Huguette et l'ogre

Un jour comme les autres dans la forêt de Quitiloupe, la petite Huguette part à la cueillette aux champignons, pour se préparer une bonne soupe.

Huguette : Quelle si belle journée pour partir à la chasse aux champignons ! J'espère en trouver des bons !

Mais alors que celle-ci se baisse pour ramasser le premier bolet sur son chemin, deux grands yeux non loin d'elle, s'éclairent derrière un pin.

Gérard l'ogre affamé : N'est-ce pas merveilleux ! Une petite fille s'aventurant dans ma forêt !

Mon repas s'annonce copieux, je n'ai jamais goûté ce mets !

Gérard n'étant pas très fûté, celui-ci a crié haut et fort ce qu'il souhaitait penser.

La petite Huguette alertée par le bruit, d'un coup se retourne vers Gérard, et s'adresse à lui :

Huguette : Bonjour monsieur l'ogre, je vous ai entendu parler de mets !

Vous aussi vous chassez le cèpe ? Si vous le souhaitez nous pouvons nous entre-aider !

Gérard gêné de par son manque de discrétion, lui répond simplement « oui », prenant ainsi part, à la quête aux champignons.

Une heure est passée et Gérard en a assez.

Il décide d'y aller franco, prend sa voix la plus grave, et s'exclame tout haut :

Gérard : Petite fille en réalité je ne suis pas là pour les champignons !

Huguette : Vous serez gré de me nommer par mon prénom. Je m'appelle Huguette !

Et d'abord, quel est le problème avec les champignons ?

Gérard : Aucun mademoiselle Huguette ! Mais à la base je venais pour vous manger vous !

Je me fiche des mousserons !

Huguette : Hmm d'accord je veux bien vous laisser me manger un peu !

Mais j'accèderai à votre requête, seulement si nous faisons un jeu.

Gérard : Un jeu ? D'accord ! Mais n'étant pas très fûté, j'espère être chanceux !

Huguette : Nul besoin de réfléchir ! les règles sont simples.

Je vais penser à un chiffre dans ma tête entre un et deux.

Devinez le bon, et vous me mangerez les yeux.

Gérard : Cela me paraît honnête, dans ce cas, je vais dire deux !

Huguette : Perdu ! La réponse était un !

Voici donc un jeu moins ardu, qui vous mènera à votre festin.

Les règles sont simples.

Nous allons jouer aux devinettes, si vous trouvez, vous me mangerez la tête !

Gérard : Sachez petite Huguette que je suis très fort en devinette !

A ce jeu je fus le némésis de mes frères, je n'étais pas le plus bête !

Huguette : Cependant, sachez que si vous ne trouvez pas...

Ce sera alors à vous, de faire quelque chose pour moi.

Gérard : Je n'ai pas peur petite Huguette, allez-y, j'attends votre devinette !

Huguette : Qu'est ce qui est jaune et caché si on cherche à le voir, mais que lui n'est pas prêt à être vu ?

Gérard : La victoire est mienne petite Huguette ! La réponse est le soleil, préparez votre tête !

Huguette : Cela aurait pu être une réponse éclairée, cependant je pensais à un poussin, qui caché dans sa coquille, n'est pas encore né.

Comme vous avez perdu, je me dois d'appliquer les règles.

Je veux bien vos chaussures, sans vouloir paraître espiègle.

L'ogre s'exécute, et de devinettes en devinettes, il perd un par un tous ses biens, et sombre dans un profond chagrin.

Huguette voyant l'ogre en train de craquer, est prise de remords sans pour autant oublier, qu'elle ne souhaite pas être mangée.

Huguette : Allons ne pleurez pas monsieur l'ogre ! Vous me peinez.

Nous allons faire un dernier jeu et je vous promets, qu'à l'issue de celui-ci, vous serez comblé.

L'ogre sèche ses larmes, la petite fille ayant encore une fois piqué sa curiosité.

Il écoute d'une oreille attentive les prochaines paroles, qu'elle allait prononcer.

Huguette : Voici les règles de mon dernier jeu, vous allez être heureux.

Cette fois-ci c'est promis, vous ne pouvez qu'en sortir victorieux.

Je vais compter dans ma tête, et vous m'arrêterez quand vous le souhaiterez.

Le nombre qui sortira sera la date du mois prochain, à laquelle je serai mangée.

Je commence à compter, dites-moi stop quand vous le souhaitez.

L'ogre attend un peu, n'ayant visiblement pas compris le jeu à la première écoute.

Il s'élance enfin et crie « STOP », d'une voix rauque, comme s'il n'avait plus de doute.

Huguette : 30 ! S'écrit Huguette

Nous sommes en janvier.

Je reviendrai donc quand le calendrier, annoncera le 30 février.

L'ogre tout content de sa future récompense bien méritée, rentra chez lui en chantant, une ode au 30 février.

Ce jour ne vint jamais, car il n'existe point.

L'ogre honteux et dépouillé de tous ses biens, se promit de ne jamais plus essayer, de s'en prendre à un être humain.