Chapitre 22

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Harry secoua violemment la tête en serrant les dents. Ses doigts attrapèrent l'herbe à ses pieds et il s'y cramponna, dernière bouée à sa santé mentale.

      -  Parce qu'il me hait !, hurla-t-il dans le vent.

Sa voix était tremblante et rauque, remplit d'un trop plein d'émotion qui ne demandait qu'à s'écouler de son cœur.

      -  Et parce que moi, je ne le hais plus, murmura-t-il ensuite en baissant ses yeux vers le sol, lieu de ses tourmentes.

Son regard se posa sur ses mains, rempli de touffes d'herbes déterrées, maculant sa peau de vert. Il avait arraché leurs racines. Il avait arraché ses racines.

Un faible rire sans joie passa ses lèvres. Comment pouvait-il être aussi naïf ? Cela faisait bien longtemps que toute sa sanité d'esprit s'était envolée, quelque part dans la guerre, son âme s'était éteinte. Comment pouvait-il encore aimer après avoir perdu autant d'être chère à son cœur ? Comment pouvait-il aimer quelqu'un alors qu'il n'était pas sûr de s'aimer lui-même ?

Hermione et Ron n'avaient rien dit, laissant le silence dialoguer avec le vent. Ils étaient restés à ses côtés, en regardant le soleil se coucher puis la lune se lever.

A un moment donné, Harry s'était mis à trembler. Ses deux amis s'étaient alors rapprochés et l'avaient enlacés fermement.

     -  J'ai froid, avait murmuré Harry.

Ils n'avaient rien répondu.

Harry ne savait pas combien de temps s'était ainsi écoulé, il y avait des moments comme ça, dans une vie, qui n'avait aucun repère temporel. Seulement sentimental.

Quand l'astre blanc était au dessus d'eux, éclairant la pénombre de la nuit, alors ils étaient rentrés, sans un bruit.

Hermione lui avait souhaité bonne nuit avec une dernière étreinte et s'était retiré dans sa chambre.

Ron lui aussi lui avait souhaité bonne nuit mais il était resté quelque instant debout, sans bouger, en fixant Harry.

Il ne dit rien.

Ron avait fini par regagner sa chambre doucement. Il avait laissé la porte ouverte.

Debout, entre deux paliers, Harry était resté immobile quelques minutes. Puis il avait fait un pas puis un autre. Et un autre. Et la porte avait grincé.

     -  Rentre Harry, l'avait accueillit Ron, allongé sur son lit.

Alors il était rentré tandis que le sommier grinça sous le poids de Ron qui se décala contre le mur.

Il avait tapoté la place vide à sa gauche et Harry s'y était glissé en silence.

     -  Tiens, un oreiller.

Harry l'avait placé sous sa nuque en fermant les yeux.

Mais il ne trouva pas le sommeil de suite, trouvant dans la nuit de fâcheuse ressemblance avec les ombres de son passé.

Il avait maintenant les yeux ouverts, face au plafond bercé d'obscurité. 

     -  Tu dors ?, questionna-t-il Ron

     -  Si je dormais je ne te répondrais pas, répondit-il, un sourire dans la voix.

Harry resta un moment silencieux avant de se remettre à se trémousser, mal à l'aise.

     -  Ça ne te dérange pas ?

     -  De ?

     -  De dormir à côté de moi alors que ... que j'aime les m-mecs quoi, chuchota-t-il juste assez fort pour ses propres oreilles.

Je souffre plus que toi ~ DRARRYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant