Chapitre 17

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Harry s'était arrêté à l'orée d'une petite clairière, qui s'étendait devant eux dans toute sa splendeur. Un tapis d'herbe verte et épaisse en recouvrait le sol, piqueté çà et là de quelques fleurs sauvages dont les couleurs semblaient éclater dans le vert omniprésent. Les branches des arbres s'étendaient au-dessus d'eux, masquant le soleil qui ne passait que difficilement à travers le toit végétal. À leur gauche, les cimes, moins denses, laissaient apparaître une trouée par laquelle les rayons traversaient les frondaisons pour se briser en mille reflets sur un cours d'eau qui coulait là. Gros ruisseau ou petite rivière, il était difficile de faire la différence : large d'environ trois mètres et au moins aussi profond en son milieu, l'eau s'écoulait doucement dans ce lit de verdure, créant un bruit de fond apaisant.

- C'est magnifique, chuchota Evanna, ayant peur de briser la sérénité des lieux en parlant à voix haute.

- Je me disais qu'on pourrait avoir un coin de bois rien qu'à nous, comme à Holmes Chapel, expliqua Harry.

- Personne ne risque de venir ici ? s'étonna la jeune femme.

- Ce n'est pas du côté du chemin de randonnée, quasiment personne ne vient. Tout le monde n'a pas mon goût de l'aventure, rit Harry. Tu as faim ?

- Si tu savais ! Je pourrais te manger et avoir encore assez d'appétit pour manger Paul !

- Tant que ça ! se moqua le bouclé.

- C'est ta faute, se renfrogna la brésilienne, tu m'as interdit de manger.

Le rire d'Harry redoubla devant sa moue boudeuse, la même que quatre ans plus tôt. Son rire se changea petit à petit en un sourire attendri, et il lui prit la main pour l'emmener près du cours d'eau où il installa une couverture qu'il sortit de son sac. Il entreprit ensuite de déballer le petit déjeuner qu'il avait apporté, et Evanna se félicita d'avoir suivi ses recommandations en voyant la nourriture s'empiler sur la couverture : une brioche emballée dans un torchon ; une baguette cuite exactement comme elle les aimait ; deux croissants ; deux pains au chocolat ; deux muffins, un aux myrtilles et un aux pépites de chocolat ; deux thermos et une bouteille de jus d'orange.

La simple vue de toute cette nourriture lui mit l'eau à la bouche, mais elle savait d'ores et déjà qu'elle ne pourrait pas tout manger. Pourtant, la brioche dorée à souhait et l'odeur enivrante des viennoiseries lui donnait envie de tout dévorer.

- Je comprends mieux pourquoi j'avais pas le droit de manger.

- Je me suis levé à cinq heures pour tout préparer, alors j'espère bien que tu n'as rien mangé !

- À cinq heures ? répéta-t-elle. Mais les boulangeries sont fermées à cette heure-ci !

- Evanna, rappelle-moi où je travaillais à Holmes Chapel ? lui demanda Harry, consterné.

- Dans une boulangerie, répondit-elle immédiatement. Mais... Oh !

Le jeune homme vit alors les rouages se mettre en place dans son esprit et la compréhension illumina les prunelles de la brésilienne.

- Tu as tout fait toi-même ? s'exclama-t-elle.

- Je tenais à ce que la journée commence bien, se contenta-t-il d'expliquer en haussant les épaules.

Elle lui adressa un énorme sourire, reconnaissante qu'il ait pris la peine de faire tout ça pour elle alors qu'elle n'avait pas été particulièrement sympathique ou même simplement compréhensive depuis qu'ils s'étaient retrouvés. Elle ne pouvait s'empêcher de ressentir de la culpabilité chaque fois qu'elle repensait à la gifle qu'elle lui avait donnée et, bien que lui ne semblait pas lui en vouloir, elle savait qu'elle ne se pardonnerait sans doute jamais cet acte.

Summer '09Where stories live. Discover now