Amis particuliers

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Nilusi, une petite fille à la peau et aux cheveux blancs, sort de la maison en courant, ravie de pouvoir aller jouer dehors pour les premiers jours de printemps. Elle rit en passant la porte et marche quelques instants dans le jardin en fermant les yeux, profitant du soleil doux qui caresse sa peau.

– Prends garde à toi, Lusi, le soleil peut être très dangereux si tu joues trop longtemps dehors sans protection ! lui crie son père depuis l'intérieur de la maison tout en la surveillant d'un œil.

Mais Nilusi est bien trop occupée à courir après les papillons pour lui prêter attention.

Au bout d'un long moment à s'amuser dehors parmi les fleurs et les oiseaux, un merle au pelage immaculé vient se poser sur un arbre devant elle. La petite fille s'arrête de jouer, sentant comme un lien qui se crée entre l'animal et elle. Puis elle comprend. Le merle est comme elle.

Soudain, elle entend une voix aiguë dans sa tête, semblable au gazouillement d'un oiseau.

« Tu veux jouer avec moi ? »

Nilusi devine instantanément que c'est le merle qui lui parle. Alors elle hoche la tête, acceptant la demande de son nouvel ami.

Nilusi et le merle jouent ensemble pendant plusieurs heures. L'oiseau se perche sur sa tête et lui chatouille les cheveux, ce qui fait rire la fillette aux éclats. Puis ils décident de jouer à cache-cache. « Attention, je suis très fort à ce jeu ! » prévient le merle d'un ton malicieux dans sa tête.

Nilusi ne répond pas et se contente de rire avant de commencer à compter à haute voix.

Quand la petite fille rouvre les yeux, le merle a disparu. Elle se met alors à chercher, sa tête aux cheveux blancs farfouillant dans tous les buissons du jardin.

Voyant qu'elle ne retrouve pas son ami, Nilusi cherche plus loin encore. Sans s'en rendre compte, elle sort du jardin et commence à s'enfoncer dans la forêt qui borde sa maison. Mais le merle n'est toujours pas en vue.

– Je sais que tu es là, Gwenn ! lance Nilusi dans l'air frais de la forêt sans se départir de son sourire.

Autour d'elle, les animaux ont l'impression que rien de pourrait effacer le sourire de son beau visage encadré de longs cheveux blancs.

Peu après, Nilusi débouche sur une clairière au milieu de la forêt. Le soleil est à son point le plus haut et nimbe la clairière d'une douce lumière dorée.

Ici, la petite fille sent la présence de son ami. Elle le cherche des yeux un instant avant de le repérer sur la plus haute branche tout près d'elle.

– Trouvé ! s'exclame-t-elle.

L'oiseau s'envole de son perchoir pour venir la rejoindre. Il se pose sur son épaule, la faisant rire de plus belle.

Nilusi et Gwenn jouent ensemble un long moment avant que la petite fille ne ressente la faim lui titiller l'estomac.

« Je rentre à la maison. » dit-elle au merle.

L'oiseau lui répond par un pépiement joyeux.

La fillette, ses longs cheveux blancs virevoltants derrière elle, court dans la forêt pour retourner chez elle. Quand elle arrive en vue de la maison, son père se précipite vers elle. Son front est marqué par une ride ; son visage affiche une vive inquiétude.

– Où étais-tu passée, Lusi ? On t'as cherchée partout ! Karantez, elle est là, avec moi ! ajoute-t-il par dessus son épaule.

Aussitôt, la mère de Nilusi accourt à son tour derrière la maison. En voyant sa fille, son expression passe de l'affolement au soulagement, puis revient à l'affolement en quelques secondes seulement.

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