À ce monstre agressif qu'est mon père.
Ça fait déjà un moment qu'on parle de toutes ces victimes dû aux drames conjugaux, toutes ces femmes qui ont été assassinées par ce qui est censé être leur mari, leur copain, leur bien-aimé. J'ai le cœur gros et j'en ai marre de pleurer, à cause de toi, a cause de tout tes amis aussi agressifs et monstrueux que toi. Aujourd'hui j'ai besoin de parler, j'ai besoin de me vider le cœur, j'espère que tu es près papa.
J'ai toujours eu peur de toi papa, depuis mon très jeune âge. En fait, je ne t'ai jamais aimé, mais ne fait pas comme si ça te blessait, tu ne m'aimais pas non plus, tu n'as jamais su ce que c'était l'amour, n'est-ce pas? Je n'ai aucun bon souvenir de toi papa, mais je peux te raconter certains de mes mauvais.
Et si on commençait par la fois dans l'auto, avec la cigarette? C'est sûr que tu ne t'en rappelles pas, et si tu t'en rappelles, tu es certain que c'est moi la coupable dans l'histoire, moi, petite fille de 7 ans. On était sur Rolland Therrien, je m'en rappelle encore comme si c'était hier. Même si tu savais que je détestais quand tu fumais dans l'auto, tu le faisais quand même, en me disant que si tu ouvrais la fenêtre je ne sentirais pas l'odeur. Alors ce jour-là, alors qu'on est tout les deux dans l'auto, toi au volant, moi sur le banc passager, tu ouvres ta fenêtre, près à t'allumer une cigarette. Tu fouilles dans tes poches pour finalement trouver ton paquet de cigarette. Tu t'en prends une et tu commences à chercher ton feu. Tu ne regarde pas la route, tu ne l'as regarde pas du tout. Je dois te crier que la lumière est rouge pour que tu t'arrêtes brusquement. Tu as du freiné si rapidement que ton lighter est tombé à tes pieds. Donc tu te penches, abandonnant complètement la route, et tâtonne le sol, a la recherche de ton foutu feu. C'est quelqu'un à l'arrière qui ce met a claxonner qui te rappelle que la lumière est verte et que tu dois avancer. Tu redresses la tête et reprend le volant. Lorsque tu atteints la bonne vitesse, tu retournes à ta chasse aux trésors, la tête sous ton volant. Jusqu'à maintenant, la jeune fille de 7 ans avait réussi à garder son calme, mais maintenant ce n'était plus le cas. La voiture qui dévie d'une voie a l'autre, partant de l'extrême gauche, jusqu'à la voie du milieu, et bientôt dans la voie de l'extrême droite. Je panique. Pourtant je sais que je ne peux rien dire, car j'ai peur, j'ai peur de lui. Mais c'est lorsque j'ai vue cette femme, peut être un peu distraite aussi, dans la voie de droite qui ne voit pas que notre auto se dirige droit sur elle, que j'ai dû, moi, jeune fille de 7 ans, agir. Je n'ai pas eu le temps de penser, non, de toute façon qu'aurais-je pu avoir comme réflexion a cette âge-là? J'ai mis ma main gauche sur le volant, et j'ai poussée un tout petit peu, pour que le volant soit droit. C'est en cours de mon élan que mon père s'est relevé, fonçant dans mon bras qui était sur le volant. C'est là qu'il a réalisé ce qui ce passait. En fait, c'est là qu'il a réalisé que sa petite fille de 7 ans s'amusait avec un volant d'auto. Il a peté les plombs, il criait dans l'auto tout en conduisant, moi, les yeux fermés depuis maintenant 5 bonnes minutes, essayant de me calmer, essayant d'oublier les cris de colères de mon père.
J'en ai une autre pour toi mon cher papa. Toi et ta cigarette, deux inséparables n'est-ce pas? Je ne me rappelle plus trop ou on avait passé la journée, mais ça avait été une belle journée, je m'en souviens, j'avais apprécié ma journée, une des très rares passées avec toi papa. Pourtant t'a quand même réussi à gâcher ce moment. Lorsqu'on est retourné vers le parking, et que moi, petite fille de 7 ou 8 ans, j'ai voulu faire un pas vers toi car j'étais heureuse d'avoir pu passer une bonne journée en ta compagnie, j'ai voulu prendre ta main et, je ne sais pourquoi, tu avais soudainement changé de main pour tenir ta cigarette, et que ça m'avait brulé l'intérieur de la main. Je m'étais mise à pleurer, et tu m'avais grondé pour ça, devant tout le monde. Tu m'avais traité de stupide et tous les noms qui t'était venu en tête ce jour-là, car quelle petite conne de 7 ou 8 ans se met à brailler quand elle pose sa délicate main directement sur la cigarette de son père qui n'était pas la que quelques secondes auparavant. A cette âge-là j'étais gênée qu'autant de familles nous ai regardés, aujourd'hui je me demande pourquoi personne n'a rien fait, te voyant crier sur une pauvre petite fille en larme.
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Dany
Non-Fictionj'ai décidé aujourd'hui d'ouvrir mon coeur, de raconter des histoires que je n'avais jamais eu la force de raconter, parce qu'aujourd'hui, oui aujourd'hui, nous sommes rendu au 13 eme feminicides en moins d'un an et il faut en parler.