7 - Le travail

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Je regarde le devoir que le prof vient de rendre corrigé. Je suis étonnée, je pensais vraiment avoir plus de points. Je l'ai beaucoup travaillé, je l'ai même fait corriger par ma mère pour être sûre d'avoir les meilleurs points. Je n'ai eu que dix-sept sur vingt, alors que je voulais avoir le maximum.

Maman est parfaite bilingue puisqu'elle a beaucoup voyagé avec mon père, à l'époque. C'est elle qui m'a appris l'anglais, je peux dire que je suis aussi bilingue. Ce n'est pas pour me venter évidemment, mais je sais que je suis la meilleure de la classe.

Pour une raison que je ne connais pas encore, je suis en colère contre le prof. Je le traite d'incapable, je suis sûre qu'il n'y a pas tant de fautes que ça. Je tourne les pages pour trouver mes fautes qui sont entourées en rouge. Je me rends compte au fil de ma lecture que j'ai effectivement quelques fautes. Je grimace.

- Pour la première fois dans ma classe, il y a un élève qui a surpassé ma meilleure élève. Entendis-je le prof dire. Nathan Gérarson a fait une très bonne dissertation. Je dirais même que son anglais est meilleur que le mien.

- Je suis sûr que Poupée s'attendait à avoir de meilleurs points et à être la meilleure, vu sa tête. Ironisa le garçon en question.

Furieuse, je me retourne vers lui, je le fusille du regard. Son sourire s'efface instantanément, il rougit et baisse le regard vers ses feuilles.

C'est bien ! Baisse les yeux et soumets-toi à moi.

- Monsieur Gérarson, pouvez-vous nous expliquer comment se fait-il que vous ayez un si bon anglais. Demande le prof sans faire attention à sa remarque qui avait été entendue par tout le monde vu les rires moqueurs qu'il y a autour de nous.

Même les profs peuvent être méchants avec moi ou plutôt ils ne prennent pas la défense des plus faibles quand il le faut, ils font tous comme s'il ne passe rien. Ce n'est pas la première fois que je me fais humilier devant eux.

Il risque un regard vers moi. Grave erreur, je regarde toujours le surdoué avec insistance, toujours en colère. Il baisse à nouveau les yeux, gêné.

- Eumm... Je

Il ne continue pas, trop mal à l'aise.

- T'arrêtes de le regarder comme ça, oui. M'agresse cette peste à côté de lui.

Je me détourne trop furieuse pour dire quoi que ce soit. Et malheureusement pour moi l'anglophone reprend un peu de dignité que je lui ai prise pour répondre.

- Mon père voyageait beaucoup pour le travail, j'ai donc appris l'anglais depuis tout petit.

- Je suis impressionné.

Le prof s'éloigne et retourne sur l'estrade.

- Bien, comme je vous l'avais dit la semaine passée, cette dissertation se termine avec une interview que vous devrez faire en équipe de deux. Reprit le prof une fois devant son bureau.

Je peux entendre sur mon côté droit un peu en arrière cette peste lui demander : « Tu le fais avec moi ? ». Et lui répondit : « Si tu veux, mon ange. ». Elle n'est pas la seule à déjà faire une équipe avec un ami, je peux entendre des murmures des élèves qui demandent à un coéquipier de faire le travail ensemble.

- Je m'excuse de briser les équipes que vous êtes en train de former, mais je les ai déjà faites. Coupe le professeur. J'ai décidé de mettre les personnes en fonction de leurs points. Je vais donc mettre la liste sur le projecteur...

Il pianote sur le clavier et sur la souris pour afficher son classeur Excel.

Je n'en reviens pas ! Non, je dois sûrement rêver.

Âmes briséesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant