•• Chapitre 22 ••

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• Antoine •

Les jours passaient. Je suis allée chez mes grands parents maternels pour passer Noël sans mes parents, et j'ai pu fêter nouvel an avec Sofia. Ce fut une superbe soirée, organisée par Alban qui, lui, se rapprochait encore un peu plus d'Emma. On a fini la soirée très tard, ou tôt le matin, ça dépend dans quel sens on voit les choses, pour finir par aller ce coucher vers 5 heures sur des matelas dans le salon des parents d'Alban. Et puis les quelque jours de vacances restant nous ont permis d'arriver en cours sans trop de cernes. Et c'est avec un mois de janvier plutôt frais mais sans neige qu'on a repris le chemin du bac, enchaînant les longues soirées de révisions avant les longues épreuves de bac blanc.
- Tu pense qu'on pourrait se voir un peu samedi ?
Et comme le lycée a fait les choses biens, chaque sections a eu droit à ses jours de bac blanc, si bien qu'entre le début de mes épreuves et la fin de celles de Sofia, il s'était passé presque trois semaines. Trois longues semaines le nez dans les bouquins. Alors pour combler un peu le vide, on passait un moment au téléphone avant d'aller se coucher, en parlant de tout et rien, mais surtout des bac blanc passés et à venir. Il ne restait à Sofia plus que l'épreuve d'espagnol le lendemain.

- Samedi ? Pas avant 15 heures alors, parce qu'il faut que je passe au laboratoire faire une prise de sang, mais je peux passer chez toi pour qu'on aille ailleurs dès que je suis sortie si tu veux.
- Encore une prise de sang ? Mais c'est au moins la troisième depuis Noël... Il y a quelque chose qui cloche et que tu ne me dis pas ?
- Non non ne t'inquiète pas c'est la routine, ils veulent juste tout vérifier.
- Sûre ?
- Oui je t'assure. Ok pour samedi alors ?
- Oui bien sûr. Bon je vais te laisser, tu dois dormir pour être en forme pour ta dernière épreuve.
- Mais je ...
- Non non, il y a pas de mais, dodo un point c'est tout !
- Bon d'accord...
- Eh boude pas, c'est pour assurer ton avenir que je fais ça.
Je l'entendis rire de l'autre côté de la ligne.
- Je t'aime mon cœur.
- Moi aussi je t'aime, bonne nuit, à demain.
- À demain ma princesse.

La fin de semaine a été longue en attendant samedi. Je voyais Sofia au lycée oui, mais c'était différent de nos moments seuls à seuls. Je l'attendais donc chez moi, guettant le moment où elle frapperait à la porte pour arriver dans l'entrée avant mon père, qui pour une fois ne travaillait pas. Trois coups timides ont fini par retentir derrière la porte de l'entrée. Je suis allé ouvrir pour y trouver Sofia, un sourire s'étalant sur son visage lorsqu'elle m'aperçut. Je me suis approché et, en posant une main sur sa joue, j'ai déposé un baiser rapide, mais tendre sur ses lèvres. J'ai attrapé ma veste et suis sortie, fermant la porte derrière moi.

• Sofia •
- Ça a été ? m'a demandé Antoine tandis qu'il fermait la porte.
- Oui oui, enfin l'examen s'est bien passé, après je n'aurais les résultats que dans une semaine mais c'était juste un contrôle alors il ne devrait pas y avoir de surprise, lui-ai-je répondu avec un sourire forcé pour ne pas l'inquiéter.
J'ai commencé à descendre les marche pendant qu'Antoine enfilait sa veste. Après quelques unes, j'ai senti la tête me tourner. M'accrochant à la rampe j'avais maintenant des papillons devant les yeux et les jambes qui ne supportaient plus mon poids. Je me suis laissée tomber sur une marche, la main toujours accrochée à la rambarde.
- Sofia ?
Antoine a dévalé quelques marche et s'est arrêté face à moi un peu plus bas, posant une main sur mes genoux et l'autre sur ma joue.
- Sofia ça va ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ?
J'ai attrapé de ma main libre celle d'Antoine pour la serrer dans la mienne.
- Sofia parle-moi, ça ne va pas ? Tu veux que j'appelle ma mère ? Ou un médecin ?
- Non je .... Ça va ...
La tête me tournais moins et je reprenais peu à peu mes esprits.
- Alors qu'est-ce qui ce passe, dis moi ?
- C'est rien je ... J'ai pas mangé depuis hier midi, tu sais, pour ma prise de sang il fallait être à jeun. Je pense que c'est juste ça t'en fait pas....
- Sûre ? Si c'est ça on va rester ici et remonter à l'appart je vais te préparer un truc...
- Mais non... On a pas eu l'occasion de sortir ces derniers temps, je vais pas gâcher notre après-midi à cause d'une petite hypoglycémie...
- Non mais tu t'entend ? Aller viens là.
Il m'attrapa tendrement le visage entre ses mains pour m'embrasser plusieurs fois puis passa mon bras autours de ses épaules avant de passer son bras sous mes genoux et de me porter en princesse jusqu'à sa cuisine où il m'a posé sur une chaise à côté du comptoir et a ouvert le frigo. Une dizaines de minutes plus tard, il flottait une délicieuse odeur de pancakes dans l'appartement. Dès que le premier fut cuit, Antoine me le déposa dans une petite assiette du bout de sa spatule et posa l'assiette devant moi. Il a versé un filet de sirop d'érable dessus et m'a tendu une fourchette en souriant.
- Mais puisque je te répète que c'était pas la peine... dis-je en attrapant la fourchette.
- Oh si c'était la peine !
Il a fait le tour du comptoir pour se placer derrière moi et m'entourer de ses bras. La tête sur mon épaule il me murmura : - Maintenant mange, j'ai envie que tu tienne à nouveau sur tes jambes.
Antoine m'embrassa une dernière fois dans le cou avant de retourner devant la poêle pour faire cuire le reste de la pâte à pancakes.

Un homme que je devinais être le père d'Antoine et sorti d'une pièce adjacente. Dans un costume impeccable il semblait détailler chaque détail de mon apparence tandis qu'il arrivait dans la cuisine. Voyant qu'il me fixait avec un regard plutôt méprisant, je bredouillais un rapide " b...bonjour " à peine audible avant de baisser la tête vers mon assiette.
- Et bien mon garçon, dit-il en s'adressant à Antoine comme si je n'étais pas là, j'aurais jamais cru que tu t'intéressais aux mijaurées du genre... Enfin de ce genre quoi .... ajouta-il me désignait d'un coup de menton.
Antoine fusilla son père du regard.
- Je vous demande pardon monsieur ? C'est moi que vous traitez de mijaurée ?
Sans laisser le temps à son père de répondre, Antoine a attrapé l'assiette de pancakes et a fait le tour du comptoir pour poser sa main sur ma hanche et me murmurer :
- Viens, il n'en vaut pas la peine.
Je me suis levée et l'ai suivis dans sa chambre, les jambes encore fragiles. Antoine a posé l'assiette sur la table de chevet et s'est écroulé sur son lit en soupirant.
- Je suis désolé, pour ce que mon père t'as dit. Il fait ça uniquement pour me rabaisser, c'est comme ça en permanence. J'ai appris à ne plus l'écouter avec le temps...
Je me suis à mon tour assise sur le lit, puis allongée pour venir me blottir dans les bras d'Antoine.
- C'est pas grave t'inquiète pas.
- Mais si c'est grave, si ça avait été ma sœur qui avait ramené son copain ici il aurait pas fait de réflexion dans ce genre là...
Jusqu'alors, Antoine ne m'avait encore jamais parlé de sa sœur. Je savais qu'il en avait une mais il n'en parlait jamais. Voyant qu'il avait besoin de parler je ne répondit rien, laissant ses doigts se balader dans mes cheveux.
- Chez moi c'est plutôt chacun pour soit. Leur affection marche au mérite. Ma sœur a 23 ans, elle est en études de médecine et elle commence l'internat l'année prochaine. Moi je suis le bon à rien qui les freines dans leurs projets et qui traine dans les rues pour passer le moins de temps possible chez moi.
- Arrête, dis pas ça, tu sais aussi bien que moi que c'est faux, tu es tout le contraire d'un bon à rien...
Antoine m'a regardé un instant et a hoché la tête de gauche à droite en souriant.
- Qu'est-ce que je ferais sans toi hein ?
Il s'est penché pour poser ses lèvres sur les miennes, tendrement d'abord. Et puis, le baiser est devenu un peu plus intense, plus profond. Appuyé sur les coudes, Antoine était maintenant au dessus de moi. Sa main glissait dans mon dos sous mon chemisier et les miennes passait sur son torse. Plus rien d'autre ne comptait. Je n'entendais plus rien si ce n'est nos respirations. Mon cœur palpitait rapidement et les papillons de mon estomac étaient plus déchaînés que jamais. Antoine m'a fait me redresser et lever les bras pour me retirer mon chemisier et a lui, enlevé son t-shirt. Les événements prenaient un tournant un peu trop rapide. Je n'était pas encore prête à aller plus loin pour l'instant.
- A... Attend est-ce qu'on pourrait ...
- Attendre un peu avant d'aller plus loin ? m'a répondu Antoine en m'embrassant encore une fois dans le cou.
- Oui... Je ne voudrais pas passer pour une rabat joie mais ...
- On peut continuer à s'embrasser comme ça ? me dit Antoine avec un sourire tendre.
- Bien sûr mais ...
- Alors tu n'es pas une rabat joie, moi ça me va...
Il attrapa mon visage entre ses mains et reposa ses lèvres sur les miennes, me penchant en arrière pour nous faire nous allonger .....

Voilà pour vous mes petits loups !
Y a t-il vraiment des gens qui lisent mon histoire où.....
Aller bisous 💍
Des questions à me poser ?
Merci.
Love.

Parce que la solitude rend fou...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant