« Je m'excuse... tellement, si tu savais. » dit-il dix minutes plus tard lorsqu'il fut assis sur son lit, à l'intention du plus jeune.
Celui-ci était assis à ses côtés, se passant doucement une serviette sur les cheveux, et il le vit relever la tête doucement pour lui lancer un petit regard surpris.
« Ne... t'excuse pas, Guillaume. Tout va bien vraiment. C'est moi qui m'excuse d'avoir réagit comme ça. J'ai dû te faire peur...
— Aurél, je n'avais aucun droit de te toucher comme je l'ai fait, dit-il en fronçant les sourcils et il se retint au dernier moment de poser ses mains sur ses épaules, la réaction que venait d'avoir Aurélien quand il l'avait touché dans la salle de bain encore trop vive dans son esprit. Sans te prévenir à l'avance... Sans attendre ta permission.
— Tu ne pensais pas... à mal... répondit Aurélien en lui offrant un petit sourire hésitant avant qu'il ne voit ses yeux se remplir de larmes. C'est moi... qui ai paniqué... Ça m'a fait penser à des choses... auxquelles je ne m'autorise jamais à penser... »
Il vit alors Aurélien s'effondrer en larmes en disant cela et porter ses mains à son visage pour cacher celui-ci dans ces dernières, faisant tomber la serviette au sol à ses pieds. Il écarquilla les yeux en le voyant s'effondrer ainsi et resta un instant complètement paralysé à ses côtés avant de l'attirer à lui en le prenant dans ses bras.
« Aurél, tu parles de Julien...? De ce que lui et ses amis t'ont fait ? C'est eux qui t'ont fait ces marques sur le dos, n'est-ce pas ? »
Aurélien secoua la tête contre lui et il plaça une main contre sa nuque, glissant ses doigts dans ses cheveux emmêlés.
« Je suis tellement désolé... Si seulement j'avais pu agir avant. Si j'avais su avant... Je te promets qu'ils ne te toucheront plus. Il faudra d'abord qu'ils me passent sur le corps pour ça. »
Il eut l'impression de l'entendre exhaler un petit rire contre lui à cette déclaration malgré ses pleurs et il se recula afin de prendre son visage dans ses mains avec énormément de douceur.
« Aurél, je te protégerai d'eux, d'accord ? Tu me fais confiance ? »
Aurélien hocha la tête après une nette hésitation et il sourit, venant essuyer ses larmes de ses pouces.
« Ces marques sur ton dos... C'est bien eux qui te les ont faites, n'est-ce pas ? demanda-t-il en plongeant son regard dans le sien et il vit une lueur de doute passer dans ses yeux avant qu'il ne le voit hocher la tête. Comment... ils te les ont faites...? Est-ce que tu te sens d'en parler ? »
Aurélien secoua la tête précipitamment avant qu'il ne le voit lui lancer un regard incertain, comme s'il hésitait à lui dire la vérité ou non.
« Ce sont... des coups de ceinture... l'entendit-il alors lui dire et il écarquilla les yeux d'effroi. I-Ils... m'ont frappé avec... Pour me punir.
— Quoi ? Mais ils sont malades ! s'exclama-t-il et il vit Aurélien sursauter lorsqu'il leva la voix avant de le voir lui lancer un petit regard hésitant. Qu'est-ce qu'ils t'ont fait d'autre, Aurél ? Ils t'ont fait mal autrement ??
— Ils me... harcelaient... pour que je finisse par accepter les avances de Julien... Il voulait... me toucher... à... à des endroits inappropriés... ou... ou que j'en fasse de même avec lui... Je lui ai dit que je ne pouvais pas, que je n'en avais pas le droit... bégaya Aurélien et il fronça les sourcils au vocabulaire qu'il avait choisi. Que si je le faisais... j'allais aller en enfer... mais il a insisté. Ses amis m'ont piégé plusieurs fois pour me faire du mal tout en me disant que si j'acceptais les avances de Julien et... et aussi les leurs de temps en temps... qu'alors ils arrêteraient de me faire ça.
— Aurél, pourquoi tu parles d'enfer ? Et quel genre de choses ils t'ont fait ces garçons ? Tu peux m'expliquer un peu mieux ? Ils t'ont frappé avec leur ceinture, tu m'as dit déjà... Mais ensuite ? À la fête où on s'est rencontrés par exemple ?
— Je... À... À cette fête... bégaya Aurélien en écarquillant les yeux soudainement, semblant se replonger dans ses souvenirs de la fête. Ils m'ont piégé quand je suis monté faire pipi... Ils m'ont... Ils m'ont poussé la tête dans les toilettes et... J'ai... J'ai vraiment cru que j'allais me noyer... Je n'arrivais plus à respirer et... Je les ai senti m'attacher les cheveux avec mon élastique que j'avais autour du poignet en voyant que ceux-ci baignaient dans l'eau... Puis ils m'ont sorti la tête de l'eau pour me demander si j'étais revenu sur ma décision et quand j'ai dit que non ils ont voulu recommencer et c'est là que j'ai réussi à m'échapper en les repoussant. Ils ont essayé de me rattraper et j'ai senti mon élastique glisser de mes cheveux mais je ne me suis pas arrêté et j'ai entendu Julien leur dire de me laisser partir. »
Il regarda d'un air terrifié le plus jeune en l'entendant lui raconter ce qu'il s'était passé ce soir-là lorsqu'ils s'étaient rencontrés. Pas étonnant qu'il avait l'air aussi paniqué quand ils s'étaient rentrés dedans.
« Au-Aurél... balbutia-t-il, ne sachant que dire, et celui-ci lui lança un regard désespéré.
— Et ensuite, au lycée... ils n'ont pas recommencé mais... Ils m'ont bousculé dans les vestiaires quand j'ai encore refusé, ils ont essayé de me toucher alors que je leur avais dit non... ils me poussaient dans les couloirs, me menaçaient de me frapper, me menaçait pour que je leur laisse ma table à la cafétéria... Je ne pouvais pas leur échapper, Guillaume. Ils étaient partout. Ils étaient bien trop forts. Et ils ont commencé à me menacer avec cette rumeur.
— Alors... T'as fini par accepter ? Ce que Julien voulait ? » dit-il d'une voix blanche et Aurélien lui lança un regard désespéré.
Le plus jeune hocha la tête doucement et il vit des larmes couler sur ses joues de nouveau. Il ferma les yeux et sentit sa gorge se serrer en le voyant hocher la tête. Ils l'avaient poussé à bout. Et comme Julien l'avait prévu, Aurélien avait fini par arrêter de lutter. Il s'était donné à lui, et il n'avait rien pu faire pour l'en empêcher.
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Fiction OrelxGringe - Qu'est-ce que tu caches ?
FanficGuillaume rencontre un garçon lors d'une fête puis le recroise quelques jours plus tard au lycée. À partir de ce moment-là, il va en devenir complètement obsédé.