8. Larmes

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J'ignore pourquoi je l'aime, mais je sais que c'est le cas. Il est à mon goût, c'est vrai, et c'est la première chose que j'ai vu chez lui qui m'a attiré. Mais le fait de lui avoir parlé pendant 2 semaines, d'avoir appris à connaître ce qu'il aime, ce qu'il déteste, ce qu'il fait quand il s'ennuie, pourquoi il travaille, ça m'a rapproché de lui, même s'il dit le contraire. Il dit que tout ça, ce n'est rien, et que ça ne me fait pas pour autant entrer dans sa vie. Sans doute qu'il fait référence à tout ce qu'il ne m'a pas dit. Ca doit être beaucoup plus important. Et je sais que s'il me le dit un jour, je serais alors vraiment quelqu'un qui compte pour lui.
Peut-être qu'un jour il me dira pourquoi il a des tuteurs, et pas des parents. Peut-être qu'il me dire pourquoi il veut être médecin. Peut-être qu'il me dira à quel point il a déjà souffert, et à quel point il veut que je l'aide à s'en remettre. J'aimerais tant qu'il me dise tout ça...
Mais s'il ne me le dit jamais, alors je ne pourrais pas être avec lui. Je l'aurais aimé pour rien...

??? : vous allez bien jeune homme ?

Je relève la tête, et vois un vieil homme, sa femme derrière lui, me regarder avec inquiétude. J'allais parler, mais ma gorge serrée m'en empêche. Je...pleure ? Je touche mes joues pour vérifier, et constate qu'en effet, elles sont trempées, et battre des cils fait couler d'autres larmes sur mon visage.

Moi : je...je vais bien, merci.
Vieil homme : vous être sûr ? Ca fait bien 5 minutes que vous êtes là, figé, et là vous venez de vous mettre à pleurer ?
Vieille femme : on s'est inquiété.
Moi : merci, ça va, je...je pensais juste à quelqu'un, et quelque chose m'a rendu triste. Ce n'est rien, ne vous inquiétez pas.
Vieil homme : si cette personne vous rend triste, alors peut-être que vous devriez le lui dire. Ca soulage de dire les choses.
Moi : ouais...mais là, il ne veut pas me parler, alors...

Je sens à nouveau ma gorge se serrer, et je me rends compte alors que son absence de réponse me fait vraiment souffrir. La vieille femme s'approche alors, et attrape mon bras gauche délicatement, puis m'emmène avec elle vers un banc non loin. Elle s'y assoit avec moi, et son mari vient s'asseoir également, à ma droite.
Ils insistent pour que je leur explique, et c'est ce que je finis par faire. Savoir que j'aime un homme ne les a même pas choqué, ce qui m'a fait un peu rire sur le coup, et ils m'ont rassurés, en disant qu'il ne savait sans doute pas quoi me répondre, et qu'il devait sûrement se torturer autant que moi. 

Moi : merci beaucoup...je sais même pas pourquoi vous vous embêtez avec un jeune que vous connaissez pas...
Vieil homme : bah, quand on a notre âge, on a pas grand chose à faire, alors la moindre des choses, c'est d'aider ceux qui ont la vie devant eux à ne pas la gâcher. Si être avec ce jeune homme vous rend heureux, alors il ne faut pas lâcher l'affaire.
Moi : je sais. Bon, merci encore, mais là, je dois aller travailler. On travaille parfois au même endroit, alors si je le vois, je lui parlerais.

Ils me sourient, puis je me lève, les remercie une dernière fois, et rentre chez moi, en meilleure forme que tout à l'heure. Je me préparer pour le travail, et pars ensuite quand j'ai accepté la première commande qui s'affiche sur mon écran. Ce n'est que tard dans la matinée qu'une commande MacDo s'affiche, alors j'accepte immédiatement, et m'y rend le plus rapidement possible. 
Une fois garé devant, je retire mon casque et monte les marches qui mène au restaurant quatre à quatre, et en entrant, je cherche Law du regard. Il n'est pas là. Du moins, je ne le vois pas. Je m'approche de Luffy, qui discute toujours avec moi quand je suis en avance sur la commande, et je le salue.

Luffy : t'es en avance, va pas trop vite sur la route !
Moi : désolé, mais...est-ce que Law est là ? Je voulais lui demander quelque chose.
Luffy : oh, désolé, mais il a appelé plus tôt, il a dit qu'il était malade et qu'il ne pourrait pas venir aujourd'hui. 
Moi : bon, tant pis...sinon, ça va ?
Luffy : ouais et toi ?
Moi : pareil.

On discute un moment, jusqu'à ce que ma commande soit prête. Je repars donc avec, la livre, et en remontant la rue, je passe devant l'appartement de Law. N'ayant encore rien accepté, je m'y arrête, vais à la porte, et cherche son nom.
Trafalgar D. Water Law. 
Mais c'est quoi ce nom chelou ? Bref, je sonne, et quand sa voix monotone me parvient, je sourie malgré moi, et lui demande de m'ouvrir.

Law : oh, c'est toi...
Moi : ouais. Je...je voulais savoir ce que tu avais à répondre à mon message. Tu n'as rien répondu du week-end.
Law : je...j'ai cassé mon téléphone, désolé.
Moi : t'inquiète, je me suis dis que c'était ça.

Bon, il ment, c'est évident, mais je ne vais pas le mettre mal à l'aise comme ça. S'il décide de ne pas continuer à me parler, je ne peux pas le retenir.

Law : tu ne travailles pas aujourd'hui ?
Moi : si, mais je prends une petite pause là. Et toi ?
Law : euh...si. Si, mais je suis un peu malade donc je reste ici.
Moi : et ça va ?
Law : ouais, t'inquiète.
Moi : et du coup...
Law : oh...euh...j'ai beaucoup réfléchit...j'hésite encore.
Moi : c'est juste un rendez-vous tu sais. Genre, au lieu de se parler par message ou au boulot, on se parle dans un endroit sympa, où on est que tout les deux, et on peut se voir. C'est tout ce qu'il va se passer, je te jure.
Law : où ça serait ?
Moi : comme tu veux, je te laisse choisir. Là où tu seras le plus à l'aise.
Law : et quand ? A quelle heure ?
Moi : tu choisis aussi. J'attendrais ton message.
Law : d'accord. Alors...
Moi : eh bien, à demain normalement, si tu te sens mieux. Je dois retourner travailler, j'ai une commande.
Law : d'accord. A demain alors.
Moi : à demain Law.

Sur ce, je repars, content de moi, et ayant hâte de recevoir un message de Law pour définir ce rendez-vous.

Relation incongrue (LawKidd) - [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant