Ciel coloré

Prologue

 Rien ne change dans ce monde, dans mon monde, je serais toujours le petit employer lambda pour une grosse entreprise familial, un simple écrou dans une énorme machine qui est remplaçable et dont on se passerai volontiers s'il ne fallait pas un quota à respecter.

En gros, je suis Christophe De Lambertois (commun et ridicule), j'ai 21 ans et j'ai un chat qui s'appelle Yun (commun), je travaille tous les jours sauf le dimanche (commun), je mange souvent des pâtes carbonaras  (commun) et j'ai des sentiments pour un homme (inutile) .

Cet homme, je le vois tous les jours dans le train pendant 4 arrêts consécutifs, matin et soir, il est grand, beau et musclé, il doit sûrement faire des arts martiaux dans le style du judo. Il regarde toujours dehors, comme s'il attendait qu'un objet tombe du ciel et qu'il soit le premier à filmer cette chose extraordinaire ou peut-être qu'il réfléchit juste à son repas de ce soir.

Mon imagination est débordante... petit j'imaginais que le soleil était une boule de feu tiré par des chevaux dirigés par une femme en calèche qui n'arrêtait pas de jurer sur la lourdeur du soleil. Oui. J'était dérangé étant enfant et mes parents l'avait remarqué, c'est pour ça qu'ils m'ont mis en institue pour les enfants « fous » ou « attardés ». D'après eux je dois leur être reconnaissant pour les sacrifices qu'ils ont fait pour payer cette institue, je devrai les remercier de m'avoir abandonné dans l'enfer le plus sombre de ce monde où vivent encore certainement mes agresseurs...

Pour revenir à ce bel homme, c'est la première fois que je le vois d'aussi prêt il est debout face à moi qui suis assis. Il est encore plus sexy vue d'en bas, mais comme d'habitude il garde les yeux fixés vers le dehors, peut-être qu'il aime les buildings... c'est tout ce qu'il y a dans cette ville, aucun coin vert, les familles sont obligées de vivre à la périphérie pour que les enfants puissent vivre plus sainement. Je descends du train et sur le quai le froid me mors de partout... et je me retourne directement pour voir si son regard est posé sur moi, ne serai ce qu'un instant. Mais je n'avais par remarqué... il ne regarde pas devant lui mais au dessus, il regarde le ciel alors je décide de regarder moi aussi, je me retourne, et là je comprends... c'est magnifique. Quand le soleil se couche et que l'horizon prends des couleurs dorées, c'est un immense arc-en-ciel. Je n'avais jamais levé les yeux du goudron et de la ville grise, mon coeur palpite, oui c'est grâce à lui que je peux voir ça. 

Je me retourne pour le voir, mon coeur loupe un battement... il me regarde moi. Ses yeux sont magnifiques, un bleu étrange les colore mais un bleu fantastique. Il a la bouche entrouverte, les joues rougies et je souris face à son visage enfantin qui s'illumine.

Je crois que quelque chose vient de commencer, un engrenage vient de bouger mais où nous mènera-t-il ?