Amoureuse de littérature, plutôt discrète et subjective, Yaeri n'aurait jamais imaginé un instant que la fiction et le papier pouvait devenir réalité.
Deux choix se présentent à elle, paraissant évidents :
Rester dans la fiction qu'elle convoitait...
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Marchant calmement dans les couloirs, un livre dans la main droite et absorbée par le récit, elle cogna brusquement une enseignante. Elle leva la tête : sa professeur de français. Son livre tomba, la fille s'excusa platement et s'accroupit pour ramasser son roman.
- Très belle histoire, lança la professeure.
- M..merci, bafouilla Yaeri.
- J'aime beaucoup ce livre moi aussi, continua la femme en jupe noire et chemise blanche.
Yaeri hocha timidement de la tête et examina les pages de son livre pour voir ou elle en était. C'est bien la 4ème fois que la jeune lycéenne le lisait.
- Je vois que tu l'a presque fini ! dit-elle en souriant.
- Oui, j'ai du mal à m'arrêter de lire, admit-elle en rangant une mèche noire derrière son oreille.
La jeune fille daigna rejoindre le plus vite possible sa salle de classe, mais son enseignante s'exclama :
- Approprie-le toi, Yaeri.
- Ce livre m'appartient déjà.
- Non non, pas comme ça, attribue toi l'histoire.
Et sur ces mots, la professeure tourna les talons, un rictus sur les lèvres, et partie. Yaeri essayant de comprendre tant bien que mal les paroles de l'enseignante loin devant elle, fondue dans une foule d'élève, elle entendit brusquement la sonnerie de cours. La lycéenne s'empressât de ranger son livre dans son totbag à tissu beige et couru vers sa salle le plus rapidement possible. Elle détestait être en retard. Pour la simple raison qu'elle ne supportait pas tous les regards posés sur elle quand vient le moment d'entrer en classe.
Toute essoufflée, la gorge serrée, elle toqua faiblement à la porte :
- Excusez-moi du retard, Monsieur.
Et sur cette phrase, Yaeri se dirigea rapidement vers sa place près de la fenêtre ouverte, scrutant ses lacets. Yaeri passait tout son temps en classe à observer par la fenêtre.
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