Erwin Smith

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[Lemon]

Je rejoignais discrètement le grenier du fort qui nous serre de Q.G. pour le bataillon d'exploration. Je fis descendre la petite échelle, coinça mon livre dans mon large décolleté, il y avait des bougies assez grandes dans mes poches et j'ouvris la trappe qui menait à mon petit coin de paradis. Le toit n'était ni trop bas, ni trop haut parfait pour ma taille et encore plus pour celle de Livai. Une vitre en forme de cercle laissait passer la lumière de la lune et le plancher grinçait légèrement sous mes pas. J'enlevais les anciennes bougies fondues et les remplaçais par les nouvelles que j'allumais. Plusieurs couvertures avec des coussins était au sol pour profiter au maximum de ma lecture que j'attendais tant. Je m'assis contre le mur avec une couverture sur mes genoux, je resserrais mon chandail sur mes épaules et je repris là où je m'étais arrêté la veille.

"Vous m'aimiez... Quel droit aviez-vous alors de m'abandonner ? Et vous, de votre plein gré, vous l'aviez fait. Ce n'est pas moi qui suis brisé votre cœur... C'est vous, et, en brisant le vôtre, vous avez brisé le mien."

Je tournais encore et encore les pages, avide de connaître la suite espérant ne jamais tomber sur la dernière page, signifiant la fin du livre. Je pense être tombé amoureuse du livre, littéralement. Cette histoire d'amour impossible est juste... Wow. J'entendis la trappe se soulever, je retins ma respiration. J'ai beau être chef d'escouade, si c'est Livai ou Erwin, je suis dans de beau draps, sachant que le couvre-feu doit être dépassé depuis un bon moment. Une tête blonde apparait avec des sourcils broussailleux et des yeux bleus à en faire tomber plus d'une fille.

- [T/P] ... Je peux t'accompagner ? J'ai besoin d'un endroit chaleureux et loin de tous.

Je m'attendais à tout sauf à ça. J'aurais plus penché pour "Non mais tu as vu l'heure ? Le couvre-feu est passé et puis combien de fois je t'ai dit de ne pas venir ici ? Retourne dans ta chambre", voilà à quoi j'aurais pensée. Erwin se prit le plafond dû à sa trop grande taille et il se courba pour me rejoindre. Il mit sa tête sur mes jambes sans aucune gêne et se couvrit avec l'une de mes couvertures. Je rougis violemment et mon cœur battit la chamade.

- Est ce que tu peux me faire la lecture s'il te plaît ?

Je mis du temps à comprendre qu'il me parlait, étant trop préoccupé à voir où sa tête avait prise place.

- Je suis déjà à la moitié du livre, tu ne vas rien comprendre.

- Tu lis bien le livre que je t'ai offert il y a quelques mois ? Je l'ai déjà lu.

- Oh, b- bon d'accord.

Je repris ma lecture à voix haute, après avoir lu quelques chapitres je sentis sa main faire de douce caresse sur ma jambe. Heureusement qu'il y avait la couverture et ma robe parce que sinon, il verrait tous les frissons qu'ils me procurent. Une première bougie s'éteignit et je finissais la dernière page de mon chapitre.

- On devrait aller se coucher Erwin, il est vraiment tard.

Il se relevait doucement, à moitié endormi. Il se frottait les yeux et il se retourna vers moi. Sans comprendre, il me bascula et il se retrouva au-dessus de moi.

- Ta voix est vraiment douce, tout comme tes lèvres. Elles ont l'air douces, je voudrais les goûter.

- Tu n'es pas dans ton état normal, la fatigue a dû prendre le dessus, tentais-je de justifier son comportement si soudain.

- Non je suis parfaitement conscient de ce que je fais et de ce que je dis. Je n'ai juste pas dit les choses dans l'ordre, se rendit il compte de sa bêtise. Je voulais te dire que je ressens plus qu'un sentiment d'amitié pour toi, que je voudrais que notre relation soit plus que "major" et "soldat".

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