Prologue: Le prince noir

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Je mets la clé dans la serrure, je la tourne deux fois, j’ouvre la porte, j’allume la lumière et enfin je peux m’effondrer sur mon lit. Ouf, après 12h passées au campus, je suis enfin de retour chez moi – enfin, quand je dis ‘‘chez moi’’, je veux en réalité parler de chez mon oncle qui m’a hébergé pour l’année – Le sac ne tarde pas à rejoindre la chaise basse tout comme mes chaussures qui se volatilisent sous le sommier. Je me déshabille et me couche en calbèche sur le lit légèrement rebondissant. Je regarde l’heure, je suis tellement exténué qu’il me faut près de 20 secondes pour me rendre compte que je lis l’horloge couché sur le dos et qu’il est plutôt 22h52 au lieu de 52h55 ! Bref, passons. Ma tante me fait signe que mon repas est déjà servi. J’attends environs 3 minutes avant d’avoir suffisamment la force d’aller à la cuisine pour le chercher. Et merde, j’ai oublié que je suis sorti à moitié nu! Je prends 4 minutes de plus pour porter un short et un t-shirt avant d’y aller de nouveau. En revenant, je me rends compte que j’ai oublié de prendre les couverts. Je repars à nouveau et à mon retour, je constate encore que j’ai oublié la bouteille d’eau. « C’est rien garde ton calme, c’est juste un mauvais tour que veut te jouer le bon Dieu – me dis-je à moi-même en prenant un grand souffle» Je fais donc mon troisième aller-retour dans la cuisine. Je me rends compte que l’unique bouteille d’eau est complètement congelée dans le freezer ; il faudra au moins 30 min pour que l’eau devienne liquide. Je décide donc de rentrer bredouille, énervé d’avoir fais ce tour pour rien. Après ma petite prière, je prends ma fourchette et m’attaque à la bête. Au menu ce soir, du poulet sauce basquaise accompagné de riz ! Mais plutôt que d’être heureux de manger un truc que d’autres ne voient – j’ai bien dis ‘‘voient’’– que les jours de fête, je suis en boulle qu’on me serve à nouveau les morceaux de second choix : la tête, les pattes et une aile plus ou moins charnue comme lot de consolation. Que voulez-vous ? Il y a ceux qui mangent à la table des rois et ceux qui sont là pour nettoyer les restes derrières eux. Je m’en contente vu que je n’ai pas le choix après une demi-journée de jeûne. Au milieu du repas je manque de m’étouffer avec du blanc de poulet sec. Repartir encore à la cuisine !? Hors de question! J’encaisse 2 bonnes minutes à attendre que le morceau descende – et le connard prenait bien son temps pour descendre – avant de finir le repas. Entre temps je suis pris de hoquet et je laisse tomber sans le vouloir l’unique morceau charnue du repas. J’ai envie de jeter le plat contre le mur tellement je suis presque à bout de nerf.  Si vous n’étiez pas en train de lire ces quelques lignes j’aurais ramassé le morceau et l’aurais dépoussiéré tout simplement. Mais comme je ne tiens pas à ce que vous vous roulez par terre en m’imaginant le faire, je préfère laisser le pauvre poulet à son triste sort. Repose en paix, aile de poulet, cela aura été une histoire de courte durée mais tu resteras malgré tout dans mon cœur. Une fois que j’ai finis je fais la vaisselle puis je me re-déshabille entièrement et me couche sur mon lit. Cela va bientôt faire 2 mois que j’essaye d’avoir une vie normale, une vie sans histoire, une vie banale, bref une petite vie de merde tout ce qu’il y a de plus normal. Quand je pense qu’il y avait à peine quelques temps ma vie étais sur le point de basculer (de rebasculer pour être précis). Le monde que je croyais être créé pour me faire souffrir m’avait enfin ouvert ses portes et j’essayais de m’y faire une place. Soudain, mon téléphone vibre, j’ai reçois un message d’Alex :
《-Hey, salut Mr Dark. T’es déjà rentré ? – et bien entendu avec un assaisonnement d’émojis cœur, bisous et tralala.
- Non – avec ce genre de personne il ne faut pas trop parler.
-Quoi, il est bientôt minuit et t’es toujours au campus ?! Moi je suis rentré depuis 1h.
-Imbécile, mais bien sûr que je suis déjà rentré, banane !
-Je le savais – emoji qui sourit avec les dents.
-Mais bien sûr, bon maintenant tu me fous la paix car contrairement à toi, moi, je ne dors pas les jambes en l’air.》
Je laisse aussitôt mon téléphone en charge sur la commode. L’autre à continuer à m’envoyer deux ou trois messages puis s’est arrêté voyant que je ne répondais pas. « Mais qu’est ce qu’elle me veut celle là ?  Encore un profiteuse qui pense qu’elle peut me grappillé. »

IL&lEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant