The war in my mind

Ruby

Comment définir l'anéantissement mental ? Comment expliquer la destruction émotionnelle qui vous frappe et vous met au tapis en moins d'un battement de coeur ? Comment parler du manque d'oxygène que l'on connaît lorsque que l'on est seul au beau milieu d'une foule ? Comment monter les ténèbres qui vous suivent partout lors de votre combat face aux monstres qui se terrent bien au chaud dans les obscurs recoins de votre esprit tourmenté ?
La réponse est très simple, on ne peut pas.
Penser que l'on peut partager la douleur avec quelqu'un est un beau rêve mais certains rêves sont destinés à rester tel quel, des rêves.
Si quelqu'un lisait en nous, je pense qu'il y lirait du courage, de la ténacité et de la volonté, en j'espère parce que moi, quand je nous regarde, je ne voit que la désolation, des créatures couvertes de blessures plus ou moins profondes infligées par leurs propres démons, qui peinent à se relever, qui s'efforcent de reprendre leur souffle après avoir été étouffées par l'étau qu'elles-mêmes avaient créé. Quand je nous regarde je vois des ombres exténuées qui imitent le passé pour sauver un semblant de vie.
Clara qui tente de reprendre la barre malgré ses doutes et ses incertitudes quand au chemin à prendre.
La Colère qui semble être devenue muette.
La Tristesse qui, fatiguée de pleurer, se repose péniblement.
L'Espoir qui essaie tant bien que mal de nous encourager à aller de l'avant en nous jurant que le pire est derrière nous.
La Joie qui nous fait profiter de chaque moment qu'elle arrive à accommoder parce qu'elle n'a plus la possibilité de faire la fine bouche.
Et au milieu de ce champ de ruines, moi, qui se dit que nous passerons probablement le reste de notre existence à porter les cicatrices de nos batailles, nous devrons apprendre à les apprivoiser et à nous dire qu'elles sont la preuve que nous avons mené de rudes combats, que nous avons failli perdre mais que nous sommes toujours là. Parce que c'est le seul choix qu'on ait, il faut aller de l'avant.