**Là où tout a commencé**

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    Malgré les violentes houles glaçantes qui s'engouffraient dans la salle du trône, rien ne pouvait empêcher une nouvelle larme de nourrir la tristesse d'Eda. Deux épais tracés humides marquaient de sècheresse ses joues creuses et blafardes. Ainsi, accoudée sur le bras de son trône, au-devant d'immenses ailes dorées qui en fermaient le dossier, elle avait abandonné son autre main à la trituration de son jupon. Derrière elle, les derniers rayons du soleil s'abandonnaient à l'horizon. Une nouvelle journée s'achevait.

    Un calme presque mortuaire imprégnait ses instants dans la pierre de la grande salle, car seul le vent trouvait ainsi le courage de venir y dissiper sa mélodie. De douces caresses, il s'enroulait à sa guise autour des feuillages dorés qui s'accrochaient aux colonnes ou par-dessus la finesse des broderies qui se gravait sur les allées de tapis. Et si une meilleure attention avait témoigné de ces lieux, lui aurait été dévoilé la plus belle vision des astres du ciel, alors que ceux-ci se découvraient doucement au travers d'une immense voûte en cristal. Mais notre jeune apathique était bien la seule à se voir offrir au spectacle. Sans que rien ne puisse entraver ses sombres pensées, elle s'abandonnait, las, ignorant le nombre de secondes qui s'écoulaient dans l'inconnu. 

    Rien de tous cela ne pouvait la sauver, elle en était certaine. Et l'évidence n'en fut telle qu'au long de toutes ces heures déjà passées à ces gestes sans vie. Pourtant, Eda s'était essayé à tous activités susceptibles de la défaire de ses tristesse. Mais les plus cours instants de calme, les secondes qui la formaient à replonger dans son esprit ne la ramenaient qu'à ses peines, ses doutes, et ses instants d'abandons, à triturer le jupon transparent qui composait sa robe blanche. A tel point même que l'éclat d'un étrange bijou secret commença soudainement à apparaître sous les mouvements de ses doigts. Une étrange petite fiole comprenant comme une galaxie entière prisonnière entre des milliers d'amas étoilés.

    En cette soirée, le plus beau des chants n'avait pas relevé la tâche de lui empêcher cette triste occupation. Mais quand l'écho soudain d'un claquement militaire se présenta à sa porte, une étrange lueur ranima subitement l'iris grisâtre qui nourrissait son regard. Le reste de cette courte seconde, la jeune femme se sentit repoussée dans une violente énergie ; la même qui, depuis longtemps, l'avait abandonnée à son triste sort. Mettant un terme aux secousses excédées qui nourrissaient sa jambe, elle releva son attention jusqu'aux immenses portes qui enfermaient la pièce. Une nouvelle seconde, et elle laissa retomber sa prise de l'étrange bijou secret pendu à sa taille. Un dernier geste lui offrit de replacer une mèche mourante de sa coiffe de boucles châtain. Et finalement se présenta la grande annonce tant attendue, sous l'illumination dorée d'un milliers de petites pierres gravées dans les murs qui entouraient la porte.

    Un grondement sourd précéda le mouvement des deux immenses battants de pierres, déployant en notre Eda un sursaut qui la redressa de son avachissement. En effet, l'instant n'était plus aux soupirs de dépression. La réponse qu'elle guettait chaque nuit depuis l'étendue de son balcon s'approchait enfin, incarnée par deux présences masculines somptueusement habillée de tuniques et de capes argentées.

    - Avez-vous de bonnes nouvelles ? s'empressa de demander la jeune femme alors que le courage de ses mots était parvenu à la hisser sur ses jambes engourdies.

    - Chère impératrice. Nous vous prions, pour votre santé, de retourner prendre une place plus... enfin... qui se rapporte mieux à la nouvelle que nous apportons, bredouilla le premier arrivant, s'inclinant d'une étrange révérence - bien que parfaitement soignée. 

    Sous le timbre qui venait de soulever ces mots, ce qui se dressait en impératrice n'avait cependant pas perdu en élan. Les pas qui l'avaient doucement guidé à la rambarde de son balcon de trône s'arrêtèrent brusquement face au retour du silence. D'un geste lent, elle déposa l'une de ses mains fraîches sur la rambarde qui s'enfonçaient vers le sol avant de redescendre son regard sur chacune des marches qui la séparaient de ses suivants.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 25 ⏰

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Dans le reflet du Cristal, Les réflexions de la lumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant