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ET DANS LES LARMES DE CEUX QUI VIVENT, JE LAVE LE SANG DES ▬▬MARTYRS ▬▬
La matinée touchait à sa fin et le soleil se trouvait maintenant haut dans le ciel, projetant sa lueur sur la forêt de hauts pins marquant le début de Shiganshina, la ville étant située à une centaine de kilomètres de ce lieu paisible et reposant.
Bien qu’ils étaient en territoire hostile, les membres de l’escouade tactique semblaient pour le moins détendus, profitant de la caresse chaleureuse de l’astre au travers des feuilles. Les ombres de celles-ci se dessinaient d’ailleurs sur leurs traits statiques, formant des tâches aux contours précis sur leur peau.
Celle de Petra était d’ailleurs quelque peu rougie au niveau du contour de ses yeux mais nul ne le souligna. Lorsqu’ils avaient pénétré la forêt tantôt, à la surprise de tous qui s’imaginaient qu’ils la contourneraient pour atteindre la ville où devait se dérouler leur mission, la jeune rousse avait tenté d’étouffer ses sanglots. Mais ils les avaient entendu.
Toutes les dix secondes, elle n’avait cessé de se retourner, depuis le départ d’Emeraude, en espérant la voir fondre dans leur direction. Mais ces mêmes dix secondes étaient devenus des dizaines de minutes qui avaient fini par se fondre en une heure sans qu’ils n’aient eu de nouvelles d’elle.
Du moins, aucune laissant supposer qu’elle était vivante.
Mais, lorsqu’une soudaine obscurité avait couvert leur groupe tandis qu’ils avançaient à vive allure, chacun de leurs cœurs avaient raté un battement. Sur le sol autour d’eux se découpait une haute ombre de forme humanoïde leur signalant la présence d’un titan aux courbes féminines.
Intrigués, la plupart s’était retourné pour tomber nez à nez avec deux grands yeux bleus entourés de nerfs rougeâtres et encadrés par un court carré blond. En-dessous, une forte poitrine surplombant une taille fine et des hanches développées formaient un corps gigantesque les poursuivant à toute allure et, surtout, adoptant des gestes semblables à ceux des humains dans son avancée.
Les genoux arqués et les bras aussi, le regard vif et déterminé, la bête les approchait comme le reflet d’eux-mêmes. Et, face à ce monstre, tous s’étaient dits que jamais ils n’avaient vu tels titans et que rencontrer une telle créature les aurait marqués.
Et cela avait justement été le cas d’Eren qui, les yeux écarquillés et la gorge serrée, avait annoncé à haute voix que celui les poursuivant s’était trouvé parmi les monstres ayant attaqué Emeraude. Ses iris s’étaient mouillées de larme et la poitrine de Petra avait eu un sursaut.
