Partie 2 : Chapitre 14

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Chapitre 14 : Rêve nostalgique.

Emmitouflé dans son manteau trop épais, malgré l'énorme couche qui le recouvrait, Keiji frissonnait désagréablement dans les rues d'Osaka, dans lesquelles il pressait le pas afin de retrouver au plus vite son rendez-vous.
Avant de se précipiter, il était dans une petite échoppe, en plein achat pour sa surprise de ce soir. Sur le tapis de caisse, son téléphone avait reçu un texto de son compagnon, et les lignes du message lui assignaient de le rejoindre au Goriyo, un petit parc non loin du gymnase d'Osaka. Apparemment, le coach accordait à Bokuto un quart d'heure de liberté avant le début de l'échauffement, dès lors le gris ne s'était pas fait prier et avait immédiatement demandé à Keiji qu'ils se retrouvent. Quoique cela n'était pas une proposition réellement étonnante de la part de Bokuto, ce fut suffisant pour qu'éclate un sourire émerveillé sur la frimousse du journaliste. En ce moment, son couple traversait une mauvaise passe, mais il aspirait que ce soir, cette période soit du passé. Ses intentions et le message de Kotaro furent que, depuis son départ de la boutique, à déambuler dans les rues de la ville, ce sourire n'avait pas quitté son visage.

A l'approche du parc, un sentiment chaleureux se répandit dans son coeur, car après tout, Keiji s'apprêtait à rejoindre l'homme pour lequel son coeur battait inlassablement depuis 6 ans. Cela dit, une autre intuition plus pénible ternit un brin sa gaieté. Pourquoi Akaashi avait-il l'impression de revivre un souvenir ? Il ne saurait en expliquer la raison, mais il était certain que cette sensation n'était pas la bienvenue. Au prix d'un petit effort, il estompa ce facheux ressenti, avant de franchir le portail en acier noir du Goriyo. Sac de course en main, Keiji se dirigea sans plus attendre au cœur du parc, près de l'immense fontaine en calcaire, au style impériale qu'il adorait tant pour cela. Ces derniers temps, elle était hors-service pour une remise en état, ainsi était-elle entourée d'échafaudage qui la cachait entièrement. C'était elle qui animait le parc, trouvait le journaliste, et maintenant qu'elle était dissimulée, la place n'accueillait plus autant de visiteurs. A quelque pas de là se tenait un cerisier, auquel, les années précédentes, il offrait un tapis de fleurs magnifique, lorsque le vent secouait ses fleurs. Or, cette année, l'arbre semblait malade, aucune fleur ne vit le jour. En arrivant à sa hauteur, Keiji le considéra, et remarqua hélas que les branches était presque à nue. Cet étrange sentiment refit surface, nouant son ventre d'une petite appréhension.

— Kei ! Entendit-il.

Le susnommé reconnut immédiatement le timbre de voix qui l'interpellait, et en dépit de la maigre confusion dans son ton, Bokuto réussit à chasser ses pensées préoccupantes, telle une pommade qui apaise les plaies. Les iris du rédacteur, précédemment sur l'arbre, se reportèrent sur son amant, au visage surprenamment grave. L'avait-il convoqué pour que Keiji fasse disparaitre son stress ? Son ego gonfla tant, qu'il bomba le torse. Dès 20h50, les Black jouaient la demi-finale de la VLeague pour la troisième fois consécutive, ce n'était pas rien. Et l'ancien passeur comprenait aisément que n'importe qui pouvait en être légèrement anxieux ; même son amant. Kotaro avait beau avoir joué un nombre impressionnant de phases finales, il était toujours nerveux à l'approche de celles-ci. Encore séparés de quelques pas, Akaashi s'attacha avec hâte de combler la distance entre eux, trottinant vers son amant, les bras ouvert et le sourire aux lèvres. Lorsque leurs corps entrèrent en contact, il  enlaça le cou de Bokuto, amoureusement, avant d'entreprendre de lui voler un baiser, aux dépens de la fougue qu'il couvait dès qu'il avait quitté le magasin. Mais contre toute attente, le gris détourna ses lèvres, et ce coup cogna beaucoup trop fort le coeur de Keiji.

— Alors ça, je ne m'y attendais pas ; tu refuses mes bisous magiques ? Lâcha-t-il avec humour, pour masquer sa confusion. T'es si stressé que ça ? Fit-il avec plus de sérieux. 

Noce d'ArgentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant