2. Cauchemars

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Le chemin qui menait jusqu'au château était parcouru de cris, de joies, d'enfant qui couraient et se saluaient. La vie semblait avoir repris comme avant, mais Harry se sentait de trop. 

A chacun de ses pas, il revoyait le corps qui était tombé juste là, il entendait les cris de douleur, les rires de Voldemort...Chaque pas était plus douloureux l'un que l'autre à mesure qu'il s'approchait du château, mais il ne voulait pas montrer son trouble à ses amis, eux qui semblaient si joyeux de voir l'école reconstruite. 

Alors il avançait, un peu en arrière, un petit sourire plaqué sur le visage, comme une rempart pour ne pas sombrer. 

Quand il se retrouva face aux grandes portes, Harry sentait son cœur tambourinait encore plus fort. C'était juste là, Neville avait sorti l'épée du choixpeau, tuant Nagini. L'avant dernier horcruxe. Avant lui.

Son coeur donnait des coups dans sa cage thoracique, si fort qu'il pouvait sentir son sang circuler, être expulsé, revenir, ce sang qui coulait en lui, narguant tout ce sang qui avait coulé sous ses pieds, entrainant la mort sur son sillage. 

- Les nargoles t'embêtes encore ? Se préoccupa Luna en s'arrêta à côté de lui. 

- Ça va, rejoignons les autres. 

Le gryffondor se força à sourire pour rassurer son amie, puis il avança jusqu'au château, monta les marches, et passa dans les couloirs, entourés de ses amis. Personne d'autre ne sentait son coeur se serrer en traversant ce couloir ou Lavande s'était fait dévoré par Greyback ? Personne d'autre ne sentait ses jambes tomber en passant devant ce tableau où Collin avait été brûlé ?

Le coup fatal lui fut porté lorsqu'il arriva devant les portes de la grande salle. Elles étaient grandes ouvertes, comme toujours et les quatre tables des maisons étaient fièrement dressées, n'attendant plus que les élèves pour inaugurer ce banquet. Mais Harry ne voyait rien de tout ça. Il ne voyait pas les élèves se saluer avec entrain, s'embrasser,  il n'entendait pas leurs cris de joies, ni leurs rires, ils ne sentait pas la chaleur des bougies, ni celle de la présence humaine, de la vie. Il n'entendait que le silence morbide et les cris, ceux de douleurs, de désespoirs, les pleurs, les derniers souffles. Il ne sentait que le froid qui s'insinuait dans chacune de ses veines, le vents qui passait par les vitres brisées lors des combats, les morceaux de verres qui déchiraient sa peau. Il ne voyait que les cadavres allongés par terre, par dizaines, pas centaines, trop pour être compté d'un seul coup d'oeil. 

Ses amis avançaient vers la table des gryffondors, mais ses jambes étaient de plus en plus lourdes. 

Juste là. S'était juste là. Ici, au milieu de la grande salle. Un peu en arrière. Face à tout le monde. A ses pieds, Voldemort était mort. 

Le bruit devint insupportable pour Harry, douloureux, si bien qu'il préféra prendre la fuite. Il recula, la respiration erratique, difficile, et une fois sortit du lieu du crime, il se mit à courir vers sa tour. La grosse dame le laissa passer sans même qu'il n'ait besoin de dire un mot de passe, après tout il était le Sauveur, et il se refugia dans son lit, les rideaux tirés, dans le noir complet. Roulé en boule pour se faire le plus petit possible, il tentait d'empêcher les larmes de couler, mais la fatigue fut trop forte. Epuisé mentalement comme physiquement, il sanglota, seul, et fini par s'endormir, le visage baigné de larmes. 

. . . Ils étaient tous là, devant lui, les yeux vides, comme des inferis...

- C'est ta faute ! L'accusa Lavande. Jamais je ne pourrais me marier avec Ron ! 

- Mon fils est orphelin lui aussi, dit Rémus, comme toi. Jamais je ne le verrai grandir, et c'est ta faute. 

- Je suis tellement désolé Rémus ! Je ne voulais pas ! 

thérapie de couple (hp fanfic )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant