Lorsque je me réveille un peu plus tard, Nikoley est toujours en train de me masser. Mais je remarque qu'il a mis de la musique et qu'il chantonne. Je ne savais pas qu'il chantait aussi bien. C'est une bonne surprise.
Je bouge un peu car mes bras commencent à avoir des courbatures.
— T'es réveillée ?
— Mouais, tu masses trop bien...
— Si tu aimes tellement ça, je me ferai un plaisir de te masser tous les jours ! Surtout si j'ai le droit à quelque chose en échange...
C'est tentant. Mais ça ne va sûrement pas se faire, on a trop d'occupations pour se voir tous les soirs !
— On verra, mais j'aimerais bien.
Je bouge un peu, mais je sens que je suis fatiguée et qu'il est temps que j'aille dormir, pour de bon cette fois-ci.
— Tourne-toi une minute s'il-te-plaît, que je me rhabille.
Il enlève ses mains de mon dos et se retourne. Je rattache en vitesse mon bandeau, puis prends ma serviette pour m'enrouler dedans.
— Merci pour cette soirée, c'était super ! Juste n'en parle à personne, s'il-te-plaît.
Il me fait un clin d'œil alors que je ferme la porte derrière moi. Je marche silencieusement le plus vite possible pour rejoindre ma chambre.
Mais lorsque je passe devant les couloirs où dorment les gens de ma division, j'entends des chuchotements, et soudain, je me retrouve plaquée contre le mur. Une main se pose sur ma bouche pour m'empêcher de parler, et dans la pénombre je vois que ce sont Cassandra et ses amies qui me maintiennent avec force contre le mur.
Cassandra s'approche de moi, et lentement elle défait le nœud de ma serviette et la laisse tomber par terre. Puis je la sens se pencher vers moi pour me chuchoter à l'oreille.
— Je trouve que Jackson ne réagit pas assez fort à tes provocations, sale connasse. Mais en même temps, il m'a fait jurer de le laisser se venger. Pourtant...
Elle sort quelque chose de sa poche, et je sens bientôt une courte lame contre mon flanc droit. Elle reprend sa phrase là où elle l'avait arrêtée :
— Je crois que tu as eu assez d'avertissements sur le fait qu'on ne voulait plus te voir dans notre division. Mais tu es toujours là. À croire que tu ne nous a pas compris, ou pas pris au sérieux, ce qui serait pire... Et comme on t'a tous demandé de te barrer, ce n'est pas seulement à Jackson de te montrer à quel point tu es conne de rester ! Je vais donc me faire un plaisir de commencer à mettre à exécution mes menaces.
Je sens alors la lame tracer lentement un trait sur mon flanc. Sur ce chemin ma peau commence à me piquer et un liquide s'en échappe. Je comprends tout de suite que c'est mon sang.
Cassandra me sourit méchamment, puis agit de même sur mon flanc gauche. Puis soudain, elle chuchote un mot que je n'ai pas compris, et elle retourne en vitesse dans sa chambre avec ses acolytes.
Je me penche pour récupérer ma serviette qui est à terre malgré la douleur que cela provoque au niveau de mes flancs, et je retourne à ma chambre le plus vite possible.
J'allume la seule lumière qu'il y ait dans cette pièce, une bande LED qui fait le tour du plafond, descend dans les angles, et fait le tour de la chambre collée au sol. Je mets une forte luminosité pour pouvoir bien observer mes nouvelles blessures.
Lorsque je me regarde dans le miroir, je me dis que cette garce ne m'a pas ratée. Mais en même temps, je dois avouer qu'elle est douée avec les armes, ses blessures sont fines, mais assez profondes. Cela veut dire que si je ne les désinfecte pas en vitesse, je prends des risques.
Ma décision est prise. Je m'habille vite d'un jogging que je resserre en dessous des blessures, et T-shirt large, pour qu'il ne vienne pas se coller à ma peau et se retrouver plein de sang.
Puis je sors de ma chambre en prenant soin de la fermer à clé, et j'entreprends de descendre les escaliers.
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L'Union Féminine
Science FictionDans un monde dirigé par les femmes, les hommes doivent refouler leurs pulsions sous peine de mourir. Moi, Adilya, je n'adhère pas à ces idées et à la propagande de l'Union. J'ai donc décidé de rejoindre la résistance, car je ne veux plus de cette...