BROTHERS.

CHAPITRE 1.

4 ANS AVANT LA NAISSANCE DE LEXIE...

Enveloppée dans un plaid, une tasse de café à la main, je regarde les feuilles tomber sur les trottoirs de Boston. Nous sommes en septembre et bientôt, j'entamerais ma seconde année à l'université. Je suis seule à l'appartement : Ethan est entrain de réviser. Il va commencer sa troisième année ou celle qui ne doit absolument pas louper. Je souris en pensant à lui et cette rentrée me fait penser à notre rencontre à Harvard, il y a un an...

6h, mon réveil sonne. Aie. Je n'aurais pas dû faire la fête trop tard avec Zoé. Je passe une main sur mon front et ma tête réclame une aspirine. Ma meilleure amie est encore endormie malgré le bruit strident de mon iPhone. Je m'assois sur le lit et passe mes mains sur mon visage : pourquoi je ne réfléchis jamais aux conséquences d'un trop plein de Mojito ? Pourtant nous sommes restées dans mon appartement hier soir pour fêter la fin d'année scolaire mais j'ai une sacrée cuite. Et ce n'est pas le jour pour : aujourd'hui c'est les portes ouvertes d'Harvard, où je suis censée aller l'année prochaine, si tout se passe bien. Je viens de souffler ma dix-neuvième bougie et il est temps de penser à préparer mon avenir : entrer dans cette université si réputée est le souhait de beaucoup de personnes de mon entourage, mais moi c'est plus quelque chose que je fais pour mes parents car en réalité je m'en fiche d'être la meilleure des élèves ou encore de faire partie des élites. Cependant, je me rends bien compte que si j'arrive à y entrer, mon avenir va prendre un nouveau tournant. Je dois y aller et mettre mes doutes de côté ainsi que mon envie de rester au lit. Je pose prudemment mes pieds à terre et me soutient à la rambarde du lit pour éviter de tomber : Zoé gémit.

-Mhhh laisse moi dormir El'.

Je fais le minimum de bruit pour rejoindre la cuisine et me faire fondre un bon doliprane tout en songeant que dans 2h je dois être rendue à l'autre bout de la ville et le métro va être bondé : j'hésite un instant à prendre un taxi mais y renonce en pensant au prix salé que je devrais payer. Décidément la seule chose qui me fait envie c'est un bon bain chaud et plus de sommeil.

 

En sortant de l'appartement une belle journée d'avril s'annonce : le soleil fait rayonner nos visages, on sent que les beaux jours arrivent. J'ai chaussé pour l'occasion mon unique pair d'escarpin, couleur crème. Selon Zoé, elles se marient parfaitement avec ma jolie petite robe rouge à col blanc: je n'ai donc pas hésité à porter cette tenue car Zoé a de très bons goûts. J'ai coiffé mes longs cheveux bruns de boucles tout en les attachant en queue de cheval. Maquillée d'un trait d'eye-liner et d'un peu de mascara, mes lèvres sont de la couleur de ma robe et je me demande un instant si je n'en ai pas fait trop. Mes pieds hurlent déjà à la douleur en pensant que je vais découvrir Harvard de long en large.  Je pose mon sac sur mon épaule et descend dans une bouche de métro : comme je m'y attendais, elle est bondée de monde et le trajet de 40 minutes jusqu'à Harvard ne m'enchante pas tellement.

 

En arrivant, l'université est comme je m'y attendais : des bâtiments en brique rouge, des allées, une pelouse verdoyante. Je rejoins l'école à pied, mes écouteurs dans les oreilles. Mes talons claquent sur le sol et j'entre dans le bâtiment principal : des étudiants expliquent et conseillent sur où se tiennent les différentes conférences et donne des plans du campus. Je prends un dépliant, peu emballée. Une jeune femme m'indique qu'une conférence ainsi qu'une visite détaillée va commencer dans quelques minutes. Je la remercie avant de me diriger dans un des nombreux amphithéâtres : une trentaine d'élèves sont sur la gigantesque estrade, surplombée d'un écran. Le directeur de l'école est au milieu : c'est plutôt impressionnant comparé à mes petites salles de cours dans lesquelles j'ai l'habitude d'être. Lorsque j'arrive, il présente son école et insiste bien sur le fait que le nombre d'élus à Harvard est passé au compte-goutte, que notre dossier scolaire doit être excellent. Il termine son discours et une jeune femme rousse s'avance et prend la parole, je pense d'abord qu'elle est étudiante :