Chapitre 16

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                                                                                 PDV Sophie

Ondes négatives en vue! Ça va bientôt faire une semaine que la bonne humeur est refoulée pour s'occuper d'une seule chose: nos préparatifs. On a tellement tous hâte d 'en avoir fini qu'on râle beaucoup trop. Je vous parie qu'on a l'air de zombies ! J'essaie de relativiser dans mon esprit pour éviter la culpabilité. Pauvre Keefe, il en fait des tonnes pour nous remonter le moral. Seulement c'est impossible de sauter de joie à l'idée de risquer encore plus gros que d'habitude. Bon d'accord j'exagère un peu. Mais j'aimerais tellement que les autres soient sécurité ! Mais je ne peux pas leur faire ça. Pas après qu'ils aient risqué plusieurs fois leurs vies à mes côtés pour combattre les Invisibles.

C'est incroyable comment la pression change nos caractères habituels. Mais bon on ne va pas penser à ça.

Demain. Demain c'est le dernière bataille. Je ne vais pas réussir à dormir de la nuit.

Comme prévu, j'arrivais pas à m'endormir. Alors je suis allée dehors pour regarder les étoiles une dernière fois. Ça fait hyper dramatique, je sais. Mais bon peu importe. J'ai trouvé Keefe, allongé sur l'herbe en train de contempler l'immensité du ciel bleu marine qui nous entourait. Il était magnifique.

Il semblait troublé et triste. Quand une larme a coulé sur sa joue, j'ai décidé d'aller le réconforter et de passer le reste de mon temps avec lui.

Plus je m'approchais, et plus mon cœur battait. J'avais envie de retourner en arrière pour mieux profiter de tous ces moments passé ensemble. Toutes les fois où il me taquinais pour m'aider à penser à autre choses, toutes les fois où il m'a aidé alors que j'étais anéantie. Mais aussi toutes les fois où sa façade de je-suis-de-bonne-humeur-et-je-me-sert-de-mon-humour-pour-cacher-mes-blessures tombait et ce garçon brisé et triste qui reviens parfois.

Oui, ce même garçon qui faisait vibrer mon cœur. Ce garçon qui plaisantait pour nous faire rire en temps de crise. Ce garçon qui me plaisait, et qui avait su s'ouvrir à moi quand la coupe était pleine. C'était Keefe, et ce garçon, rien ne m'empêchera jamais de l'aider et de l'aimer comme je le fais. Alors je m'asseyais à côté de lui dans l'herbe, il me vit et malgré la larme emplie de tristesse qui coulait encore sur sa joue, il fit le plus beau des sourires que je n'ai jamais vu.

-Bonjour Foster. Alors on arrive pas à dormir ?

-Je vois que toi non plus...

Tandis qu'il m'entourait de ses bras, je posais ma tête sur son torse. On s'allongeait peu à peu et on se mis à regarder les étoiles qui brillaient un peu plus ce soir là, comme si les astres avaient compris que cette soirée serait peut-être la dernière.

-Foster ? Me dit-il en entortillant une mèche de mes cheveux autour de son doigt.

-Oui ?

-Je t'aime

-Moi aussi. Lui répondis-je d'une voix timide

-Merci

-Pour ?

-Pour être toi, pour être la meilleure et la plus courageuse des jeunes filles que je connaisse. Et je veux profiter de chaque instant près de toi.

Cette fois-ci, c'était à mon tour de verser une larme.

-Tu pleures ? J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ?

-Oui je pleure, et c'est à cause de toi.

-Je dois le prendre comment ?

-Tiens.

Je lui offrait ma main. Il n'avait qu'à se concentrer pour savoir que je pleurais de la tendresse qu'il m'offrait. J'avais envie de rester comme ça toute l'éternité. Et l'éternité est, comme le dit le dicton, bien peu pour des gens qui s'aiment.

-A moi de te remercier maintenant.

-Pourquoi faire Foster ? Pour me dire que j'ai la plus belle coiffure de l'univers ? Je le savais déjà mais je note que tu as voulu le dire. Pour tous mes talents incontestables (et ma modestie sait combien j'en ai) ? C'est aussi...

Je le fait taire en l'embrassant. Notre baiser me transporte une fois de plus. C'est incroyable comme on a beau s'éloigner et se rapprocher de plus en plus, un simple baiser nous envoie toujours dans un autre monde. Je pense que c'est comme ça lorsqu'on aime. Dans cette étreinte, il y a des tas d'émotions entremêlées, dont l'amour (vous vous en doutez) mais surtout un profond respect l'un envers l'autre qui dit combien on s'admire mutuellement, tous les deux. Je romps ce baiser pour lui glisser à l'oreille:

-Non, je voulais te remercier pour tout ce que tu représente pour moi et de ne pas lâcher prise malgré le découragement.

Ensuite, il embrassa délicatement mon front en remerciement pour mes paroles, et posa sa tête au-dessus de la mienne. Et moi, blottie contre lui, j'espère de tout mon cœur que ce ne sera pas la dernière fois que nous pourrons être dans ces moments à deux.

-Wouah.

Je souriais en entendant la voix de mon amie. Biana. Bien sûr qu'elle n'avait pas pu s'empêcher de me suivre lorsque je me suis levée. Alors je me redressais et tendait un bras vers elle. Derrière elle, il y avait quatre de nos amis. Fitz, Tam, Marella et Linh nous rejoignirent dans un câlin général. Sentir notre amitié comme ça, ça n'a pas de prix. Alors, du fond de moi-même, je pris une décision. Quoiqu'il arrive demain, dans cent ans ou dans des millénaires, rien au monde ne pourra enlever l'amitié qui nous lie. Même si l'un de nous ne sera plus de ce monde, nous continuerons à honorer sa mémoire.

Cela n'enlève pas la pression pour demain. Mais je me sens plus forte à présent. On est tous allongés dans l'herbe, à rire et discuter pour garder de cette soirée le souvenir du moment le plus beau de (et peut-être le dernier) ce temps gâché par cette guerre infinie entre les Invisibles et le Cygne Noir.

Je peux dire ce que tout le monde pense en cette fin de nuit, alors que le soleil se lève sur l'horizon, que je n'ai pas hâte aux lendemains, car ce qui va arriver ne présage rien de bon pour la suite.

La guerre façon GiselaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant