Monsieur le président,
Je vous fais une lettre que vous lirez peut-être, si vous en avez l'envie.
Depuis plusieurs mois je ne vis plus, je survie.
Depuis plusieurs mois je me vois retirer mon autonomie, ma liberté.
Je ne suis pas sur terre pour vivre emprisonnée. En moi perdure ce besoin d'exister.
Ma décision est prise, je m'en vais respirer.Depuis que je suis née, j'entends qu'aller à l'université permet de s'éduquer, de se libérer.
Depuis quelques mois, j'entends qu'aller à l'université fait de nous des meurtriers.
Je ne suis pas une meurtrière monsieur. Je ne suis qu'une fille ayant besoin d'exister.
Aujourd'hui je pleure en pensant à ma vie. Désormais elle a moins de sens que ma mort.
Hier la fac donnait du sens à demain. Aujourd'hui elle n'existe plus.
Je ne suis pas là pour me plaindre monsieur. Je souhaite retrouver ce que j'ai perdu.
Ma décision est prise, je vais le chercher.Dans cette guerre, nous mourrons petit à petit. Nous perdons le contrôle de notre corps et de nos choix.
Vivre n'a plus de sens. Le jour n'est que le reflet de la nuit. Nos buts et nos rêves meurent un à un.
Nous devenons des cadavres avant que notre cœur ne s'arrête. Dans cette guerre vous nous enlevez le choix.
Nos vies nous sont enlevé alors que nous respirons encore. Dans nos universités nos cœurs s'arrêtent un à un.
Dans cette guerre ne mourrons pas au combat. Dans cette guerre nous sommes des sacrifiés.
Ma décision est prise, je m'en vais résister.Nous sommes sacrifiés, rejetés, méprisés, infantilisés
Nous sommes délaissés, abandonnés, affamés, emprisonnés.
Pour certains la solution est de se défenestrer.
Ma décision est prise, je m'en vais me révolter.Je vous demande comme beaucoup d'autres avant moi, de nous rendre nos vies.
Je vous demande dans une grande détresse d'ouvrir nos universités.
Je vous demande de ne plus nous ignorer. Nous voulons être écouté.
Je vous demande comme beaucoup d'autres avant moi, de nous rendre nos vies.
Ma décision est prise, je m'en vais exister.
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Je m'en vais résister
RandomVoici un texte que j'ai écris pendant mon année universitaire. Après un premier semestre catastrophique, j'étais épuisée, paniquée, anéanti. Il fallait que ça sorte !