avait été là avec elle dans cette sorte de cage de métal, il aurait immédiatement vu l'immense peur qui accompagnait son regard. Ses yeux parcouraient l'environnement qui l'entourait avec empressement, tentant d'analyser où elle était et qu'est ce qu'elle faisait la.

N'ayant aucun moyen de se repérer dans le temps, cette dernière tentait tant bien que mal de savoir depuis combien de temps elle se trouvait dans cette genre de boîte qui faisait office d'ascenseur. Après quelques réflexions, perturbées plusieurs fois par des bruits inquiétants, elle estima que ça devait faire une trentaine de minutes que son ascension avait commencée.

Elle ne savait absolument qu'est ce qu'elle faisait là et cela commençait à la faire sérieusement paniquer. Son impatience se faisait aussi sentir peu à peu, car malgré l'espace restreint, la jeune femme tenta de faire les 100 pas pour réfléchir.

Mais c'était sans compter une énorme secousse qui fit trembler tout l'habitacle de métal, la faisant ainsi virevolter dans un coin. Une vive douleur apparut dans le crâne de la fille et celle ci jura, frottant ses yeux pour essayer de retirer le voile flou qui lui empêchait de voir correctement ce qui l'entourait. Ce n'est qu'à cet instant qu'elle compris qu'elle ne bougeait plus. L'ascenseur s'était arrêté.

Savoir cela provoqua un silence soudain chez la jeune femme qui tentait de retenir sa respiration saccadée. En vain. A travers une fente sur le haut de la boîte de métal, elle aperçu ce qu'elle estima être la lumière du jour et elle essaya de placer ses doigts dans la fente pour ouvrir les deux énormes portes de métal au dessus de sa tête qui l'a séparait de l'extérieur. Cela était aussi peine perdue.

La douleur dans sa tête se fit plus vive et elle ressentit très vite le besoin de s'assoir contre une des grilles de l'ascenseur. Tout en grimaçant, la fille plaça sa main à l'arrière de sa tête, là où la douleur la lançait. Sa grimace s'accentua quand a travers le voile flou qui parcourait ses yeux elle entrevit des taches rouges sur ses mains. Elle espérait juste ne pas avoir de traumatisme.

Ses yeux commençaient à se fermer de sommeil, quand la luminosité se fit tellement forte qu'elle crut pendant quelques secondes qu'elle finirait aveugle. Elle ne l'avait pas remarqué avant, mais dans la boîte le noir était quasiment complet.

Quand elle retrouva un minimum l'usage de la vue, elle distingua très vaguement plusieurs silhouettes. Plus tard, elle se rendra compte qu'il y en avait bien plus que ce qu'elle pensait.

Des chuchotements, des murmures, elle n'entendait presque rien de ce qu'il se disait là haut. Elle ne pouvait pas réellement les voir et elle compris qu'eux non plus ne l'avaient pas vu à cause de l'obscurité de la cage de métal. La jeune fille pensa quelques instants à se cacher pour ne pas qu'ils la trouvent, mais elle rigola intérieurement ensuite d'avoir pu penser cela. Ou pouvait-elle se cacher de toute manière ? L'ascenseur faisait à peine quelques mètres carrés et à part deux ou trois caisses en bois il n'y avait rien qui pouvait prétendre être une cachette digne de ce nom.

Le sifflement dans ses oreilles se calma quelque peu et elle pu entendre un peu mieux ce que disait les personnes présentes en haut des portes de métal.

« C'est qui le nouveau cette fois ? Vous pensez qu'ils nous ont remis de la volaille dans les ressources ? »

« En tout cas si il pouvait devenir trancheur ça m'arrangerait ! On manque d'effectifs »

« Tu rigoles Zart ? Ton métier consiste littéralement à égorger tous les animaux d'ici ! Normal que personne ne veuille faire ça ! »

« Ta gueule tocard ! Moi au moins je me bouge pour qu'on ai de la bouffe ! Rappelle moi ce que tu fait toi ? Ramasser la merde ? »

Toutes ces voix perturbaient la jeune fille bien plus qu'elle ne l'aurait voulu. Sa blessure à la tête et le fait qu'elle était sur le point de se vider de son sang devaient jouer sur ses émotions. Elle commençait à se dire que les gens finiraient par oublier sa présence quand une voix forte interrompit les divagations des personnes au dessus d'elle.

« Fermez la. Si on est là c'est pas pour vous entendre brailler alors taisez vous ou cassez vous si vous ne voulez pas finir au gnouf. Maintenant qui se dévoue pour aller repêcher le p'tit nouveau ? »

Un silence parcourut l'assemblée. La jeune femme trouva cela limite insultant. Mais l'instant n'était pas aux blagues. Inconsciemment, elle se plaça le plus au fond possible de la boîte, là où il serait difficile de l'atteindre si quelqu'un tentait de la « repêcher ».

« Pourquoi personne ne se bouge ? » demanda une voix plus douce que celle de tout à l'heure, « Quand vous, vous êtes sortis de là, vous étiez bien content que quelqu'un vienne vous chercher. »

« Parfait Newt ! Alors dans ce cas là pourquoi Thomas n'irait pas le chercher ? C'est lui le plus jeune et vu le bordel qu'il a foutu ça serait la moindre des choses. »

« Ça tombe bien que tu ai ouvert ta gueule Gally. » reprit la voix forte de tout à l'heure. « Si t'as de la force pour râler, t'auras assez de force pour remonter le nouveau. »

Tous ces noms semblaient sonner comme familier dans les oreilles de la jeune femme, mais c'était sans doute son coup à la tête qui jouait des tours à son esprit. Sa vue était de plus en plus trouble.

Après quelques marmonnements, celui qui se prénommait Gally -du moins elle estimait que ça devait être lui- se résigna à arrêter le dialogue.

Elle sursauta quand un deuxième bruit sourd retentit et elle crût presque que l'ascenseur allait redescendre. Mais c'était juste quelqu'un qui avait sauté à l'intérieur de la boîte. L'individu s'approcha, cherchant des yeux la personne qu'il devait remonter.

La jeune femme retenait sa respiration inconsciemment, désireuse de ne pas se faire remarquer et arriva de ce fait à repérer l'étranger avant que celui ci ne l'aperçoive. D'un coup, malgré son mal de tête, elle sut pourquoi les noms de tout à l'heure lui étaient familiers. En voyant le visage de cet inconnu, ce fut clair comme de l'eau de roche.

Avant qu'elle puisse réfléchir, quelque chose s'échappa de sa bouche.

« Gally...? »

Gally se retourna d'un coup sec sous le coup de la surprise.

« Qu'est ce que tu as dis ? » Sa voix se fit plus dure. « Montre toi. Viens dans la lumière et répète ce que tu as dit. »

La fille se releva en titubant, s'approchant prudemment de son interlocuteur.

« J'ai dit... Est ce que c'est toi Gally ? »

Le cœur du garçon loupa un battement.

« Oh qu'est ce qu'il se passe en bas ? Tu dragues le nouveau Gally ? »

Des rires fusèrent de tous les côtés au dessus d'eux, et Gally, qui était plus du genre à lancer les piques que de les recevoir sans broncher, resta muet.

« Oh Gally tu réponds ? » continua une voix rauque.

Le regard de la jeune femme croisa encore une fois celui de Gally. Elle fronça les sourcils, ne comprenant pas elle même pourquoi elle connaissait ce garçon qu'elle n'avait jamais vu de ses propres yeux.

« Les gars... » commença le garçon « C'est une fille... »

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