Dans un monde ressemblant au nôtre, un monde à la lisière même entre l'univers et le vide, se promènent deux garçons. Le jour est levé mais pourtant ils peinent à voir au travers du brouillard qui semble décoller du sol et s'élever dans les airs vers un ciel gris et oppressant. Ils respirent fort et leurs cœurs battent tous deux si vite et si fort, qu'ils l'entendent comme s'il était au creux de leur oreille. Tandis qu'ils peinent à reprendre leur souffle et à voir clair aussi bien dans leur esprit qu'au devant de leur pied, un bruit furtif attire leur attention. Un effleurement sur l'herbe mouillée par le brouillard et la rosée. Devant eux se dresse une forêt, ils savent qu'une fois rentrés, ils ne sortiront plus mais pourtant c'est leur seule chance. A contre-coeur, ils mettent un pied devant l'autre, tremblant et guettant autour d'eux. Leurs pauvres habits couvrant à peine leur peau laissent entrer l'air froid qui leur fait des frissons. Au fur et à mesure de leur avancée dans la forêt, les deux jeunes hommes se voient déjà plongés dans la pénombre et ne plus en ressortir. Les branches des arbres se perdent jusqu'à perte de vue, leur sommet est caché par la brume qui les empêchent de voir à plus loin que quelques mètres devant eux.
Alors qu'ils le savent, qu'ils savent que ça va se produire, ils sont tout de même surpris lorsque deux énormes masses noires se dressent devant eux. Le souffle de ces bêtes crée deux grosses fumées blanches qui se dissipent au sein du brouillard. Leur regard éclairé fait bien comprendre aux garçons qu'ils ne sont pas les bienvenus. Les bêtes ont des poils au moins longs de 20 cm. A chacun de leur pas qui les approchent des corps tremblants des deux jeunes garçons, la terre tremble un peu plus, ou est-ce-que leurs genoux qui les lâchent? Peu importe, puisque ces deux masses s'éloignent, lentement. Bientôt le silence se réinstalle. Soudain, pris d'une panique incontrôlable, les hommes se mis à courir, aussi vite qu'ils le purent, sans regarder derrière, peut-être est-ce que leur mort paraîtra moins dure dans la vitesse de leur course. Ils n'espèrent pas mourir. Ils espèrent tout sauf ça. Mais ils connaissent la loi qui règne au sein de la forêt, bientôt, alors que coupés de leur souffle, ils s'arrêtent. Soudain une énorme masse noire rapide prend l'un des deux garçons, qui se volatilise en un rien de temps. Tandis que la tête du second tourne dans tous les sens, il se sent alors projeté au sol. Il ne comprend pas : il n'est pas mort. Sa tête est écrasée contre l'herbe alors qu'une matière poilue est enroulée autour de lui. Tout d'un coup, il entend un sifflet, un sifflet d'un son qu'il n'avait alors jamais entendu. Un son ni aigu ni grave, qui résonne au fond même de sa cage thoracique et qui le fait, pendant un instant, perdre connaissance. Il regarde alors autour de lui, et observe le spectacle incroyable qui s'offre à lui. Tout autour, des ours de 4 mètres de haut, noir comme les enfers, et aussi nombreux qu'il lui est impossible de donner un chiffre approximatif de leur nombre. Les ours se dressaient là, les regardant, lui et cet être, enroulé autour de lui, qu'il n'arrive pas à distinguer. Les ours soudain, comme s'ils avaient pris conscience de quelque chose, font demi-tour et retournent s'enfoncer au cœur même de la forêt. Son cœur battant bien trop vite pour la normale, le jeune homme perd connaissance. C'est le noir total.
Lorsqu'il réussit à rouvrir les yeux, il se trouve au dos d'un loup, grand d'au moins un mètre cinquante. Le loup dessous lui court si vite que ses yeux le piquent. Il parvient tout de même à regarder autour de lui, lorsqu'il aperçoit cet être qui lui avait sauvé la vie quelques instants plus tôt : une jeune fille, aux cheveux mi-long, acoutré d'une moumoute d'un blanc polaire en guise de vêtement. Cette fille, sur son loup, ne jette pas un regard au jeune homme. Elle fixe un point, loin devant elle, en sachant exactement où elle va. Le vent traverse les cheveux sombres du jeune homme, la vitesse lui pique les yeux alors que le loup dessous lui développe tous ses muscles à la course qu'ils entreprennent. Derrière eux, une meute de loups comme une fourmilière s'étend à perte de vue : des gris, des noirs, des bruns.. Tous fonçant dans la forêt comme dans leur repère.
Au bout d'un certain temps qui paraît n'être que de quelques secondes, les loups s'arrêtent pour hurler. Tout à coup, la forêt reflète alors l'écho d'un appel commun, pour eux la course est finie, mais pour nos deux amis elle ne vient que de commencer. Pendant près d'une heure, le garçon encore anonyme s'accroche à la fourrure épaisse de ce carnivore, mais ses forces le quittent, il le sent. Bientôt, il s'assoit sur le dos de cet animal.
Sa peau le pique, il fait grand soleil. Grand soleil ? Cela fait bien des années qu'il n'avait pas vu le soleil, sa peau blanchâtre est devenue rouge, quand un garde sort d'une porte couleur or, et le prend par le bras.
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Iris et les Quatre royaumes
ParanormalDans un monde presque égal au nôtre, quelques changements ont eu lieu. Alors qu'un vent nouveau souffle sur Edenia, tout le monde est loin de penser qu'il emportera tout sur son passage. Histoire en cours d'écriture, je demande TOUS les avis ! ils...