L'endroit était doux, calme, en fleur,
Rempli de roses, de tulipes, de douceur.
L'ombre donnée par les amandiers et les cerisiers était agréable,
Rafraîchissante, délicate, fluide annonçant la période estivale.
Je la vis. Silencieuse, immobile, statique,
- Salut, lui dis-je sympathique
je t'ai apporté des fleurs, je les trouve particulièrement belles.
Je lui tendis le bouquet et m'assis face à elle.
Je n'avais pas remis les pieds à Memphis depuis la remise des prix,
Cinq ans que j'avais filé, abandonnant et oubliant mon ancienne vie.
Sans doute que mes paroles ne seraient pas bien organisées,
Sans doute que dans mon discours, je me perdrais.
- Je te prie d'excuser mon absence,
mais il manquait ta présence.
Le temps est venu que je te raconte ce qu'il s'est passé, pour que tu saches.
J'en ai voulu à la Terre entière les premiers jours, ils n'étaient que des lâches.
Cependant, je devais rester pour le basket-ball et cette pièce, la fameuse.
Et pour Anna forcément qui malgré sa tristesse, est restée merveilleuse.
Elle était persuadée que c'était de sa faute,
Qu'elle était myope comme une taupe,
Car elle n'avait pas vu ta peine, tes faiblesses, ta colère.
Pendant des jours, elle a pleuré des nuits entières,
Elle n'entendrait plus ta mélodieuse et douce voix,
Tu ne leur raconterais plus jamais le conte des rois.
Je pleurais avec elle car je n'avais su te protéger de toute cela, toute cette terreur,
Je ne me rendais pas bien compte de tout cela, de la création d'une pareille horreur.
Je m'arrêtai car je n'avais jamais posé de mots sur tout ce qu'il s'était passé, ce soir-là.
J'avais essuyé beaucoup de larmes pour elle, cela devait cesser mais mon cœur se pinça.
Sans ce jeu, elle serait toujours parmi nous, avec ses yeux verts mystérieux.
Sans ce jeu, elle serait restée la personne timide avec son air malicieux.
Après un long moment, je repris d'un ton plus soutenu :
- Tous les petits et tous les parents qui t'écoutent sont venus.
Ils ont chacun fait un dessin et ils sont à tes côtés.
Ils ont choisi l'histoire des rois et en ont chacun lu un extrait.Tu aurais adoré.
Et tu serais demeurée surprise voire stupéfaite.
Après ça, il y a eu la finale. On l'a gagné, il y a une grande fête.
J'aurais aimé te prendre dans mes bras, t'embrasser,
Pour prouver que ce jeu n'empêche pas deux personnes de s'aimer.
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Tempête de sentiments
PoetryRecueil de poèmes où les rimes, les vers et les sentiments partagent un moment.