«Des choses nouvelles et des choses vieilles.»
Chapitre 1
L'Esprit saint ouvre ce livre d'une manière particulièrement frappante. Il nous amène sans préambule devant Dieu, dans la plénitude essentielle de son être, et nous le montre au milieu de cette scène où Lui seul est à l'œuvre et opère. Nous entendons Dieu rompre le silence de la terre, nous le voyons luire dans les ténèbres qui la couvrent, afin de créer pour Lui-même une sphère dans laquelle il puisse manifester sa puissance éternelle et sa divinité.
Il n'y a rien ici qui satisfasse une vaine curiosité, rien sur quoi l'esprit de l'homme soit appelé à spéculer; c'est la sublimité et la réalité de la vérité divine, dans sa puissance morale, agissant sur le cœur et sur l'intelligence. L'Esprit de Dieu ne veut pas fournir des aliments à la curiosité de l'homme ou la satisfaire par de subtiles théories. Les géologues peuvent sonder les entrailles de la terre, et en tirer des matériaux par le moyen desquels ils prétendent compléter ou contredire les écrits divins; ils peuvent étendre leurs spéculations sur les débris fossiles mais le disciple docile s'attache aux pages inspirées il lit, il croit, il adore. Que ce soit dans cet esprit que nous poursuivions l'étude de ce livre, et puissions-nous réaliser ainsi ce que c'est que de «s'enquérir diligemment de l'Éternel dans son temple!» (Psaume 27:4).
«Au commencement Dieu créa les cieux et la terre.» Les premières paroles du livre sacré nous placent dans la présence de Celui qui est la source infinie de toute vraie bénédiction. L'Esprit saint ne raisonne pas laborieusement pour nous prouver l'existence de Dieu; il n'entre point dans cette voie: Dieu se révèle, il se fait connaître par ses œuvres. «Les cieux racontent la gloire du Dieu fort et l'étendue annonce l'ouvrage de ses mains.» «Toutes tes œuvres te célébreront, ô Éternel!» Il n'y a que l'incrédule ou l'athée qui cherchent des preuves raisonnées de l'existence de Celui qui, par la parole de ses lèvres, appela les mondes à l'existence, et se révéla Lui-même comme le Dieu souverainement sage, le Tout-puissant, le Dieu éternel. Quel autre que Dieu a pu créer quoi que ce soit? «C'est lui qui fait sortir par nombre leur armée; il les appelle toutes par nom. Par la grandeur de son pouvoir et de sa force puissante, pas une ne manque!» (Ésaïe 40:26). «Les dieux des peuples sont des idoles, mais l'Éternel a fait les cieux». Dans le livre de Job, chapitres 38 à 41, Jéhovah lui-même en appelle à la création comme preuve irrécusable de sa souveraineté. Cet appel, tout en présentant à l'intelligence la démonstration la plus claire et la plus convaincante de la toute-puissance de Dieu, touche en même temps le cœur par son étonnante condescendance. Tout y est divin: la majesté et l'amour, la puissance et la tendresse!
«Et la terre était désolation et vide, et il y avait des ténèbres sur la face de l'abîme.» Voilà assurément un champ dans lequel Dieu seul pouvait agir. L'homme, sans doute, dans l'orgueil de son cœur, ne s'est montré que trop disposé à intervenir dans l'œuvre de Dieu, dans des sphères d'action d'un ordre bien supérieur; mais, ici, l'homme n'a aucune place jusqu'au moment où, comme toute chose, il devient l'objet de la puissance créatrice. Dieu est seul dans l'œuvre de la création. Il regarde de la lumière éternelle de sa demeure, et considère cette sphère sans forme et vide, sur laquelle il déploiera et exécutera ses plans et ses conseils merveilleux, et où la seconde personne de la Trinité vivrai travaillera et mourra, afin de manifester, à la vue des mondes étonnés, les glorieuses perfections de la Divinité. Tout était ténèbres et chaos; mais Dieu est un Dieu de lumière et d'ordre. «Dieu est lumière et il n'y a en lui aucunes ténèbres.» Les ténèbres ne peuvent subsister en sa présence, à quelque point de vue que ce soit, physique, moral, intellectuel ou spirituel. «L'Esprit de Dieu planait sur la face des eaux.» Il couvait en quelque sorte la scène de ses opérations futures; scène bien sombre et qui offrait un vaste champ d'action au Dieu de lumière et de vie: Dieu seul pouvait en éclairer les ténèbres et y faire jaillir la vie; substituer l'ordre au chaos, et mettre une étendue entre les eaux, afin que la vie pût s'y développer sans crainte de la mort. C'était là des opérations dignes de Dieu. «Dieu dit: que la lumière soit, et la lumière fut.» «Il a parlé, et la chose a été; il a commandé, et elle s'est tenue là.» L'incrédule veut savoir: comment? où? quand? — mais l'Esprit dit: «Par la foi, nous comprenons que les mondes ont été formés par la Parole de Dieu, de sorte que ce qui se voit n'a pas été fait de choses qui paraissent» (Héb. 11:3). En dépit du sourire dédaigneux du philosophe, cette réponse satisfait celui qui est à l'école de Dieu.