si la mer est bleue, l'océan est de plomb

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⫸Devezh mat les amis ⫷

Bon, je suis arrivé depuis un petit bout de temps, enfin, ça vous le savez, je vous ai écrit des messages pendant que j'étais en quarantaine et puis en arrivant chez mon hôte aussi. Mais voilà quelques jours que je suis installé dans la dépendance d'une belle villa non loin de la mer et,

vous me manquez.

Je n'ai rencontré que le vieil homme à qui appartient la maison, quelques commerçants et des gens qui marchaient ou faisaient leur jogging le long de la côte. Je me balade beaucoup depuis que je suis installé, à pieds. Je n'ai pas encore bien compris comment fonctionnaient les bus et je songe à acheter un vélo malgré les pistes cyclables inexistantes, je ne l'ai cependant toujours pas fait.

La marche c'est sympa, ça remet sur les rails et renvoie à l'humain, à ce qu'il est sans toutes les technologies qui l'entourent. Le temps est différent, l'espace aussi. Ça me garde les pieds sur terre, moi qui, en ce moment, n'entretiens plus que des relations immatérielles avec des personnes à l'autre bout du monde.


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J'écris cette "lettre" lorsque j'ai des heures vides devant moi. C'est à dire assez souvent quand je ne vais pas courir ou me promener. Les gens d'ici, à faire leur footing sous la pluie, ils m'ont donné envie de m'y mettre aussi.

J'aime bien la pluie et sa texture ici, c'est une autre ambiance que la grisaille des villes coréennes. On ne respire pas de la même façon sous la pluie que quand l'air est sec et j'ai l'impression de vraiment profiter des éléments.

Ça fait plusieurs semaine à présent que j'habite dans cette petite maison, j'ai posé mes marques. J'ai changé de chambre finalement, le lit de celle où je m'étais installé au début, craquait. L'autre est un peu plus grande il me semble, elle me faisait un peu peur mais il y a un miroir en pied sur l'armoire à vêtements, si bien que j'ai l'impression de ne pas être seul dans la pièce aux vieux meubles, mon reflet me tient compagnie.

J'ai rencontré quelques personnes à l'hôtel où je vais faire mon stage cet été et où je suis en alternance pour le semestre. Ils sont un peu au point mort, ils n'ont même pas ouvert les chambres encore. Ça ne va pas tarder normalement. Ils en ont profité pour faire des travaux, si bien que le me retrouve déménageur à mes heures perdues.

C'est superbe comme endroit, très proche de chez moi en voiture – le vieux monsieur de la villa m'a prêté sa vieille automobile pour que je la fasse rouler car lui ne veut plus la conduire. Ça m'a pris un week-end pour la remettre en état de marche, mais je ne vais pas me plaindre, en plus ça a fait du temps en moins à tuer. Et le trajet se fera certainement sans encombre à vélo. Les brocantes et autres commerces non-essentiels rouvriront bientôt, je pourrais alors m'en acheter un.


J'étais sur la table du jardin en train de vous écrire, le vieux monsieur qui me loge à un chat aveugle qui me tient souvent compagnie le soir. Il est absolument charmant, comptez sur moi pour vous en reparler.


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Tout proche de chez mon hôte, la côte est magnifique. S'élèvent des rochers roses entassés les uns sur les autres, en équilibre fragile depuis des milliers d'années. Ce soir je me suis aventuré un peu de par les sentiers qui mènent au littoral. J'ai marché quelques mètres sur la plage de galets pleines d'algues déposées par la marée qui reviendra les rechercher d'ici quelques heures, et je me suis assis sur un banc, un peu en surplomb du paysage.

Si la mer est bleue, l'océan est de plomb [j.jk]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant