L'océan qui nous sépare

Une melodie envoutante

Dahlia

Il fallait que je trouve un moyen pour échapper à mon mariage avec Lord Ambarssan. Cependant, comment cela pourrais être possible ?
Je n'avais pas adressé un mot à ma mère depuis notre altercation. Je passais mes journées seule, soit à lire soit à gribouiller dans mon carnet afin d'élaborer un plan qui me sauverait de cette situation que je déteste.

Un soupir s'échappa de mes lèvres, et je regardais par la fenêtre le paysage écossais qui se dressait devant moi ; la forêt de Moonwall brandissait son impresionante verdure. Les branches sombres se tordaient violemment à cause du vent qui se déchaînait. Tout de ce paysage renvoyait à un univers féerique.

C'est décidé, je sors. Marcher un peu pourrait peut-être me permettre de mieux réfléchir à comment m'enfuir de mon propre mariage.

D'un geste bref je tresse deux mèches de mes longs cheveux noirs que je rabattent et attachent tout autour de ma tête. Vêtue de ma robe bleu nuit en velours, j'enfile un châle en laine autour de mes épaules pour ne pas avoir froid. Je m'empare de mon tir à l'arc, et descends les marches du gigantesque château dans lequel j'habite pour arriver aux écuries et préparer un cheval pour mon escapade secrète.

C'est en arrivant que j'aperçois une jeune fille qui doit avoir mon âge, aux belles boucles rousses vêtue d'une tenue d'amazone, qui s'occupe avec tendresse d'un cheval de l'étable.

Je tousse légèrement, et elle se retourne en un sursaut :

- Milady, excusez-moi je ne me suis pas présentée. Je suis Saoirse, je travaille ici pour m'occuper et préparer les cheveux.

Sur ces mots elle fit une révérence, mais je l'interrompait tout de suite :

- C'est Dahlia, répondis-je en un sourire. Enchantée, Saoirse. A vrai dire, je suis heureuse que vous soyez ici, et j'espère que nous pourrions faire plus ample connaissance.
- C'est un honneur, répondit-elle avec assurance.

La jeune femme qui se dressait devant moi était tout bonnement splendide. Je n'avais vue une beauté aussi naturelle ; les femmes que je côtoient au château sont toutes les mêmes : superficielles, elles se ressemblent toutes. Mais cette jeune fille été dotée d'une beauté farouche et audacieuse. Et ses yeux,
bon sang ils sont...intimidants !

- Pourriez-vous m'aider à préparer un cheval ? Je dois me rendre à la forêt de Moonwall.

Mon cheval préparé, je lui adressait un dernier mot :

- Bien, je dois y aller à présent. Je serai ravie de faire une balade avec vous demain, Saoirse si cela vous convient.

***

J'étais enchantée quand à l'arrivée de Saoirse. Elle avait mon âge et paraissait douce et fougueuse à la fois. Avoir un peu de compagnie ne me ferai pas de mal.

Je galopais à cheval, mes cheveux au vent ; cela faisait un bien fou. J'étais en parfaite harmonie avec la nature ; nous ne faisions plus qu'un. La vitesse me permettait d'oublier tous mes tracas, je m'abandonnais aux rafales du vent qui me caressaient le visage.

Je revivais. Pendant quelques minutes, la vie m'offrait le bonheur à l'état pur.

Je ralentis, je suis arrivée au bois. Je marche vers le lac de Lockwood afin que mon cheval puisse s'abreuver, et je m'assis au bord de cette étendue d'eau, d'un air mélancolique : je ne pourrai plus jamais y mettre les pieds.

Jamais.

Je m'allongeais, et je contemplais le ciel couvert de quelques nuages gris. Je m'assoupissais pendant quelques instants.