Chapitre 1

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Une fine couche de neige avait pris place sur le parc de Poudlard, lui donnant ainsi un air plus réconfortant. Cette même niege, tombait doucement des tours de l'école, et s'écrasait sur le sol, avec un léger bruit. Depuis la tour d'astronomie, Remus, Lupin de son nom, fixait la neige, les yeux légèrement embrumées. Il s'était réveillé en sueurs, tremblant dans son lit, après un affreux cauchemar. Cauchemar qui hantait toute ses nuits. Il s'était donc éclipsé du dortoir, avait pris la cape d'invisibilité de James, et était sorti prendre l'air. Le voilà maintenant, assis sur le rebord de la tour, les pieds et le cœur dans le vide. Avec cette envide de vomir, tout près de ses lèvres.

Alors que le soleil se levait doucement, ses rayons se reflètaient sur les mains pâles et zébrées de cicatrices du Gryffondor. Le châtain n'avait besoin que d'un seul coup d'œil sur son corps, pour se souvenir qu'il n'était qu'un monstre. Un monstre assoiffé de sang, qui avait toujours cette envie meurtrière dans les entrailles. Rémus senti des larmes perler aux coins de ses yeux, et ne fit aucun juste pour les essuyer.

Il se trouvait faible, à pleurer comme ça, pour si peu. Il se trouvait faible, peureux, et il détestait son corps. Mon Dieu, qu'est-ce qu'il se dégoutait. Il détestait son corps, ses cicatrices, sa faiblesse et par dessus tout, il détestait sa vie. Il avait déjà pensé que partir était probablement la meilleure solution. Partir dans le sens fermer les yeux et ne jamais les rouvrir. Ne jamais pleurer à nouveau. Ne jamais être cette bête sanguinaire à nouveau. Être libre, dans un sens. Mais il ne l'avait pas fait, et s'était torturé aussi mentalement que physiquement. Il avait lu tous les livres de la bibliothèque, même ceux de la réserve, concernant les loups-garous, pour se détruire le peu de mental qu'il lui restait. Il s'était aussi coupé plusieurs fois les veines, quand ses amis n'étaient pas dans le dortoir. Il avait souffert, et n'avait plus envie de vivre.

Parfois, il avait juste envie d'arrêter de faire semblant, et de pleurer un bon coup, hurler sa peine. Mais il s'était toujours dit que ses amis n'avaient pas besoin d'un faiblard dans leur équipe. À chaque fois, il avait passé outre les couteaux coincés dans sa gorge et avait sourit en affirmant que tout allait bien. Un des seuls moment où Remus se sentait à sa place, c'était dans les bras de Sirius. Quand son aîné passait son bras autour de ses épaules, et le serrait contre lui, il se sentait bien. Le châtain avait compris qu'il ne pouvait pas vivre sans la tendresse du bouclé. Il en avait besoin, sinon il allait s'effondrer.

Il n'avait pas beaucoup d'efforts à faire pour basculer dans le vide. Non, il n'aurait pas beaucoup d'efforts à faire pour se sentir libre.

**
Sirius se réveilla en grognant quand il sentit les rayons du soleil sur son visage. Il était tellement bien dans son lit, la couverture remontée sur son menton. Il se redressa pour être dans une position assise, et son regard se dirigea instinctivement sur le lit de son frère de cœur. Il sourit en voyant James dormir paisiblement, un filet de bave coulant de sa bouche. Puis, son regard dériva sur le lit de Peter, et il réprima un rictus amusé en voyant la position de son ami. Le Gryffondor avait envoyé baladé sa couverture, et avait son visage enfoncé dans son oreiller. Son bras gauche traînait hors du lit, et menaçait de toucher le sol.

Il ne fut pas du tout surpris de voir que le lit de son protégé était vide. Remus avait la mauvaise habitude, selon les dires de Sirius, de se lever tôt. Le plus souvent, il lisait tranquillement dans la salle commune, pendant que les autres dormaient. Mais il y avait ces rares fois, où il n'était ni dans la salle commune, ni dans la bibliothèque et ni dans l'infirmerie. Personne ne savait où il était, à part les maraudeurs, qui eux, savaient qu'il était dans la tour d'astronomie, avec le besoin d'être seul.

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