Lundi - Rémi

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Un son me réveille. C'est doux.
La lumière m'éblouit, pourtant le réveil affiche 7h. On doit être en été.

J'ai chaud, je sors de sous le drap. Mes pieds se posent au sol, fermes et imposants. À première vue, je pèse une soixantaine de kilos. Je prends appui sur mes jambes, et vais ouvrir la fenêtre. La chaleur extérieure emplit la pièce, presque étouffante. La ruelle bruyante me réveille pour de bon. On parle, on crie, on s'insulte, mais tout en français. Je suis en France, et, à en juger le style des immeubles qui entoure ma fenêtre, je suis à Paris. Un cri retentit dans la chambre, je sursaute. Ma mère j'imagine, comme le laisse entendre sa façon de m'appeler.
"J'y vais Rémi ! Ne rate pas ton bus poussin, je t'aime, et passes le bonjour à Charline de ma part..."
Une porte claque. Elle est partie, et plus aucun bruit ne résonne dans ce qui semble être mon appartement. Je peux y aller.

Comme tous les matins, je cherche la salle de bain. Je m'observe longuement. Compte rendu : je suis brun, 1m85 maximum. Je dois avoir 16 ou 17 ans. Ça faisait longtemps que je n'avais pas été aussi jeune. J'ai un début de barbe, mais rien d'alarmant. Pas besoin de me raser. Ça tombe bien, voilà des semaines que je ne l'ai pas fait, j'ai perdu la main. J'ai des yeux verts, j'estime ma vue parfaite. Pas de traces de lunettes ou de lentilles sur ma table de chevet. Parfait.
Il est 7h15. Selon la moyenne française, le bus doit passer vers 7h30, quelque chose comme ça. J'ai 15 minutes pour manger, ouvrir le téléphone, m'habiller, trouver mon sac et courir chercher mon bus. C'est un peu court. Commençons par le téléphone. Il a un code. Merde.

Ma mère a parlé d'une Charline, ça doit être ma meilleure amie, ou ma copine. Peut-être mon ex. On va essayé ça. Ça ne fonctionne pas ? On devrait essayer avec une date, genre leur date de rencontre, ou une date importante dans la vie de ce mec. Sa naissance ? J'ai vu dans son sac, sa carte d'identité, il est né le 14 juillet 2004. Essayons ça : charline140704. Réussi. J'ai eu de la chance, il m'est arrivé de passer plusieurs heures à chercher un code parfois.

Bon, voyons son Instagram, il doit avoir poster quelques photos de son style habituel. 3 photos, une où on ne le voit pas beaucoup. Une autre avec une fille, qu'il a identifié. J'irais voir ça dans le bus. La dernière, une photo de lui en skate. Merde, il fait du skate. J'ai jamais su en faire, et je sens que c'est le genre de gars à se balader h24 avec sa planche. Bon, je peux toujours essayer, quand j'étais chez Chloé, j'avais pris le temps d'apprendre quelques tricks. Je prends quelques vêtements dans son armoire : tee-shirt blanc, pantalon en jean large, chaussures banales, veste coloré et petit bonnet noir. J'attrape la planche qui traîne dans le coin de sa chambre et le sac de cours. Dans la cuisine, la lumière est bien plus importante. Une grande baie vitrée donne sur un balcon recouvert de plantes en tous genres. Un bol de céréales, une clémentine et une pomme dans mon sac. Pas le temps de traîner. Je prends les escaliers, vu l'état de mon corps c'est ce qu'il y a de mieux. Sur mon carnet, j'ai vu marqué le nom d'un lycée, à 3km de mon quartier, et une carte de bus de ville. Je prends un bus, je mets mes écouteurs, et je retournes sur Instagram.

La fille avec lui, c'est Charline. Je m'en doutais. 4 ans de relation avec cette fille. C'est beau. Je n'ai jamais eu de relation aussi longue, du moins avant tout ça... Le bus s'arrête, je descends. Le lycée, imposant, me rappelle des souvenirs. J'ai envie de pleurer.

Des cris me ramènent à la réalité. Un groupe de garçon s'approche de moi, amicalement, en hurlant mon nom. La journée va être longue.

RéveilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant