Vivre ou mourir, s'en sortir ou s'enfuir. Tout montrer ou ne surtout rien laisser paraître.
J'ai longtemps dû souffrir, j'ai toujours souffert finalement. Je me demandais souvent pourquoi j'étais né, si c'était pour souffrir. Je me demandais souvent pourquoi moi. Je n'avais pas de parents, pas de vraie famille. Enfin si j'en avais une, mais c'est comme si je n'en avais pas. J'ai jamais réussi a trouver ma place, je me demandais où elle était finalement. Je voyais les gens vivre et moi je me voyais mourir. A l'heure actuelle je veux toujours mourir. Je ne comprenais pas pourquoi j'étais là, pourquoi je devais me forcer chaque matin à passer la porte de ma chambre. Je me sentais seule, je me sens toujours seule. L'impression que je ne comptais pas aux yeux des autres, qu'ils ne voyaient pas ma souffrance, qu'il ne voyaient pas que je voulais simplement partir. Des fois j'aurais voulu qu'on me dise que j'étais importante, qu'on me fasse me sentir vivante même si à l'intérieur de moi je ne l'étais pas. J'étais morte et je voulais mourir. Des fois j'aurais voulu qu'on m'aime. Des fois j'aurais voulu ne pas connaître tout ça. Trop de questions résonnaient dans mon cerveau, notamment de pourquoi on m'avais donné la vie ou plutôt pourquoi on m'avais condamnée. Oui, on m'a condamné en me donnant naissance. Pourquoi je suis là si j'avais pu ne jamais l'être. Pourquoi ouvrir les yeux si j'avais pu ne jamais les ouvrir. Pourquoi, et encore pourquoi. Voir des gens heureux me rappelait à chaque fois que je ne l'était pas. Je les enviaient car c'était quelque chose que je ne ressentais pas. Parfois je l'ai ressenti, mais ça n'a jamais duré très longtemps. J'avais peur de l'être au fond, peur d'être heureuse car j'ai toujours été malheureuse. C'était comme si j'avais envie d'aller mieux mais que quelque chose m'en empêchait . Je pense que la source de mon malaitre était bien plus profond.De nombreux soirs, dans ma chambre je pleurais. Quand je ne pleurais pas un soir, c'était toujours suspect. AirPods dans les oreilles, j'écoutais des musiques tristes. Je pleurais et je devais me moucher sans arrêt. C'était pénible, mais enfin peut être que je le méritais . Je pleurais et je criais même parfois, je savais que personne allait m'entendre. Personne ne m'aurais entendue, déjà qu'on ne me voyait pas. Je pleurais et je ne m'arrêtais pas. Je pensais à ma vie, à qui j'étais, à comment j'allais m'en sortir, enfin plutôt à pourquoi je devais vivre ça. Musiques tristes, elles m'enfonçaient encore plus dans mon malheur, mais peut être que j'aimais ça finalement. Des fois, je prenais mon rasoir et je me découpais la peau au niveau de mes bras. Ça n'a jamais été profond, c'était juste à la surface. J'aurais aimé que mon sang coule d'avantage mais c'était déjà assez finalement. C'est bizzare mais voir mon sang couler, finalement j'aimais ça. J'avais l'impression que c'était toute cette rage au fond de moi qui s'évaporait. Je me rendais compte finalement que c'était faux. Elle ne disparaîtrait jamais. Elle ne disparaîtra jamais. Je pleurais encore et toujours. Je me sentais profondément seule, seule dans cette période de ma vie compliquée et que je ne trouvais pas surmontable . Je me sentais seule mais est ce que je demandais à ce qu'on m'aide, finalement. C'était peut être de ma faute, je ne sais pas finalement. Je pleurais, des fois je ne savais même pas pourquoi. Je me réveillais après des nuits à pleurer, les yeux gonflés, je n'arrivais même pas à les ouvrir. J'essayais de les cacher mais
c'était assez difficile tout de même. Les douleurs mentales se faisaient ressentir. Les cicatrices sur mes bras comme trace de ma souffrance. J'écrivais pour apaiser mes maux, je voulais mettre des maux sur ce que je vivais et ressentais. Je voyais les gens s'amuser, vivre leur meilleure vie, et il y avait moi. Je voulais vire ça aussi mais parfois non. J'aurais aimé pouvoir vivre en étant heureuse, vivre en n'ayant pas à regarder le temps qui passait si lentement. J'aurais voulu ne pas avoir à ne pas compter les jours, à ne pas compter les heures, les minutes et les secondes. J'aurais voulu être la personne que je méritais d'être. Mais au fond peut être que je l'avais mérité finalement. Peut être que l'on a voulu me punir de quelque chose. Finalement, je suis peut être destiné à souffrir. Finalement, je suis peut être destiné à connaître la souffrance et le malheur. Malheureusement, je suis malheureuse. Heureusement, je ne suis pas heureuse.
Les jours passaient. Je pleurais toujours. Enfermée dans ma solitude, je m'occupais comme je pouvais. Ma vie, je la vivais à travers les séries. Elles m'aidaient à développer mon imaginaire et m'enfermer dans un monde que je m'étais inventé. Je voyais mon cœur se briser au fil des jours, je voyais ma vie défiler sans ne pouvoir l'arrêter . Je voulais m'échapper quelque part, et ne plus jamais revenir. Quelque chose me manquait, quelque chose me rongeait de l'intérieur. Ma souffrance faisait de moi une mauvaise personne. Je ne pensais qu'à mes problèmes, ceux des autres je n'y pensais pas . Je me rendais compte que je devenais mauvaise et cela me terrifiais au plus profond de moi . J'essayais de me mettre à la place des autres, qui vivaient sûrement des choses pires encore . J'essayais simplement d'essayer. La main sur mon cœur, je me demandais si j'en avais un finalement. Je l'entendais battre, mais j'avais qu'une envie c'était de ne plus l'entendre. Il battait parfois fort, encore et encore. Des fois je voulais arrêter d'aller mal car je savais que peut être un jour j'irais peut être mieux.J'étais simplement triste à l'idée de ne jamais connaître qui j'étais. Je ne savais pas qui était mon père. C'est anodin aujourd'hui, mais j'en éprouvais le besoin. Il avait peut être été une ordure, un etre qui avait fait du mal autour de lui. Il avait peut être fait des choses atroces et horribles. Peut être qu'il ne savait pas que j'étais là. Peut être qu'il ne savait pas que j'existais. Peut être qu'il ne savait pas finalement. Pourtant je voulais le connaître. Simplement rentrer dans la partie de moi que je n'avais jamais pu découvrir. Peut être que je ne la connaîtrais jamais finalement. J'avais un espoir encore, mais peut être qu'un jour cet espoir s'éteindra. Se construire passe par la connaissance d'où l'on vient. Ne pas savoir qui nous sommes, qui vous êtes, c'est ne pas pouvoir avancer et vivre sereinement.
Sans repères tu te perds et tu t'éteins. Tu te réveilles et tu te rendors. Tu cries et tu arrêtes car tu sais que ça ne sert à rien. Ça ne servira plus à rien. Note passé détruira notre futur ou peut être que finalement il nous rendra plus fort pour affronter le futur. Il nous prédestine à vivre ou pas. Je ne sais pas, je ne saurais plus.
T'as toujours porté un masque, aujourd'hui il était temps pour toi de l'abandonner. Il était temps pour toi d'avoir le temps de montrer qui tu étais réellement. Tu ne voulais plus faire semblant. Faire semblant de ne rien ressentir, de ne rien avoir vécu. Il était temps pour moi.
C'est difficile de s'ouvrir quand on a toujours été fermé. Je n'ai jamais été forte pour cela. Je n'arrivais pas à exprimer mes sentiments devant les autres. Il pouvait se passer des choses affreuses ou horriblement tristes à l'intérieur je me morfondais mais à l'extérieur je ne laissais rien paraître. J'observais le ciel, les nuages ,les oiseaux qui volaient , le bruit des oiseaux, et les feuilles des arbres qui se balançaient. Tout me paraissait calme et serein. Dans le ciel, je m'imagineais m'envoler et m'enfuir. Je me voyais partir pour de bon. Je m'endormais pour rêver mais finalement ce n'était que des cauchemards qui rythmaient ces nuits agitées. Je ne suis pas revenue, je suis juste jamais partie. Je ne suis pas là, et je ne l'ai jamais été. Une partie de moi a toujours été absente et je crois bien qu'elle ne sera jamais présente. J'étais triste et malheureuse. Je n'avais que ces deux mots là à la bouche finalement. C'est triste. Vivre ou mourir, s'en sortir ou s'enfuir ? Je ne sais pas. Je n'ai pas encore trouvé la réponse. C'est peut être la réponse qui un jour me trouvera. Je me perds dans mes pensées et je ne sais plus quoi penser. J'ai si peur du futur comme j'ai si peur du présent et du passé. Ce que j'ai vécu, j'aimerais ne plus jamais devoir le vivre. Je veux que toutes ces mauvaises choses soient derrières moi et qu'elles ne me rattrapent pas. Qu'elles ne me retrouvent jamais.
Je pleurais et mes larmes coulaient encore. J'écrivais pour ne plus avoir à parler. Ma feuille était trempée de douleur et je perdais petit à petit espoir. Je n'avais ni père ni mère. La colère et la haine c'est tout ce que j'avais. J'avais une mère mais c'est comme si je n'en avait pas. Je la détestais et la détesterais toujours. Je la détesterais toujours pour m'avoir donné cette vie là égoïstement. Pour m'avoir obligé à devoir vivre. J'avais la haine contre elle et je voulais le lui faire payer. Ce n'étais peut être pas de sa faute peut être que c'était elle la victime mais pour moi elle serait toujours coupable. Elle le sera toujours. Elle était morte à mes yeux et je la haïssais. Je la haïrais jusqu'à ma mort et peut être après encore. Je la haïssais pour ne jamais m'être fait sentie comme tous les autres enfants. Pour m'avoir fais me sentir différente quand j'avais voulu me sentir comme tout le monde. J'aurais voulu que ce soit mes parents qui viennent me chercher à l'école. J'aurais aimé que ce soit mes vrais parents qui viennent me chercher à la kermesse. J'aurais voulu savoir répondre à pourquoi je n'avais pas de parents. J'aurais aimé répondre. Je me demandais quelle serait ma vie si j'avais été heureuse et je me demandais quelle serait l'issue de cette vie malheureuse. J'étais né et maintenant j'étais condamnée. Beaucoup de fois j'ai faillit partir mais malheureusement ça n'a jamais marché. Un jour j'ai pris un couteau en pensant que j'aurais pu l'enfoncer dans ma poitrine mais je n'ai pas réussi. Si seulement j'avais pu. Si seulement je pouvais. Le temps était gris et mon cœur meurtri. Il battait encore. Il battait toujours. Il battait et moi je me battais pour ne plus souffrir.J'ai grandi dans l'odeur de cigarette c'est peut être pour ça que mon coeur est parti en fumée. J'ai grandi dans les cris et dans la solitude. J'ai du vivre avec l'acharnement psychologique et la méchanceté.
Je ne pouvais rien dire je ne pouvais qu' encaisser. J'étais déjà détruite mais ça m'a détruite encore plus. Elle a tout fait pour me mettre à bout. Elle a tout fait pour me rendre responsable et me faire passer pour la fautive. En rentrant des cours, j'avais la boule au ventre. J'avais la boule au ventre car j'avais peur qu'elle soit fatiguée et qu'elle s'acharne sur moi. Elle s'emportait pour rien, ça pouvait partir d'un lit un peu défait ou d'une chaussette qui traînait. Je crois surtout qu'elle buvait ou peut être qu'elle avait un problème.
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Je veux simplement ne plus jamais devoir ouvrir les yeux.
Short StoryVivre mais vouloir mourir car tu ne trouves pas ta place, tu as l'impression de ne pas vivre mais plutôt de devoir survivre. Tu as l'impression de ne pas savoir pourquoi tu es là et quand est ce que tout ça finira. Dans cette histoire qui n'a pas en...