Onigard : Prequelle

Prologue

Le bruit frénétique des pas d'un adolescent de seize ans contre le plancher en bois viennent perturber le calme plat qui régnait dans la grande salle de l'auberge, là où les gens mangent et boivent autour de grandes tables rondes pour trouver un peu de repos.

Aubergiste : Hey ! Reviens là, voleur !

Courant pour sa vie, poursuivi, les bras remplis de pommes, le fugitif arrive à sortir de l'auberge pour arriver sur une rue bondée de monde. Ses habits, plutôt modernes, contrastent avec l'environnement moyenâgeux qui l'entoure. Le souffle court, il regarde dans tous les sens, l'air apeuré, avant de reprendre sa course parmi la foule. L'aubergiste sort lui aussi de son établissement et se met à poursuivre le garçon parmi les passants.

Aubergiste : Rends moi ma nourriture et je ne te ferai rien ! Gardes !

En jouant des épaules pour se frayer un chemin parmi les gens, le jeune homme arrive à atteindre une petite ruelle délaissé de la foule. Il y pénètre sans trop faire attention mais il s'arrête très vite se rendant compte que ce qu'il prenait pour une petite allée calme est en réalité une impasse avec un imposant mur de pierre au bout. Il se retourne pour faire demi-tour mais l'homme qui le chassait se tenait devant lui, essoufflé mais souriant.

Aubergiste : Eh bien... t'es rapide comme gars.

L'homme s'avance lentement.

Aubergiste : Abandonne maintenant...

Le jeune homme sert de plus en plus fort ce qu'il a entre les mains et recule jusqu'à ce que son dos touche le mur de l'impasse. Il sait que cet homme ne lui fera pas de cadeaux et la peur se lit sur son visage.

Voix de garçon au bout de la rue : Et qu'est ce que tu comptes lui faire au juste ?

L'homme se retourne et aperçoit un autre adolescent qui semble avoir le même âge que celui qu'il poursuivait.

Aubergiste : Ça ne te concerne pas gamin...

Garçon : Oh ? Vraiment ? Merci de me le rappeler.

L'homme commence à s'impatienter.

Aubergiste : Bon, t'es qui et qu'est ce que tu veux au juste ?

Garçon : Je m'appelle Reinhold, je viens juste aider les gens qui ont besoin d'aide... Quoi de plus humain après tout ?

L'aubergiste jette un coup d'œil au voleur pris au piège puis regarde à nouveau Reinhold.

Aubergiste : C'est moi qui ai besoin d'aide dans cette situation...

Il montre du doigt l'autre garçon.

Aubergiste : Ce gamin est un voleur !

Reinhold penche sa tête sur le côté, faisant mine de ne pas comprendre.

Reinhold : Un voleur ? Ça veut donc dire qu'il est parti avec toutes ses pommes sans payer ?

Aubergiste : Exactement !

Reinhold s'avance vers l'homme tout en sortant des pièces de sa poche, il attrape la main droite de l'homme et lui donne l'argent avant d'arborer un grand et joyeux sourire.

Reinhold : Voilà.

Son interlocuteur reste bouche bée.

Aubergiste : Euh... Eh bien... Merci...

Reinhold : Il n'y a pas de quoi.

L'homme repart, perturbé, envoyant un dernier regard aux deux adolescents avant de disparaître dans la foule qui était au bout de la ruelle. Reinhold, quant à lui, se tourne vers celui qu'il vient de sauver.

Reinhold : Ça va aller ?

Garçon : Euh... Oui, ça va.

Les yeux de Reinhold se posent sur ce que tient celui qu'il vient de sauver.

Reinhold : Tu veux de l'aide pour les porter ?

Garçon : Oui, merci.

Il se partagent les pommes qu'ils portent dans les bras.

Reinhold : Sinon, moi c'est Reinhold et toi ?

Reinhold tend sa main avec difficulté pour ne pas faire tomber tous les fruits, le tout avec un grand sourire.

Garçon : Moi ?

Il observe la main un instant.

Garçon : C'est Martin.

Reinhold : Ravis de te rencontrer Martin.

Le grand sourire qu'arbore Reinhold le perturbe un instant mais il laisse vite de côté cette incompréhension pour lui serrer la main.

Martin : Oui, moi aussi je suis content de te rencontrer !

Au moment où leur peau entrent en contact, Reinhold sursaute légèrement et son air enjoué disparaît.

Martin : Ça va ?

Reinhold : Euh... Oui... Oui, tout va bien... Ne t'inquiète pas...