Prologue

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Ça coulait abondamment, le sol absorbait ce liquide foncé, un vrai spectacle. Je me demande souvent pourquoi je faisais ça et je me répondais «parce que j'aime bien» mais en réalité ce n'était pas qu'une passion, j'en ressentais le besoin. Je pouvais regarder ce liquide rouge foncé, couler jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus, je ressentais une grande satisfaction. Goutte par goutte le sang coulait de sa douce main, cette main que j'ai longtemps prise en main, qui m'a caressé le corps pendant dès heures, des cris de bonheur qui se sont échappés de ma bouche grâce à cette main.

Toi ma bien aimée, comment as-tu pu me faire cela? Ne t-ai-je pas assez aimé? Ne t-ai-je pas offert la chose dont tu rêvais le plus depuis ta tendre et misérable enfance? Je t'aime tu le sais, ou du moins tu le savais. Maintenant que je te vois assise sur cette chaise en plastique, attachée comme tu aimes, entrain de pleurer toutes les larmes de ton corps, je me dis que tu es bien pathétique. Pourquoi? Pourquoi m'as-tu fais cela? Au fond de moi je savais que tu allais partir mais je n'imaginais pas que ça irait jusqu'à là, j'ai essayé de faire des efforts mais tu me connais. Parlons un peu de ta sœur, celle qui est enterrée juste sous le côté de ton lit, je l'aimais bien c'était une fille géniale elle avait un avenir, des rêves tout comme toi elle pouvait aller loin. Je me suis dis qu ' en la tuant tu te rendrais compte des erreurs que tu as commise mais apparemment ça ne t'as pas suffi il a fallu que tu commettes l'irréparable. Tu pensais vraiment que je ne découvrirais pas ton petit secret? Voyons! Quelle indélicatesse de ta part! «Pitié laisse moi je suis désolé!» me disait-elle en pleurant de tout son âme. Paroles vaines.

Ses cris étaient aussi doux qu'un clair de lune, si stridents, si puissants et si apaisants que j'en entendais son sang couler sur le sol. Les lames lui caressaient délicatement le visage, j'ai commencé à 5m puis chaque fois que le sang de ses joues se versait je reculais et recommençait, un jeu palpitant. Puis après avoir joué avec son visage, je suis descendu et j'ai pris ses petites mains toutes douces et j'ai caresser en descendant le long de son bras avec une lame et arrivé à son poignet, les murs ont grondés, ses yeux sont devenus blancs et ses veines ouvertes formaient une œuvre d'art. Un très beau spectacle encore une fois. Puis je me suis assis, et je l'ai contemplé, à moitié couché sur la chaise, la tête en arrière, à moitié consciente, ses mains attachées à l'accoudoir, ses jambes aux pieds de la chaise, son poignet faisant couler le sang sur sa main. Et on entendait parfois de petits gémissements, sa respiration lente, je la voyais persister puis au bout de quelques heures, elle s'est éteinte. Je l'ai détaché puis elle est tombée tout raide dans son sang, ses cheveux blonds s'imbibaient de son chant, ses yeux bleus ouverts avec un regard vide. Une mort pathétique.

A ce moment même, vous êtes surement entrain de travailler, rigoler, pleurer, partager des rapports avec des gens, déprimer, peut-être vous entrain de mourir, de vous droguer je ne sais pas. Mais je pense qu'il est temps de se détendre, et si je vous racontais une histoire? :)

Le livre: tuer ou être tuéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant