We are writers dear. We don't cry, we bleed on paper.
-Inconnu
C'était douloureux.
Ils s'étaient engueulé. Elle avait saisi ses clés, claqué la porte, et l'avait laissé seul.
Alors au lieu d'appeler un des ses amis, comme une personne normale, Oikawa avait saisi son ordinateur, ouvert un nouveau document, et s'était mis à taper.
Oh, rien d'exceptionnel. Rien d'extraordinaire, sûrement pas le texte qui allait le rendre célèbre, mais il remplissait le blanc devant lui, et c'était déjà assez.
A l'extérieur, l'amas de nuage qui s'accumulait depuis le début de la soirée éclatait enfin, laissant un fin rideau de pluie couper encore un peu plus Oikawa du monde extérieur.
Les mains du brun tremblaient quand ses fins doigts s'étendaient au-dessus des touches. Ils virevoltaient avec légèreté, laissant ses pensées à bout de souffle, loin derrière. Un fin sourire relevaient le coin de ses lèvres. Un nouveau monde se dessinait.
"Je comprends pas ! T'es nul à quel point ?! Tu passes des putain de journées entières sur ton ordi, et t'es même pas fichus de le publier ?!"
Ses doigts retombèrent.
Les paroles s'étaient immiscées, glissées entre les fondement, grignotés les poutres et éclataient avec fracas contre sa bulle de verre, résonant en cœur avec ses propres remords.
Prenant une profonde inspiration, il étira à nouveau ses doigts au dessus du clavier, avant de refermer d'un claquement sec son ordinateur.
Il avait la nausée. Il avait tellement envie d'hurler, de s'arracher l'air des poumons jusqu'à ne pouvoir cracher que du sang.
Il voulut repartir sur son histoire, dans son monde, mais le concert était toujours là, volant comme un nuage de guêpe, le suivant où qu'il aille.
Poussant un rire sec et sans joie, il plia, la tête entre les mains. Il ne pouvait même plus imaginer. Il ne pouvait même plus faire ça.
Pour une raison aussi ridicule. Une dispute. En soi, elle n'avait rien d'exceptionnel, juste une de plus dans la longue saga qu'ils créaient depuis le début de leur relation. Ou une symphonie. Peut-être qu'Oikawa pouvait le qualifier plus de symphonie.
Aussitôt que cette idée lui vint à l'esprit, il se gifla mentalement. C'était exactement pourquoi ils se disputaient. Oikawa n'arrivait jamais à rien prendre au sérieux. Il divaguait à chaque fois, laissant toutes les responsabilités à sa copine.
Il secoua à nouveau la tête. Non. Il refusait d'aller en bas de cette pente. Son imagination était son point fort. Le petit truc qui le rendait spécial, digne d'attention. S'il n'avait pas ça, alors il ne valait rien.
Il se reprit une énième fois. Il n'avait pas à valoir quelque chose pour avoir le droit d'exister. Enfin, il pensait. Peut-être qu'il avait tord. Peut-être que tout les autres avaient raison. Peut-être que sa copine était comme eux.
Non, elle ne restait pas autours de lui, à le discuter, l'analyser et le critiquer comme si il était inexistant. Contrairement à sa famille, elle sortait pour se calmer, et essayait de l'écouter.
Le sentiment de lassitude le frappa de plein fouet. Il était fatigué. Fatigué de rencontrer les mêmes problèmes à chaque étapes de sa vie. Fatigué de devoir se battre pour sa passion. Fatigué de...
Il se leva abruptement. Pas de lamentation. De ça aussi il était fatigué. Prenant un profonde inspiration, il se mit rapidement un sweat à capuche, une paire de basket, et claqua la porte à son tour.
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Peut-être sous la pluie |IwaOi|
Short StoryPeut-être que tard sous la pluie, ça aura du sens. |IwaOi one-shot, un peu triste, d'une rencontre|