Partie 11 - L'élastique.

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Il poussa la porte du toilette en entendant des petits sanglots en sortir et quand il baissa la tête ses yeux se posèrent sur Aurélien, assis sur le sol contre la paroi de celui-ci et les jambes remontées contre son torse. Il resta un instant silencieux en le voyant pleurer ainsi, le visage enfoui dans ses bras croisés, puis s'accroupit devant lui pour se mettre à sa hauteur. Quand il était entré dans les toilettes avant d'aller à son entraînement de sport il avait su tout de suite que quelqu'un était en train de pleurer dans un des toilettes en entendant des petits sanglots et il avait cherché duquel sortaient ces derniers afin de parler à la personne à qui ils appartenaient. C'est vrai que l'hypothèse que ça pouvait être le plus jeune qui était en train de sangloter ainsi lui avait traversée l'esprit mais il était réellement surpris de voir que c'était effectivement lui.

« Aurélien...? » l'appela-t-il doucement en posant une main sur son avant-bras avec délicatesse et les cheveux mi-longs de ce dernier frôlèrent alors ses doigts, lui arrachant un petit frisson.

Celui-ci s'immobilisa en le sentant le toucher et il lui parut s'arrêter de respirer avant qu'il ne le voit relever la tête lentement. Le regard du plus jeune entra alors en contact avec le sien et il sentit son cœur se serrer dans sa poitrine en voyant ses larmes couler abondamment sur ses joues.

« Tu n'es pas... à ton entraînement...? lui demanda Aurélien, le surprenant grandement, et il fronça les sourcils, se demandant comment il était au courant qu'il avait entraînement maintenant.

— Non... Je voulais aller aux toilettes avant d'y aller quand je t'ai entendu... Pourquoi... tu pleures...? »

Aurélien secoua la tête lentement et il entendit un petit sanglot brisé s'échapper de ses lèvres :

« Pourquoi... tu t'obstines... à venir me parler ? On ne se connaît même pas...

— Je te l'ai dit, Aurélien. J'ai envie de savoir qui tu es, dit-il en faisant un petit mouvement de son pouce inconsciemment sur son avant-bras.

— Tu ne devrais pas... sanglota Aurélien. Il n'y a rien d'intéressant à savoir sur moi.

— Je suis sûr que c'est faux. J'ai envie... d'apprendre à te connaître. Le destin nous a fait nous rencontrer beaucoup trop de fois pour que je continue à ignorer le message qu'il veut me faire passer.

— Quel message...? Le destin... ça n'existe pas, Guillaume. »

Aurélien poussa un petit sanglot en disant cela et il ne put s'empêcher de sourire en l'entendant l'appeler par son prénom. Il savait donc comment il s'appelait.

« Si tu ne crois pas au destin... Dis-toi que c'est la vie alors, murmura-t-il en caressant l'avant-bras du plus jeune de son pouce par-dessus son tee-shirt à manches longues encore une fois et il sentit celui-ci frissonner au contact. Celle-ci t'a mis sur mon chemin beaucoup trop de fois ces dernières semaines pour que fasse comme si de rien n'était. Dis-moi... pourquoi tu pleures... »

Aurélien le dévisagea un long moment avant qu'il ne le voit remonter une main à son visage pour se frotter les yeux.

« La rumeur... Combien de personnes... sont au courant à ton avis ?

— La rumeur ? Pourquoi tu veux savoir ? Qu'est-ce que ça change ?

— Il ne faut pas... que trop de gens soient au courant... murmura Aurélien en se frottant les yeux péniblement. Si jamais ça remonte aux oreilles du directeur... Il appellera mon père et...

— Attends, Aurélien. Tu m'as dit qu'elle était fausse cette rumeur, non ? Est-ce qu'en fait... elle est vraie ? »

Le plus jeune lui jeta un regard inquiet et il fronça les sourcils, plus vraiment sûr de quoi penser à présent.

« Aurél-

— Non, c'est faux. Bien sûr que c'est faux, le coupa Aurélien. Mais je ne peux quand même pas... laisser le directeur mettre mon père au courant. Même si c'est faux.

— Est-ce que... c'est quelqu'un qui a crée cette rumeur de toute pièce ? osa-t-il alors demander au plus jeune et celui-ci lui lança un regard inquiet à cette question. Est-ce que quelqu'un... te fait chanter ?

— Je... Je ne peux pas répondre à ta question, Guillaume... lui répondit Aurélien et il comprit alors qu'il avait vu juste.

— Qui est-ce, Aurélien ? Si tu me le dit, je te promets de tout faire pour que ça s'arrête.

— Je... Je ne peux pas prendre ce risque... S'il apprend que je te l'ai dit... Mon père sera mis au courant... balbutia le plus jeune et il vit des larmes couler de ses yeux. Et je ne peux pas risquer ça... C'est trop... Il ne peut pas savoir... »

Il fronça les sourcils en l'entendant paniquer de plus belle puis il le vit se remettre à pleurer et il lâcha son avant-bras pour prendre son visage dans ses mains :

« Le moyen le plus rapide pour que ça s'arrête c'est d'en parler, Aurél.

— Il ne peut pas savoir. » répéta Aurélien et il soupira en l'entendant dire ça de nouveau.

D'accord, mais l'autre solution c'était quoi alors ? Il allait vraiment falloir qu'il l'espionne pour savoir qui le faisait chanter ainsi avec cette rumeur ? Pourquoi refusait-il de lui dire qui était derrière cette dernière ? Ce serait tellement plus simple...

« Aurél, donne-moi ta main. » dit-il soudain en pensant à l'élastique qu'il voulait lui rendre depuis des semaines déjà.

Il lâcha son visage en disant ça et il vit Aurélien lui jeter un regard interrogateur à travers ses larmes avant de lui tendre sa main d'un air hésitant. Il enleva l'élastique qu'il avait autour du poignet pour le glisser autour du sien, un petit sourire sur les lèvres, avant de se figer en voyant une grande marque rouge sur ce dernier.

« C'est quoi ça ? s'exclama-t-il et avant que le plus jeune n'ait eu le temps de réagir il remonta la manche de son tee-shirt sur son avant-bras.

— Guillaume, non ! »

Mais c'était trop tard. Il écarquilla les yeux en voyant une grande marque rouge sur le poignet gauche du plus jeune et quand il remonta son autre manche pour voir son poignet droit il frissonna en voyant sur ce dernier aussi une grande marque rouge. Sa peau était complètement irritée, comme s'il avait essayé de se défaire de liens et qu'en faisant cela sa peau était venue frotter bien plus de raison contre ces derniers, laissant ainsi à ces endroits de grandes marques rouges. Il releva le visage lentement et vit Aurélien le regarder les yeux écarquillés, un air terrifié sur le visage, avant de le voir baisser la tête et se remettre à pleurer, semblant chercher ainsi à se soustraire à son regard. Mais qu'est-ce que c'était que ce bordel ?!

Fiction OrelxGringe - Qu'est-ce que tu caches ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant