Chapitre 31 : Risques inutiles

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PDV RILLEY : 

Moi : " Ta droite ! " Hurlais-je avant d'abattre à mon tour ma lame dans un mort. 

Une femme, qui devait sans doute être quelqu'un de très coquet à l'époque de son vivant retombe lourdement au sol, inerte, la mâchoire presque entièrement broyée. Seuls ses dents étaient encore intactes ... 

J'enchaine encore les morts, je ne sais pas depuis combien de temps on fait ça, et j'ignore encore plus à combien de mètres on se trouve du camp, mais ma priorité reste la même. Eliminer toutes ces cervelles pourries afin qu'elle n'atteigne pas la ville. 

Je dois préserver tous ces gens, mais également mon fils qui m'attends sûrement sagement à la maison. 

Daryl m'avait suivit sans que je ne lui demande quoi que ce soit. Il protégeait mes arrières et moi les siens. Les morts se faisaient de plus en plus rare. J'espérais de tout mon coeur que ce soit le cas aussi pour les autres qui étaient restés pour protéger l'intérieur de nos murs. 

Je revois cette femme au sol en train de se faire déchiqueter ... C'était ignoble à regarder. Je me sentais si inutile. Je me demandais si cette femme avait une famille, un mari, des enfants ... 

Comment avait-on pu en arriver là ? Les tours de gardes étaient rodés depuis des années. On avait jamais eut d'incidents auparavant. Mon regard se tourne en direction de Daryl. Je ne peux m'empêcher de plisser les yeux quelques secondes mais je finis par secouer la tête. C'était tout bonnement impossible qu'il est quelque chose avoir avec ça et Carole non plus d'ailleurs ... 

Y avait-il quelque chose qui m'avait échappé ? 

Je reviens rapidement à la réalité quand un rôdeur se jette sur moi et me fait tomber à terre. Je lâche un gémissement de surprise après être tombé. 

L'un de mes couteaux valse plus loin, tandis que le second tombe à quelques centimètres de ma tête. Le mort semble excité de se trouver aussi prêt d'un morceau de viande. Il est presque ingérable. Ses dents claquent juste au-dessus de mon visage.

Son odeur est insupportable. Je peine à le maintenir éloigné de ma figure. Je détourne le regard, cherchant mon couteau. De mon autre main je tente de l'attraper, mais il me manque quelques centimètres pour pouvoir m'en saisir. Je continue d'essayer même si au fond de moi je sais pertinemment que je n'arrivais pas à l'atteindre. 

Du bout des doigts, j'arrive à toucher le manche mais ce n'est pas suffisant pour que je réussisse à l'agripper.

Soudain, le poids qui devenait difficilement gérable du mort se relâche sur moi, me faisant lâcher un gémissement de surprise. 

Daryl donne un coup pied dans le cadavre pour le dégager de moi. Il me tends la main. Je m'en saisis, encore un peu sous le choc de ce qui venait de se passer. 

Moi : " Merci." Réussis-je à dire dans un souffle. 

L'archer s'approche de moi. Il pose sa main sous mon menton pour me forcer à le regarder dans les yeux. Il n'a pas besoin d'ouvrir la bouche. Je devine parfaitement ce qu'il cherche à savoir. 

Moi : " J'vais bien. J'ai pas été mordu." Le rassurais-je. 

J'arrive à voir une lueur de soulagement dans ses yeux azur. Sa main reste posé sur mon menton. De ses doigts rugueux, il la déplace et vient caresser ma joue. J'ai l'impression que tout à coup plus rien ne compte autour de nous. Les paysages de la forêt qui nous entoure deviennent inexistant. 

Mon regard parcours alors son visage, durcit. Ses yeux se plissent. Les miens finissent par se poser sur sa bouche, si fine, si délicate. Le goût de cette dernière me manque. C'est comme un appel. Je meurs d'envie de fondre sur elle, de le prendre dans mes bras, de le sentir contre moi et même en moi. Mes jambes semblent comme se dérober sous mon poids. Des papillons se mettent à danser dans mon ventre. 

All about us (tome 4)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant